veergin Parce Que C'était Lui Chapitre 8.2

Chapitre 8.2

Charlie affiche une mine étrange depuis que nous sommes dans l'ascenseur. Nous sommes à présent dans la cuisine depuis une bonne dizaine de minutes et il me répète sans cesse qu’il va bien. Pourquoi s’obstine-t-il autant ? Se sent-il souvent comme ça ?

Je devrais lui demander mais je n'ose pas... Il fixe son thé depuis je ne sais plus combien de temps et il n'a pas levé la tête une seule fois.


-Charlie ?


-Oui ?


Sa tête est toujours baissée.


-Je suis désolée de t'avoir un peu brusqué tout à l'heure. Je n'avais aucun droit de te parler de cette manière, j'ai été un peu trop...


-Catégorique ?


-J'allais dire sévère mais c'est vrai aussi.


-Tout va bien, je vais bien.


Non ! Tu ne vas pas bien et je le vois à des kilomètres ! Je n'aurai pas du lui dire que je lui faisais confiance parce qu'à cause de ça, il a abordé le sujet de ses parents biologiques et ça ne lui a clairement pas fait du bien. Quelle idiote je suis !


-J'ai failli faire une crise, confesse-t-il. J'étais sur le point de faire une crise de panique, c'est pour cela que j'affichais une tête bizarre.


Cette sortie était une mauvaise idée. Il fait ressortir la joie qui est en moi alors que moi au contraire, j'aborde des sujets qui le tirent vers le bas. Ça ne match vraiment pas. Nous ne matchons pas.


-Je suis désolée, je suis vraiment désolée...


-Ce n'est pas de...


-Je-je dois y aller. Jackson a besoin de moi.


-Jackson ? Je croyais qu'il était en Angleterre.


Un mensonge, vite.


-Oui mais il m'a demandé de l'appeler dès que j'ai du temps libre. Je ne dois pas tarder, il est déjà assez tard en Angleterre, mentis-je.


-Du temps libre hein...


-Je vais dans ma chambre, à plus.


Je file dans ma chambre à la vitesse de l'éclair et n'oublie pas de fermer la porte derrière moi.

Charlie a fait une crise enfin, il a failli en faire une, par ma faute. Et pour ne pas arranger le tout, je l'ai brusqué et mal parlé... Je suis nulle, nulle, nulle. Qu'est-ce qui ne va pas avec moi ?! J'ai tout gâché avant même que la sortie commence. Cette journée est un échec, espérons que Jackson décroche son téléphone. Je ne comptais pas l'appeler maintenant mais il me manque et peut-être que lui parler me détendra réellement.


-Allô ?


-Jackson ?


Je n'ai pas reconnu sa voix mais plutôt celle d'une femme. Ça doit être sa mère.


-Manqué, c'est Julia.


Une anglaise qui porte un prénom qui ne fait pas très british.


-Julia ?


-Oui, la petite amie de Jackson.


La quoi ?


-Donne moi mon téléphone, Julia ! entends-je.


Cette fois-ci, c'est Jackson que j'entends.


-Allô ? Jess ?


-La seule et l'unique.


-Je suis désolé, Julia fait des blagues de très mauvais goûts.


-Qui est-ce ?


-La fille de la meilleure amie de ma mère.


-Celle qui craquait pour toi quand tu étais au collège.


Jackson a passé toute son enfance en Angleterre et il est arrivé sur le continent Américain il y a de cela cinq ans.


-Oui, c'est elle.


-Elle a dit être ta petite-amie. Si tu veux mon avis, elle t'a encore dans son collimateur.


-Peut-être mais je m'en moque.


Je dois déjà gérer, accepter et comprendre sa relation avec son ex, Chloé. Je n'ai pas le temps pour une autre "prétendante".


-Peu importe, oui. Tu es injoignable depuis une semaine.


-Oui... Je suis désolé.


-Tu l'as déjà dit que tu étais désolé, Jackson.


-Qu'est-ce qui ne va pas ?


-De quoi parles-tu ?


-Tu as l'air beaucoup plus ennuyée que d'habitude. C'est sûrement en partie à cause de moi mais il y a autre chose, je le sens.


-Je gâche tout, murmuré-je. J'ai tout gâché.


-Qu'as-tu gâché ?


-Ma sortie avec Charlie.


-Charlie ? Oh, ton nouveau frère ?


-Ne l'appelle pas comme ça.


-Pourquoi ? C'est pourtant ce qu'il est à tes yeux, n'est-ce pas ? Ton frère par alliance, Charlie.


-Ne parle pas comme si tu était au courant de tout ce qui ce trame dans ma vie.


-Ce n'est pas le cas ?


Je n'aime pas le ton hautain qu'il utilise, qu'est-ce qu'il lui prend ?


-Ne prend pas ce ton avec moi alors tu es parti en Europe depuis des jours sans me donner ne serait-ce qu'une seule nouvelle.


-Alors c'est de ça dont il s'agit. Je n'ai pas le temps pour une énième querelle alors je te prierai de me rappeler quand tu auras réellement quelque chose à me dire.


Plus aucun bruit, seulement le bip qui signifie la fin de l'appel téléphonique.

Je n'aurai pas mieux rêvé comme fin de journée. Il n'est que quinze heures mais je vais aller m'allonger, je ne veux plus sortir de cette pièce avant demain matin.














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2 commentaires

Luna Queen

-

Il y a 5 ans

Il est fous Jackson
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