AnnaShaw One Night Only 24

24

New York, appartement d’Adelie, 8 décembre


- Tu peux me passer la serviette sur laquelle tu as mis tes grosses fesses s’il te plait ?


Je m’autorise à quitter des yeux la photo que je tiens toujours dans mes mains pour les poser sur Adelie enroulée dans un drap de bain. Quand je les baisse à nouveau, je découvre qu’effectivement, je suis assise sur un morceau de tissu qui se révèle être une serviette de toilette quand je l’extirpe de sous mes fesses. D’ailleurs en parlant de fesses.


- Je vais faire comme si nous ne savions pas tous les deux que mon postérieur est parfaitement proportionné et que tu baves dessus dès que tu penses que je ne te vois pas.


Point positif dans le fait qu’Adelie n’est pratiquement rien pour la couvrir : je regarde la rougeur de ses joues s’étendre à sa gorge et au haut de sa poitrine.


Point négatif : j’ai envie de lui retirer sa serviette pour faire naitre des rougeurs à d’autres endroits de son épiderme.


- Hum… laisse-moi voir à nouveau, je ne suis pas trop sûre de me souvenir à quoi il ressemble.


Bon sang !


La Adelie taquine est vraiment ma préférée. Elle a cette petite étincelle de malice dans le regard et cette moue moqueuse qui me donne envie de lui courir après juste pour le plaisir de l’attraper. Je me lève et je me tourne pour lui donner une meilleure vision de mon cul. Et elle aura beau prétendre qu’il ne lui fait aucun effet, je la vois se mordre les lèvres dans le miroir.


Volontairement, je me trémousse et exagère ma cambrure, lui arrachant un rire avant qu’elle ne reprenne un visage plus maitrisé.


- Mouais… pas mal !


Je me retourne, outré.


- Pas mal ! Tu baves tellement que tu risques de glisser dans la flaque, espèce de petite peste. Pas mal ! Tu vas voir un peu.


La serviette que je tiens toujours à la main claque sur ses fesses. Elle pousse un glapissement de surprise et d’indignation.


- Alors toi ! Tu es mort !

Elle se jette sur moi pour récupérer l’arme du crime, mais pas facile quand seulement une de ses mains est disponible, la seconde fermement accrochée au morceau de tissu éponge enroulé autour de son corps pour l’empêcher de tomber.


Je n’ai donc aucun mal à la coincer contre moi, son dos contre mon torse. Un de mes bras enserre ses hanches, l’autre ses épaules. Ses deux mains sont posées sur celui-là sans que je sache si c’est pour tenter de s’en défaire ou au contraire s’assurer qu’il reste là.


Nos regards se croisent dans le miroir, nos sourires identiques sur le visage. Voit-elle comme moi, ce que nous avons été, ce que nous pourrions être à nouveau : heureux, amoureux, ensemble ? Ou ce reflet de notre bonheur passé et d’un futur hypothétique est-il mon miroir de Risèd à moi ?


Doucement, je me penche pour cueillir une goutte d’eau qui a glissé le long de son cou et s’est lovée dans le creux qu’il forme avec son épaule. Un frisson la traverse toute entière et durant un quart de seconde, elle ferme les yeux.


Je m’autorise un second baiser et elle soupire. Puis elle réouvre les yeux et nous fixe encore une seconde avant de se détacher de moi. Je la laisse m’échapper de nouveau, je lui cède même la serviette, qu’elle enroule de deux coups de poignets autour de sa tête pour empêcher ses cheveux de goutter.


- Tu exagères en plus !

- On parle toujours de mes fesses là ?

- Non Benn, on ne parle plus de tes fesses. On a assez parlé de tes fesses pour au moins un an, une décennie même. Je parle de tes parents. J’étais nerveuse la première fois, mais on y est souvent retournés après, et ça s’est toujours bien passé. Enfin peut-être pas la fois où on a laissé Adrian essayer de préparer un gâteau en mettant la casserole d’eau sur la casserole de chocolat.

- Être le fils d’un ponte de la restauration et ne pas savoir faire un bain-marie franchement ! J’ai mis des jours à me débarrasser de cette odeur de brulé dans mes narines. Et il a fallu jeter la casserole quand même.

- La tête de ton père quand il a découvert l’état de sa cuisine ! Pauvre Dan.

- Le choc de découvrir que Nathan met de l’ananas sur sa pizza a été plus grand encore, je crois.

- J’ai bien cru qu’il allait le bannir à vie de la maison Lowell. Mais il est trop gentil pour ça.

- C’est le meilleur !

- Ils le sont tous les deux. Tes parents sont vraiment géniaux, ils font partie de mes humains favoris sur terre.

Parmi les gens que je n’ai pas assez vus cette année, mes parents se classent dans mon top trois. Et j’ai beau savoir qu’ils sont très fiers de moi et contents de ce qui m’arrive, il me tarde de passer les fêtes de fin d’année avec eux. En vérité, je suis content de retrouver un peu de normalité après le tourbillon qu’ont été les derniers mois.


Adelie a oublié une mèche de cheveux qui boucle dans sa nuque. Elle frissonne à nouveau quand mes doigts s’en saisissent, effleurant sa peau délicate au passage.


- Déshabille-toi ! ordonne-t-elle brusquement.

- Pardon ?! Mais enfin Hewitt, tu pourrais m’inviter à diner avant de me faire des propositions indécentes quand même.

- Pas pour ça, crétin ! Tes mains sont gelées !


Elle me jette une serviette au visage.


- Prends une douche chaude et sèche-toi, avant d’être malade. Je me souviens encore de combien tu es pénible dans ces cas-là. Je ne tiens pas à revivre ça.



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8 commentaires

Rachel Dena

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Il y a un an

Bon on sait TOUTES ce que c'est qu'un homme malade, hein (enfin le mien est apparement le même que Bennett lol) mais elle ne peut pas lui faire une fausse joie. Que dis-je nous faire une fausseeeeeee joie... Je m'insurge lol

Jenn Bl Writes

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Il y a un an

🤍

Christelle Emilie

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Il y a un an

J'adore leur relation à tous les deux, c'est bien décrit, j'ai l'impression de faire partie de la scène ☺️. Tu m'as eu sur la fin, je suis tombée dans le piège ahah. Je prend mes désirs pour des réalités on dirait 😅
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