pascale charpentier Obsessions ! Chapitre 7

Chapitre 7

Là, je le regarde mauvais.


─Quoi ? Tu as peur que je fasse ce que toi tu fais, c’est ça. Que je baise, et qu’après je claque la porte et passe à autre chose ?


Maintenant, je vois rouge par la faute de mon frère. Cette histoire me rend complètement dingue et j’ai vraiment du mal à me contenir. Le fait qu’il pense que je suis une fille qui s’envoie en l’air avec n’importe quel homme me donne la nausée.


─Tu sais quoi, tu diras à ton ami que je ne suis pas ce genre de femme et que si je le recroise je lui fais avaler ses couilles. Maintenant, laisse-moi, je suis fatiguée, j’ai mal à la tête.


Je me couche dans mon lit et ferme les yeux. Je l’entends jurer entre ses dents, mais déjà le sommeil arrive et je ne comprends rien à ce qu’il me raconte. Demain, enfin tout à l’heure vu que l’aube sera là dans moins de cinq heures. Au réveil, je ne suis toujours pas remise de ma soirée, entre l’alcool et ce que mon frère a fait. Je me lève du pied gauche, du coup Sarah est elle aussi de mauvaise humeur.


─Écoute Lila, va faire un tour, ne passe pas tes nerfs sur moi. Je ne suis pour rien dans ce que Lucas a fait. Va donc chercher un sujet pour faire ton reportage, comme ça tu me laisses respirer.


Je prends la porte encore plus énervée. Je marche sans but, je réfléchis à tout ça. Lucas a quand même cru que je me prostituais pour gagner de l’argent et ça, c’est bien Sarah qui en est responsable. Quand j’arrive devant le stade, qui est à deux rues de mon université. Plusieurs filles se trouvent sur les gradins en criant des prénoms, elles sont toutes plus ou moins de mon âge. Une idée me trotte dans la tête. Mais bien sûr, je vais faire un papier sur les groupies des athlètes. Je m’avance donc vers elles et me présente.


─Salut ! Je m’appelle Lila. J’aimerais faire un reportage sur les fans des joueurs de rugby, vous en faites bien partie.


L’une d’entre elles se lève et me dit qu’elle se prénomme Julie et que oui, elles sont là pour chaque match à domicile.


─Je peux rester avec vous, pour voir comment ça se passe ! Je ne supporte aucune équipe, vous voulez bien de moi.

─OK ! Je te préviens tout de suite, que si tu es avec nous. Il faudra te préparer à faire de grosses fêtes, surtout quand ils gagnent. Ils sont complètement déchaînés, ils ne pensent qu’à faire les idiots et boire beaucoup de bière. Ça nous est déjà arrivé de faire la fiesta plusieurs jours d’affilié.

─Pas de problème, pour moi. Je suis toujours partante pour ça. C’est quoi le nom de l’équipe que vous soutenez ?


Elles me répondent en chœur. Les ours bruns.


─Quoi ? C’est eux qui s’entraînent ici !


Quelle poisse, c’est celle de mon frère. Julie devient suspicieuse et m’observe avant de me rétorquer.


─Oui, pourquoi ?


Aïe ! Elle est sur la défensive. Je me demande bien pourquoi. À moins qu’elle pense que je peux la gêner. Le

mieux est de rester évasive, comme ça j’évite les problèmes.


─Oh comme ça ! j’ai entendu dire qu’ils étaient les meilleurs, vu leurs âges. J’ai une amie qui les suit et elle n’arrête pas de me parler d’eux.


Là, j’en connais un qui va péter un câble, mais c’est mon avenir qui se joue. Si je fais un bon reportage. Non seulement ils me prennent pour un stage rémunéré, mais en plus ils pourraient me garder après les deux ans de Fac qu’il me reste à faire. Je suis toujours dans mes pensées, Julie hurle dans mes oreilles.


─Regarde, ils arrivent sur le terrain, ils ont l’air en forme.


Je les sens toutes excitées, je m’installe pour observer l’entrainement. Je dois bien admettre que de les voir s’échauffer est très distrayant. À chaque mouvement qu’ils font, on devine leurs muscles. Certains sont un peu plus trapus que d’autres. Mais quand même, la graisse n’a pas sa place. Leur entraîneur leur fait faire plusieurs tours de terrains en leur criant dessus.


─Bouger vos fesses. La prochaine fois, vous n’aurez qu’à moins boire. Allez, bande de mauviette.

─Excusez-moi les filles, je reviens.

─Où vas-tu ?


Julie me détaille de la tête au pied. Comme si je pouvais lui enlever de la notoriété, elle a l’air d’être la meneuse du groupe.


─Tu en as déjà marre ? me demande Julie

─Non, je vais voir l’entraîneur de l’équipe pour lui poser quelques questions. J’aimerais qu’il m’explique à quoi servent les échauffements de certains. Je ne comprends pas pourquoi ils ne font pas tous la même chose. Je reviens vers vous dès que j’ai ma réponse.


─OK, alors accroche toi, il n’est pas facile à approcher celui-là. Il est jeune et croit qu’il est tout puissant. Il nous menace souvent de ne plus nous laisser venir aux entraînements, si l’on ne se tient pas tranquille.

─Ne t’inquiète pas pour moi, je vais le mettre dans ma poche en un rien de temps.


Je descends les gradins et prends mon courage à deux mains pour rejoindre le coach qui parait être quelqu’un de mauvaise humeur. Il me fait penser à moi.


─Bonjour monsieur.


Il ne se retourne pas. Je sais qu’il m’a entendu, son corps s’est tendu très légèrement. Alors, je me rapproche encore plus près de lui.


─Eh oh, vous ne m’entendez toujours pas !


Bon, je vais employer les grands moyens, je me mets à siffler au niveau d’une de ses oreilles, comme mon frère me l’a appris, quand j’étais petite. Il sursaute, enfin une réaction de sa part. Il me fusille du regard.


─Vous êtes malade, vous m’avez explosé le tympan, dégager de là tout de suite. Vous vous prenez pour qui ?

─Vous n’aviez pas à faire semblant de ne pas m’entendre. Je ne supporte pas d’être ignorée, surtout quand je suis polie.


Tous les joueurs s’étaient retournés, pour voir si entraîneur leur voulait quelque chose. Il leur fait signe de continuer.


─Les groupies restent dans les gradins. Dégagez de là tout de suite. Je ne le dirais pas deux fois !


Ils sont vraiment nuls les hommes. Toujours à se fier aux apparences.


─Je n’en suis pas une, je fais un reportage sur le rugby et ses fans.

─Vous me prenez pour un con ! Je vous ai aperçu avec les filles.


C’est vrai qu’il est prétentieux. Pas mal physiquement, mais sans plus.


─Écoutez, j’aimerais bien participer aux entraînements des joueurs avant les matchs et à la troisième mi-temps comme vous dites.


Il me regarde d’un air arrogant avant de me répondre avec moquerie.


─Vous vous foutez de moi, mademoiselle. Seul un fan pourrait me demander ça !


Là, il m’énerve vraiment, cet abruti pense réellement que je suis une de ses groupies. Je vois rouge quand j’entends des garçons siffler puis rire, il ne manquait plus que ça.

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1 commentaire

Sophie Toddie

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Il y a 6 ans

Ça semble mal parti pour le reportage, mais je suis sûre qu’elle peut y arriver à force de ténacité.
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