Fyctia
Chapitre 7 - Sam partie 2
Je lui attrape la main pour l'entraîner au milieu des autres sous le regard médusé de June. Le sourire de la blonde s’élargit jusqu’aux oreilles. Je ne suis pas mauvais en danse. Je me laisse guider par les notes de salsa et l’invite à me suivre dans un enchaînement de mouvements sensuels. Je la fait virevolter, tourner sur elle même, mais, je vois qu’elle a du mal à suivre le rythme.
June et moi ne pouvons pas nous empêcher d’échanger des regards à plusieurs reprises. Mais aucun ne fait un pas vers l’autre, gardant notre partenaire.
Les paroles de Bad Bunny et Drake surgissent dans les enceintes provoquant l’excitation générale, mais ma cavalière titube dangereusement. Je la retiens de justesse avant qu’elle ne tombe. Elle laisse quelques secondes sa tête reposer sur mon épaule. Je peux sentir à travers le tissu de ma chemise, la chaleur de son corps.
— J’ai besoin de prendre un peu l’air, m’explique t-elle.
— Ça ne va pas? je demande, inquiet qu’elle ne me vomisse dessus.
— Oui, ça va, je reviens vite.
D’un coup, elle me lâche et empoigne Sarah, son amie, pour disparaître sur la terrasse attenante à la salle.
J’suis comme un con, tout seul au centre des duos qui ondulent énergiquement. Je suis sur le point de quitter la fête, mais en me retournant je bouscule June. Prise par surprise, elle renverse le contenu de son verre sur la chemise immaculée d’Edouard qui jure vulgairement.
— Putain mec! Tu peux pas faire attention, cette chemise vaut une fortune.
— Désolé, je ne vous savais pas si proche de moi, je l'informe en ne quittant pas la journaliste des yeux.
— Ouais, bah la prochaine fois, fais gaffe! June, je peux te laisser un instant, je vais essayer de nettoyer ça rapidement.
— Oui, pas de problème.
— T'inquiète pas, je m’occupe d’elle en attendant ton retour, je le provoque en tendant ma main vers June pour l’inviter à danser.
Je le vois retenir son souffle et peut-être même une insulte, mais il tourne sa tête vers la jeune femme et l’interroge du regard.
— Ca va aller?
— T’en fais pas, on se revoit après, cri t-elle pour couvrir le bruit de la musique.
Elle me jauge et glisse enfin ses doigts fin sur les miens, tandis que l’agent court presque jusqu’aux toilettes. Une chaleur électrique remonte le long de mon bras. Ses yeux se rétrécissent quand elle lève son visage pour me scruter.
Je la surprends en plaçant ma main sur sa peau nue dans le bas de son dos pour la plaquer contre moi. Je suis bien heureux que le genre de musique soit resté le même.
Sous la lueur tamisée des lumières, nos corps se frottent, se cherchent, s’accordent dans une parfaite synchronisation. Ils ne se connaissent pas, pourtant, ils sont attirés instinctivement comme des aimants.
Avec assurance, chacun de mes mouvements est précis. Ma main n’a pas quitté la courbe délicate de son dos et guide chacune de ses ondulations gracieuses. Ses cheveux volent à chaque tourbillon, délivrant un enivrant parfum de fleurs et de vanille. Je mène la danse, mon regard brûlant de désir toujours ancré dans le vert de ses yeux provocants et joueurs.
Elle recule d’un pas, avance d’un autre, jouant avec la tension qui grandit entre nous. Ses hanches me provoquent, allumant des étincelles sous ma peau et augmentant ma chaleur corporelle.
Plongés dans une bulle de désir, nous écartons ce qu’il se passe autour de nous, comme si nous étions seuls au monde. Tout est à la fois un jeu et un défi, où chacun teste les limites de l’autre. Un jeu dangereux, qui risque de laisser des traces.
Une main, désagréablement froide, se pose sur mon épaule faisant éclater la bulle dans laquelle nous étions. Mettant fin à cette connexion particulière.
Mais le feu est toujours là, sous ma peau, prêt à s’embraser à nouveau.
— Me voilà, nous dérange Sophie en pressant ses doigts manucurés sur mon bras.
À regret, je me recule de June et lui lâche la main, nous laissant tous les deux haletants. L’absence de son contact laisse une sensation de froid sur ma peau.
Je reprends mes esprits et offre un sourire coincé à Sophie. Elle ne le sait pas, mais elle vient de me rendre service.
Enfin, je crois.
Je me suis répété de ne plus m’ouvrir à une femme, mais June réussit à me désarmer. Elle me fait perdre la tête et me ferait presque oublier mon objectif.
— Merci pour cette danse, je dis à ma cavalière.
— Je t’en prie, c’était qu’une danse sans importance, crache-t-elle le regard fuyant.
— On reprend là où nous nous étions arrêtés?
La blonde prend ma main et reprend ses mouvements suggestifs contre moi. Ses yeux noisettes, empli de désir, me fixent. Je suis le mouvement de manière mécanique, tel un robot. Le cœur n’y est pas. Discrètement, j'observe celle qui devrait être encore dans mes bras.
Elle retourne en direction de notre table à l’instant même ou Eddie revient. Elle s’approche de lui et lui parle au creux de l’oreille. Elle ne le touche pas. Pourtant, de les voir si proches me laisse un goût amer. Ils quittent la soirée, ensemble, agrandissant le nœud de mon estomac.
Je reporte mon attention sur Sophie qui semble attendre quelque chose de moi. Son regard est suppliant.
— Tu reprends un verre?
— Il vient de fermer, m'informe-t-elle, mais on peut aller en boire un dans ma chambre si tu veux?
Je n’avais pas remarqué que la pièce commençait à se vider de ses occupants et que le bar venait de fermer, annonçant la fin de soirée.
— Je te suis.
Je ne veux pas retourner dans ma chambre et prendre le risque de tomber sur June et Edouard. Alors, je fais encore le con et accepte sa proposition.
Arrivés devant sa chambre, je la vois fouiller son ridicule sac à main, tout en pestant. Visiblement, elle n’a pas sa clef de chambre et lorsqu’elle toque à la porte, aucune réponse. Ses nombreux appels à son amie restent également sans réponse.
Nous n’avons pas d’autres choix que de nous rendre dans ma suite à quelques portes de là. Je prie pour ne pas croiser ma colocataire dans une posture compromettante. Je m’assure néanmoins que Pete n’y soit pas non plus.
Sophie a au moins la décence de s’excuser, mais un sentiment étrange au fond de moi me perturbe, sans que je n’arrive à l’identifier.
Aucune lumière dans le salon ou sous la porte de la chambre de June. Soit elle dort déjà, soit elle n’est pas là. La deuxième option me tord le ventre.
Je me fou une baffe mentale. Je suis accompagnée par une femme et je pense à une autre.
J’indique où se trouve ma chambre et fait un détour par le mini bar pour prendre de quoi finir la soirée.
Nous nous installons sur mon lit et je nous serre un verre de vin blanc. Sa main se pose sur ma cuisse et entreprend une descente vers mon entre-jambe. Je me fige et réfléchis si le jeu en vaut la chandelle.
Non! Je dois me reprendre.
Pourtant, je n’arrive pas à me retirer une certaine journaliste de la tête.
Et si, céder ce soir m’y aidait?
20 commentaires
Soäl
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Il y a 8 jours
Alice Rueff
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Il y a 9 jours
Laetitia B
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Il y a 9 jours
eleni
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Il y a 12 jours
Laetitia B
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Il y a 9 jours
Emmy Jolly
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Il y a 15 jours
Laetitia B
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Il y a 15 jours