Laetitia B Ouf ! Cette année, pas de Noël ! ( ou presque ) Chapitre 5 - Sam partie 2

Chapitre 5 - Sam partie 2

Elle s’est apprêtée d’une simple robe noire moulante arrivant sous les genoux, mais qui met divinement bien ses courbes en valeur.

Tous les yeux sont rivés sur le couple qu’ils semblent former. Ils ne prennent pas la peine de se diriger vers le tableau indiquant le plan de table et avancent lentement dans notre direction en rigolant ensemble. Leur entente est flagrante, pourtant, ils ne sont pas assortis. Edouard n'étant pas très grand, June, sur ses talons hauts, le dépasse de plus d'une tête. Je remarque une fossette au coin de ses lèvres quand elle sourit franchement, ce dont je n’ai pas été capable jusqu’à présent.

Malgré l’air assuré qu’elle se donne, je distingue que son regard, un peu affolé, observe dans tous les sens.

Evidemment, Edouard, en parfait gentleman, lui tire sa chaise. Il prend ensuite place à sa gauche. Je suis certain que c’est lui qui a fait le plan de table et qu’il s’est assuré d’être assis à côté d’elle. Il la dévore des yeux. Mais, elle ne semble pas le remarquer car perdu dans ses pensées.


— June, tu es ravissante, la complimente mon ami.


Il a raison. Le trait noir sur le coin externe de ses yeux et ses cheveux colorés, coiffés en cascade mettent en valeur son regard couleur émeraude.


— Merci Pete, c’est ce que je me tue à lui dire depuis tout à l’heure, réagit l’agent.

— Merci, fait-elle distraire, mais ce n’est qu’une simple robe, c’est la seule tenue habillée que j’ai emporté.


Ses joues se parent d’une légère teinte rose, lui donnant un air de poupée de porcelaine. Elle adresse un sourire timide à Pete et se contente d’un regard dénué d’émotion me concernant.


— C’est quand même plus sympa que de porter un vulgaire jean, crache Sophie qui joue avec une mèche de ses cheveux d’un air de mépris.


Elle qui paraissait vouloir faire copine, copine avec la journaliste, s’est mystérieusement ravisée. Cela ne m’étonnerait pas que cela soit à cause de l’attention qui n'est plus portée sur elle, y compris de la part de mon collègue, qu’elle allumait quelques secondes plus tôt.


— Mon jean me convient très bien, merci de t’en soucier Sophie! Je n’ai pas besoin de porter des vêtements hors de prix pour me sentir exister et faire semblant d’être quelqu’un que je ne suis pas.


Je ne peux empêcher un sourire se former sur mes lèvres face à sa répartie. Son naturel et sa spontanéité sont une source de fraîcheur bienvenue dans ce milieu de focus et d’hypocrites dans lequel nous allons évoluer pendant dix jours.

Sophie, dont la bouche s’est ouverte de surprise, ne sait plus où se mettre. Elle est sur le point de lui répondre, mais l’arrivée de Laurent dans un costume, amélioré, de père Noël, ne lui en donne pas l’occasion.

Tous les convives se lèvent et applaudissent à son entrée. Nous faisons de même. Je regrette qu'on m'ait refusé de prendre mon appareil photo! Vite fait, je dégaine mon portable, ça fera l'affaire!


— Putain, c’est quoi ce bordel !


Je tourne ma tête à droite, d'où provient ce chuchotement. Son regard, fixé sur l’adaptation luxueuse du bonhomme rouge, est envahit par la panique. Sa poitrine, généreuse, monte et descend rapidement.


— Tout va bien, je lui demande en approchant mes lèvres de son oreille et en touchant la peau lisse et duveteuse de son bras.


Elle sursaute légèrement et son regard s’accroche au mien. Je jurerai y déceler de la peur et du désir, mais elle se reprend vite.


— Oui, niquel, pourquoi tu demandes ça?

— Peut-être parce que tu as juré et paniqué en voyant le boss arriver.

— Alors premièrement, ce n’est pas mon boss et deuxièmement, j’ai juste été surprise de le voir debarquer dans une version.. euh…détournée du père Noël.


