Mary Melody Our Broken Souls Chapitre 8-1 - Lana

Chapitre 8-1 - Lana

Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté qu'il me ramène. Même si je commence à être un peu plus à l'aise avec lui et à apprécier sa compagnie, hormis quand il se montre trop entreprenant, je n'avais pas prévu de me retrouver seule avec lui en dehors d'une salle de cours. Surtout qu'il commence à occuper beaucoup mes pensées ces derniers temps ! Je n'avais pas prévu non plus d'accepter de lui donner des cours de soutien. J'ai bien essayé de lui faire comprendre qu'il me mettait mal à l'aise, malgré lui, mais il a fini par réussir à m'amadouer. Et hormis le fait que je me braque quand il essaye d'engager la discussion sur d'autres sujets que les maths, je dois avouer que les choses se déroulent mieux que ce que j'avais pensé. 

C'est donc gênée que je m'installe à côté de lui. Il me demande mon adresse, que je lui donne d'une petite voix , avant de porter mon attention sur la route.  


— Ça fait longtemps que tu joues du violon ?  


Sa voix résonne dans l'habitacle me sortant de mes pensées.  


— Depuis toute petite. C'est mon père qui m'a transmis sa passion pour la musique. 


Une boule de tristesse se forme dans ma gorge à l'évocation de mon père. C'est toujours difficile pour moi d'en parler depuis sa mort. 


— Tu joues vraiment très bien, fait-il en me souriant. 


Rougissante, je lui balbutie un "merci" avant de me murer dans le silence. 

Le trajet est rapide et dix minutes après, il se gare devant chez moi. Park Slope est un quartier résidentiel plutôt aisé, composé de maisons de grès rouge au style victorien, situé à l'ouest de Brooklyn et bordé par mon parc préféré : Prospect Park. Peu de temps après mon agression l'année dernière, mon beau-père a obtenu une promotion, nous obligeant à déménager pour lui épargner la route quotidienne qu'il aurait dû faire de l'Upper West Side à Brooklyn. Au départ, je n'étais vraiment pas emballée de quitter mon quartier et tous les souvenirs que j'y avais. Puis j'ai découvert Park Slope et Prospect Park et je suis littéralement tombé amoureuse de ce quartier.


— Merci de m'avoir déposée, lui dis-je timidement. 

— Avec plaisir. 


Je sors de la voiture et après un dernier signe en direction de Devon, je m'apprête à gravir les quelques marches qui mènent à l'entrée quand il m'interpelle : 


— Lana ? 

— Oui ? Demandé-je surprise en me retournant vers lui. 

— J'espère avoir la chance de t'entendre jouer à nouveau. 


Et sur cette dernière phrase, il me lance son fameux sourire ravageur avant de s'engager à nouveau dans la circulation. Oui il a un fameux sourire ravageur. Vous savez, ce genre de sourire qui vous rend toute chose et vous mets le coeur en vrac, au point de rester figée sur place avec un sourire idiot sur le visage. Le fameux sourire qu'il dégaine habituellement à des filles comme Meghan et sa clique, pas à quelqu'un comme moi ! Je mets quelques instants à calmer les battements fous de mon coeur avant de me décider à rentrer. La maison est calme. Maman et Luc sont encore au travail, j'ai donc encore une heure de tranquillité et je compte bien en profiter. Ces derniers temps, c'est de plus en plus tendu entre eux et les moments de calme se font rare.


Je suis plongée dans un bon bain moussant, quand mon téléphone sonne. J'attrape délicatement mon portable et manque de le faire tomber dans l'eau quand je découvre qui est l'auteur du message : 

"J'ai adoré te voir jouer. Tu es vraiment magnifique quand tu t'autorises à être toi-même. Devon." 

Déjà dix minutes que j'essaie de lui répondre. C'est bien la première fois depuis bientôt 2 mois qu'il me fait un tel compliment. Je ne sais donc pas comment je dois interpréter tout ça. Plusieurs fois il m'a proposé de me raccompagner ou de nous voir en dehors du lycée, au début pour étudier dans un autre endroit, puis par la suite pour aller boire un verre, mais j'ai toujours refusé. Jusqu'à aujourd'hui. Il me plaît, je dois bien l'admettre. Et à force de passer du temps avec lui, j'apprends à le connaître. J'ai aperçu une brèche dans son attitude de rebelle qu'il s'efforce d'afficher constamment. J'ai su avec Jay que Devon n'avait pas eu une vie facile, mais je n'ai pas cherché à en savoir davantage. Si un jour il veut en parler, il le fera lui-même. Après encore de nombreuses hésitations, j'opte finalement pour lui envoyer un simple "Merci". Oui c'est nul, mais quand on ose à peine affronter le monde extérieur, c'est déjà bien.

