Te souviens-tu, Léopoldine, de papa et de ses histoires? De ces moments d’ennuis où, joyeux, il venait nous voir, Son livre à la main et les doigts tâchés d’encre? Te souviens-tu lorsque, la mine fatiguée, Il accourait avec sa plume ocre, un crayon à peine taillé Nous réciter ses brouillons, ces amas de mots, Qui, sous sa plume d’or, formaient les plus beaux contes? Du lardon au couillon, les thèmes se succédaient, Dans son jargon d’enfance il faisait foisonner Les idées, et nous l’écoutions émerveillées. Te souviens-tu, Léopoldine, de papa et de ses histoires? De celles que par moments, nous regrettons d’avoir? Qui nous on suivit, jusqu’au cimetière de Besançon, Là où s’en est allé l’ocre de ses yeux, dans une dernière chanson.