J’aimerais ajouter que je vois qu’il y a autre chose, mais Laurent vient à notre hauteur. Sa moue et son air sceptique toise June, mais il finit par lui sourire en prenant sa main.


— June, vous êtes délicieuse dans cette robe!


Il aurait pu et aurait dû se contenter de cette phrase, mais il a ensuite ajouté.


— En vous voyant, je songe sérieusement à imaginer une collection pour les femmes de votre morphologie. Ne le prenez pas mal, hein, il en faut pour tous les goûts !

— Vous voulez dire pour les femmes normales, qui ne s’empêchent pas de s’alimenter pour ressembler à un modèle faussé de la réalité? riposte June avec panache sans se montrer vexée par la remarque de Laurent.

— Vous êtes différente, vous! Ça me plait!


Il lui baise la main et se dirige ensuite vers l’estrade sous les cris d’une foule en délire, alors que toute notre table est encore muette suite à l’allusion, plutôt déplacée, du créateur sur les formes de June.


Il se poste derrière un pupitre avec un micro et le tapote pour en tester le son, qui résonne dans toute l’immense pièce quand il nous invite à nous asseoir.

Je tente un coup d'œil vers ma voisine qui garde la tête haute et le regard vissé vers notre orateur.


— Ne fait pas attention à ce qui peut sortir de sa bouche, et ne soit pas peinée, l’informe Edouard en lui prenant la main.

— Merci Eddie, mais je ne suis pas triste. Mon corps me plait tel qu’il est et je ne me sentirais pas touchée par les paroles d’un homme qui a besoin de porter un costume trois pièces rouge semblable au père Noël pour se faire remarquer.


— Tu as tout à fait raison d’aimer ton corps parce que tu es canon ! réplique ouvertement Pete en lui faisant un clin d'œil tout en avalant déjà son deuxième verre de vin.

Ils ne devraient peut-être pas laisser à disposition l’alcool !


— C’est sympa, rigole-t-elle, mais sers moi plutôt un verre, je pense que je vais en avoir besoin.


Il s’exécute et remplis ainsi les verres de toute notre table pendant que Laurent réclame notre attention en remuant une clochette sortie tout droit de sa poche.

Il prend vraiment son rôle au sérieux et je ne peux m'empêcher de dégainer à nouveau mon téléphone et de capturer l’instant. Cela se voit qu’il est fier et impliqué dans son projet, aussi loufoque puisse t-il être. Même si je suis censé me concentrer sur Laurent, j’en profite pour photographier les visages qui m’interpellent. June en fait évidemment partie.


“Mesdames et Messieurs, je sais que vous devez être exténués à cause du voyage et du décalage horaire mais je vous promets que je ne serais pas long.

Je tiens, d’abord à vous remercier pour votre présence ici! Profitez en ce n’est pas dans mes habitudes de remercier”


Des rires résonnent à toutes les tables, approuvant ses mots.


“ Comme beaucoup le savent, j’ai à cœur de toujours travailler selon un thème précis pour mes collections. Beaucoup se rappellent du succès de nos modèles, sorties l’année dernière et des répercussions qu’il y a eu pour tous. J’ai eu envie de renouveler l’expérience, mais de bousculer un peu les choses pour cette année.

Vous vous demandez sûrement pourquoi, je vous ai fait venir à Cancún alors que nous aurions très bien pu nous retrouver moins loin. C’est vrai mais, il y a bien une raison à notre présence ici.”


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14 commentaires

mima77

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Il y a 12 jours

J'aime bcp sa repartie ! Que nous réserve Laurent ... 👀

Laetitia B

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Il y a 12 jours

Laurent nous réserve plein de choses...

eleni

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Il y a 14 jours

il me tarde de découvrir ce que notre grand créateur a comme idée de génie... je le sens mal cette histoire! encore une fois une fin de chapitre qui attise la curiosité.

Laetitia B

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Il y a 14 jours

merci pour ton retour. Laurent nous promet de belles choses!

Emmy Jolly

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Il y a 21 jours

Il m'intrigue ce Laurent... Et June à bien raison de ne pas se laisser faire...

Laetitia B

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Il y a 21 jours

Oui Laurent est particulier 🤭
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