Sortie de mon bain, je m'affale sur mon lit et décide de téléphoner à Shirley. 


— Coucou ma chérie, fait-elle de sa voix douce en décrochant. 

— Coucou ma belle, j'espère que tu vas bien ? 

— Journée de merde ! Je me suis pris une heure de colle à cause de cette conne de Sarah !

 

Les péripéties de Shirley bouclés et le tour des potins de mon ancien lycée fait, je décide d'aborder le sujet de Devon. Dès le départ je me suis confiée à Shirley. Je lui ai parlé de ce qu'il me faisait ressentir, de la distance que j'essayais de maintenir entre nous et de la place qu'il commençait à prendre dans mon esprit. Je lui ai confié également ma peur de retomber amoureuse d'un type comme Devon. Shirley connaît mon histoire, elle est la seule à ne pas m'avoir tournée le dos quand les choses ont dégénérées. Elle connaît mes réticences à faire de nouveau confiance, mais m'encourage également à aller de l'avant pour ne pas "Le" laisser gagner.


— J'ai accepté qu'il me raccompagne, annoncé-je. 

— Oh mais c'est super ça, répond Shirley en hurlant dans le téléphone. Je veux tout savoir, dit moi ce qui s'est passé !   

— Rien, enfin pas grand-chose. 

— Comment ça, pas grand-chose ? 


Je lui raconte l'épisode de la salle de musique, sa proposition de me raccompagner que j'ai enfin accepté et lui lit le fameux message qu'il m'a envoyé. 


— Je crois qu'il y en a un qui craque pour toi, dit-elle d'une voix rêveuse.  

— Non, je pense qu'il essaie juste d'être gentil, répliqué-je d'un ton triste. Et puis de toute façon, il fréquente déjà quelqu'un et je ne suis plus le genre de fille à qui on s'intéresse...  

— Ma chérie, je t'interdis de partir dans cette voie là ! Tu es splendide et tu le sais. 

— Les filles splendides n'ont pas une énorme cicatrice qui leur bouffe une partie du visage !  lancé-je aigri. 


J'entends Shirley soupirer à l'autre bout du téléphone et essuie rageusement les larmes qui commencent à couler. 


— Désolée ma belle, m'excusé-je. J'ai tendance à m'emporter un peu trop en ce moment. 

— Je ne t'en veux pas, rassures-toi. Je te promets que tout finira par aller mieux avec le temps. 

— J'espère que tu as raison. 

— Je dois te laisser, ma mère m'appelle. On se voit ce week-end. Bisous ma morue.

 

Étendue sur mon lit, les yeux rivés sur le plafond, je relis le SMS de Devon, essayant de déchiffrer son message. Les mots de Shirley me reviennent en mémoire, mais je doute sincèrement qu'il puisse s'intéresser à moi. Et quand bien même ce serait le cas, j'ai tellement était piétinée par le passé, que je doute d'avoir encore le courage de laisser parler mon coeur.

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12 commentaires

Elodie Crommelinck

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Il y a 2 ans

Elle parle d'agression ... et que est ce "Le" ? Hum hum, je suis curieuse de la suite.

1847heaven Séverine Gomez

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Il y a 2 ans

Elle a l'air toute fragile... j'espère que Devon va bien se comporter 🤨

Mary Melody

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Il y a 2 ans

Elle l'est devenue oui. Elle n'a plus aucune confiance en elle.

Magali_Santos_auteur

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Il y a 2 ans

Coups de pouce à jour :)

Mary Melody

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Il y a 2 ans

Merci =)

Eponyme

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Il y a 2 ans

Et me voici à jour chez toi !

Mary Melody

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Il y a 2 ans

Merci =)

Deslivretmoi

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Il y a 2 ans

Elle a peur de s ouvrir à Devon mais petit à petit il réussi à gagner sa confiance

Mary Melody

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Il y a 2 ans

C'est ça.

A.Eli

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Il y a 2 ans

Petit coup de pouce ! 😊
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