Fyctia
Sam
Sam s’en alla bouleversé. Il ne me l’a pas dit, je l’ai senti !
Sa visite suivante fut surprenante. Il paraissait excité et m’informa qu’il avait fouillé mon bureau en insistant lourdement sur le fait qu’il l’avait fouillé et mis s’en dessus-dessous.
Voulait-il une réaction de ma part ? Car il avait l’interdiction formelle de toucher à mes affaires !
Il avait rassemblé toutes mes notes et il était arrivé avec un gros sac.
- J'aurais voulu prendre tout me murmura t-il ....
- Je te découvre ma chérie, j'ai honte ! Tellement honte ! J'ai passé toute la nuit à lire !
Il me prit la main. Je ne sentis rien bien sûr, il me l'a dit.
Ma chérie, je dessine avec mon index ta ligne de vie ..... Est-ce que tu sens ?
....................
Je rêvais.... Sam me jouait la scène de mon film culte "la cité des anges". Il avait trouvé mon carnet sur lequel j'avais retranscrit tous les dialogues du film et là c'était le passage dans la bibliothèque... Magique ! Il m'avait affirmé que ce film était trop "girly" pour lui !!!
- Crois ce que tu sens ! Tu n'y crois pas assez !
Il reniflait .....ce fut long....
- Je veux croire que tu vas te réveiller ma chérie, j'ai mal sans toi.
Il reprit ensuite sa lecture avec mon texte sur l'envie qu'Huguette avait mentionné dans sa lettre.
Souhaitait-il réveiller la mienne ? Sûrement. Sam souffrait et se démenait pour me souffler un sursaut de vie.
Naître, vivre est au commencement forcément une Envie ! Une force invincible, conquérante, puissante qui ne nous quittera plus jamais ! Une source indispensable et inépuisable qui accompagne chaque être vivant jusqu’à sa mort.
Elle est indestructible, se multiplie sans cesse, à l’infini. Sa genèse est unique, miraculeuse voir surnaturelle. Elle est l’élément moteur dans le développement de l’homme. Malheureusement comme toute chimie, elle est imprévisible et dangereuse.
Substance principale du corps, nourricière, elle le fait grandir, le soigne, l’élève, le façonne, le construit. Procédé imparfait, elle peut s’absenter, se mélanger ou se métamorphoser et engendrait le négatif, le mal, la force contraire, l'inéluctable. L’univers, la création du monde oscille et nous impose ces deux pôles principaux : le plus, le moins. Le reste de la vie se calque à ce mode opératoire et fonctionnel ; le nord, le sud, le jour, la nuit, le droit, le gauche, le blanc, le noir, le mal, le bien, la vie et la mort, le ciel et la terre, la mer et la montagne, le soleil et la lune : continuellement les forces opposées cherchent l’adéquation idéale, se complètent, s’ajoutent et se respectent pour construire la chaîne parfaite et assurer sa longévité, pour atteindre la symbiose.
-Moi j'ai l'envie de t'aimer à nouveau.....et mieux.
Pour l’homme et la femme, la symbiose n’existe pas ou peu. Elle apparaît juste comme phénomène éphémère grâce aux sentiments, à l’amour, qui se manifestent juste pour assouvir l’envie ou simplement appliquer le processus de procréation.
À la recherche de la symbiose et de l'âme sœur....
La nuit est synonyme de fantasmes ; le jour et sa réalité synonyme d’impuissance.
L’éducation et la moralité brident et asservissent la nature profonde de l’homme, le jour ; La nuit, le mal et ses pêchés, les fautes, les frustrations se mêlent au désir, aux délices, aux sens attisés, révoltés par cette fichue mais éternelle envie !
Et le voilà alors dans son sport favori : la chasse
En tout homme réside le chasseur. L’homme animal aime la chasse. Quand la faim est grande, les proies sont faciles. Un genou offert, un début de cuisse prometteur, un décolleté ouvert et l’appel du « corps » donne l’assaut sans autre fonction que l’assouvissement du besoin et l’accomplissement du devoir.
La proie reconnaît et sent le chasseur. Elle le fuit ou le suit.
Comme dans toute bonne communauté, il existe des lieux renommés. Mais à partir du moment où le gibier existe à profusion et se montre
docile, voir dévoué, l’intérêt n’est plus le même. La frustration détruit la jouissance de la traque et de la victoire. Le plaisir n’a plus du tout la même saveur.
Avec des proies fragiles et innocentes, il peut se montrer manipulateur, machiavélique, affabulateur ou tout autre adjectif visant un seul et même objectif : affaiblir l’adversaire, multiplier son plaisir et nourrir ainsi son égo.
Sa devise maîtresse : Ne pas succomber à la faiblesse des sentiments mais asseoir sa puissance, sa domination et sa reconnaissance. Se pose donc une question évidente : Pourquoi vouloir évoluer vers l’être unique ? Chercher l’autre moitié pour ne faire qu'un ?
Improbabilité certaine, statistiques et pourcentage de chances défavorables, l’homme fait alors de sa vie une chasse perpétuelle.
Et surtout comment la reconnaître ? Dans cette quête consciente ou inconsciente, on y mêle le destin, la chance, les circonstances heureuses, Cupidon, à une réalité juste physique, gérée et déclenchée par notre chère hypophyse.
Dans les temps anciens, l’âme sœur n’était jamais bien loin : on allait guère au-delà du village voisin pour la choisir. Quelques campagnes actuelles sont encore sûrement à cette image. Heureusement, la mobilité des jeunes vers les villes change quelque peu le paysage rural et familial.
Il faut quand même avouer que pour une grande majorité d’entre nous, on ne dépasse guère non plus le périmètre départemental ou social.
Quelqu’un peut-il alors m’expliquer pourquoi notre moitié est si proche sur cette planète terre immense ?
Ce serait chercher une aiguille dans une botte de foin et on n’en a pas le temps ! Heureusement, l’évolution et les migrations de notre espèce ont permis les voyages et les mélanges.
Mais je reste convaincue que « l’autre » existe à un moment pour nos yeux par la seule influence de notre esprit, de notre cerveau, de notre énergie spirituelle.
Prenons la fameuse légende de Tristan et Yseult. Leur amour est factice puisqu’il existe à l’origine et à la création d’un philtre d’amour qu’ils ont bu par erreur. C’est exactement cela ! Nous fabriquons et utilisons ou non, notre propre philtre. Un charme parfait à notre convenance et préférences.
Quand il est jeté, nous nous confortons à croire que c’est pour de bon. C’est illusoire. C’est ignorer notre origine qui est de perpétuer la survie de l’espèce. On y a ajouté quelques complications, quelques embûches, quelques détours, utilisé quelques procédés chimiques comme les sentiments pour que l’amour aujourd’hui reste une chasse merveilleuse, une belle raison d’exister.
Reste que l’évolution des sentiments nous rend parfois idiot, esclave et que toutes les histoires d’amour apparaissent uniques, magiques dans leur banalité….
- Moi je veux être ton Tristan, ta symbiose, ton âme sœur.... Je le veux oui...
10 commentaires
isabella
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Il y a 7 ans
maioral
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Il y a 7 ans
isabella
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Il y a 7 ans
Sylvie De Laforêt
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Il y a 7 ans
isabella
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Sylvie De Laforêt
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isabella
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Delreva
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Eldariel
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Il y a 7 ans