Fyctia

Elle éclate soudain en sanglots. Je l'attire à moi et l'enveloppe de toute la tendresse que je suis capable de lui offrir. Mes traits sont crispés et l'envie de détruire ce type bout en moi. J'ai beau être un connard avec les nanas, je n'ai jamais supporter qu'on frappe une femme et jamais je ne lèverais la main sur une femme. Je me sens totalement impuissant face à sa détresse et à tout ce qu'elle vient de me dire.  Là tout de suite, je fumerais bien un joint pour me calmer, ou j'irai bien me défouler sur mon sac de frappe pour évacuer toute la rage que j'ai en moi. Mais je sais que Lana a besoin de moi alors je la garde dans mes bras le temps nécessaire. En s'ouvrant à moi de la sorte, elle me laisse apercevoir une part d'elle-même et prouve qu'elle me fait confiance. Et ce constat me mets totalement mal à l'aise autant qu'il me ravit. 

Elle finit par se détacher de moi et essuie les larmes qui coulent le long de ses joues. Pendant un certain temps, seul la musique qu’on avait allumée plus tôt, résonne dans la pièce comble le silence. J'essaie d'encaisser ce que je viens d'apprendre, mais la rage est présente et mes poings se serrent malgré moi. Une question tourne en boucle dans ma tête. Je sais que je dois lui poser cette question, mais je redoute vraiment la réponse.  

— Est-ce qu'il t'a ... 

Je laisse ma phrase en suspens, incapable de la finir. Je n'ose pas non plus croiser son regard, préférant me focaliser sur un point invisible derrière elle.  

Elle entoure mon visage de ses mains me forçant à plonger dans son regard vert rempli de tout un tas d'émotions.  

— Non Devon, il n'a pas abusé de moi. Pas de la manière dont tu l'entends du moins.  Sur les derniers mois de notre relation, je lui donnais ce qu'il voulait pour avoir la paix, mais quand je disais non, il n'insistait pas. Enfin pas de façon violente on va dire. 

Ma mâchoire se contracte davantage à ses mots. 

— Disons qu'à chaque fois que je refusais, il devenait tout de suite soupçonneux. Alors, pour éviter une dispute supplémentaire, la plupart du temps, je cédais. 

— Putain, je te jure que si je l'avais en face de moi, je le massacrai ! lâchais-je d'un ton glacial.  

— Il ne vaut pas la peine que tu te salisses les mains pour lui, me dit-elle doucement, tout en caressant du bout des doigts, mon visage toujours emprisonné entre ses mains. Si je t'ai confié tout ça, c'est parce que j'ai besoin que tu comprennes mes réactions et dans quoi tu t'engages avec moi. Je t'ai dit que je n'y connaissais rien aux histoires de couples, je découvre tout ça à tes côtés et je veux seulement réussir à profiter pleinement de ces moments. Je ne veux pas laisser la peur gâcher ce qu'on commence à construire, peu importe combien de temps notre histoire dura et puis surtout, je te fais confiance.  

Ses mots finissent de m'achever. J'approche délicatement mon visage du sien et saisis ses lèvres entre les miennes. Ce baiser n'a rien de semblable aux autres. Il est à la fois tendre et profond et remplit d'émotions que je ne veux pas examiner. En ce confiant ainsi à moi, elle me donne déjà bien plus que ce que je ne pourrais jamais lui apporter. Je réalise pleinement à cet instant à quel point en peu de temps, je l'ai laissé me chambouler totalement et à quel point elle tient désormais une place importante dans vie. Et si j'avais encore des doutes, tout ça me montre également qu'elle est déjà bien attachée à moi. Si j'étais un type bien, je lui dirais de me fuir, surtout maintenant que je sais ce qu'elle a traversé. Mais je ne suis qu'un connard égoïste et il est hors de question que je la laisse partir. Alors je fais taire cette petite voix dans ma tête qui me dit que je finirais par le regretter, et me concentre sur la douceur des lèvres de celle qui m'a envouté. 

Et voilà la fin du chap 15. C'était un chap difficile à écrire et le couper en 3 l'a été encore plus.

Maintenant, vous savez enfin qui est l'auteur de la cicatrice de Lana.

Et merci à vous qui me lisez ♥