Lounalectures par delà les étoiles Chapitre 5.1

Chapitre 5.1

Absorbée dans mes pensées après la soirée mouvementée, je rentre chez moi complètement trempée. Laissant mon sac sur le lit et m'appellent dans ma chambre, je me dirige vers la salle de bain. À peine la lumière allumée, une migraine me frappe, me forçant à éteindre la principale et à laisser seulement celle du miroir qui crée une ambiance sombre, reflétant mes sentiments actuels.


J'ai passé une demi-heure sous la douche, là, immobile à laisser l'eau chaude couler tout le long de mon corps. J'émerge finalement dans un tourbillon de vapeur et d'odeur de monoï. En essuyant la vapeur accumulée sur le miroir, je m'observe longuement, mon propre reflet m'apparaît étranger. Je ne me reconnais plus.


À cet instant, je me sens perdue, rappelée aux moments du collège quand on nous demandait nos ambitions pour l'avenir. Franchement, aujourd'hui je n'en sais plus trop rien.


En sortant de la salle de bain, je m'allonge sur mon lit, habillée d'un t-shirt trop grand et d'une culotte, je hurle dans l'oreiller pour libérer la colère que je ressens tout au fond de moi.


Les questions tourbillonnent dans ma tête, je n'ai aucune idée de comment annoncer tout cela à mes parents qui ont toujours soutenu mes rêves et moi. Ils se sont endettés pour que je puisse danser et voilà que tout tombe à l'eau.


Je me retourne sur le dos, reprenant mon sac, y fouillant pour retrouver mon téléphone. Jusqu'à ce que je sente un léger picotement me coupant légèrement le bout du doigt. En prenant mon téléphone, je remarque qu'il est légèrement brisé. En contemplent l’écrant fissuré d’où s’échappent des fragment de lumière. J'arrive à remarquer que j'ai eu plusieurs appels manqués. Quand cela est-il arrivé ? Tout cela est flou dans ma tête.


En appuyant sur l'écran de mon téléphone pour voir ce que je peux encore faire avec, je tombe sur le menu d'applications où la première chose que je remarque, c'est celui de recherche d'emploi. J'appuie dessus et l'application s'ouvre sur une moitié d'une page d'accueil, avec une barre de recherche. Serveuse, femme de ménage ou caissière... Non, pour moi, ce n'est pas possible, et si je mets en avant mes deux ans d'études, je serai enfermée toute ma vie dans un bureau. Je repense à mes années de travail acharné pour gagner mon indépendance, pour ne pas avoir à lutter comme mes parents. Soudain, le sens de tout cela semble perdu.


— Il va bien falloir que je leur dise de toute façon.


Je pose mon téléphone juste à côté de mon oreiller et je reste là, allongée les bras écartés, complètement inerte, à fixer le plafond. D'un coup, quelques bribes de souvenirs de ce soir me reviennent. Je sens une chaleur monter en moi jusqu'aux oreilles, je passe mes mains sur mon visage, "mais qu'est-ce que j'ai fait" ? Il était vraiment plein de tendresse et à l'écoute, "et si c'était un psychopathe..." Mais son toucher était tellement doux et rassurant... Je suis complètement folle.


Debout, soudainement frappée par une immobilité glaciale, la panique monte en se transformant en une boule oppressante au fond de ma gorge qui m'empêche de crier, je ne me souviens même plus du moment où je me suis levée. Je scrute ma chambre, désespérément, à la recherche de quelque chose, n'importe quoi qui pourrait me tirer de ce cauchemar. Mais tout ce que mes yeux rencontrent, ce sont des centaines de regards qui me fixent. Abaissant le regard, je découvre que je suis vêtue de ma tenue de danse.


— Non, je ne suis pas encore prête, dis-je d'une voix lointaine et étreinte par l'angoisse.


La panique s'empare de moi, ma respiration devient chaotique et une douleur aiguë s'installe dans ma poitrine. Une main se pose délicatement sur ma hanche, remontant jusqu'à ma taille. Mon cœur bat la chamade. Mes yeux se ferment malgré moi, le monde tournoie autour de moi. Un souffle chaud effleure mes lèvres, et mon cœur sombre dans un rythme lent. J'ouvre lentement mes paupières. Je le vois, il est là.


J'entends un son lointain qui essaie de me tirer de cet étreinte chaleureuse et sécurisante de Gabriel. Sa silhouette se fond avec les ombres qui dansent à la périphérie de ma vision, d'une beauté presque irréelle, ses yeux bleus océaniques laissant vagabonder mon imagination. Ses bras m'enlacent avec une fermeté rassurante, me ramenant à notre rencontre, ce soir-là sous la pluie. Alors que mes yeux vacillent encore, comme si je me perdais dans mes pensées, quelque chose s'immisce entre moi et cet univers onirique en me tirant avec violence vers une réalité moins douce.


"Eh, good morning Monstropolis ! Au quatrième top, il sera exactement six heures et cinq minutes dans la capitale des monstres...". Je me réveille en sueur, réalisant que tout cela n'était qu'un rêve. Je m'extirpe de mon lit, passant un coup d'eau fraîche sur mon visage, et laisse mon esprit digérer le songe jusqu'à ce que la réalité me frappe : j'ai rêvé de lui. "Oh mon dieu", je murmure, embarrassée, avant de quitter la salle de bain en claquant la porte, me dirigeant vers la cuisine pour préparer une tasse de café latte macchiato digne d'un Starbucks fait maison. Accoudée à mon plan de travail, je regarde mon téléphone. Malgré l'écran cassé, j'essaie de distinguer quel jour on est, mais seul "edi" ressort. Je devine que c'est samedi. "Mais pourquoi mon réveil a-t-il sonné à six heures du mat' ? Fait chier..."



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1 commentaire

Carl K. Lawson

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Il y a un an

;)
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