Davy-Loris O2 Chapitre 5 ~ 117 Rodoré (partie 1)

Chapitre 5 ~ 117 Rodoré (partie 1)

Dilane arrivait chez Bobby vers 5h30 du matin. Il avait prit soin de dire au revoir à son fils qui était déjà éveillé, et fit un bisou à sa fille endormie.


Il restait dans sa voiture et observait Bobby qui discutait avec Lena, sa femme. C'était une femme mince dotée de beaux yeux verts, de très longs cheveux chatins et une peau d'une certaine pâleur. Quelques minutes plus tard, Bobby sortit enfin pour rejoindre Dilane. Lena salua le conducteur depuis la fenêtre de sa maison.


— Salut. Comment vas-tu ?


— Ça va, répondit très rapidement Bobby avec nervosité.


— De ce que je viens de voir, je ne crois pas en tout cas, lança Dilane en posant ses mains sur le volant pour démarrer.


— C'est juste...c'est juste qu'elle n'aime pas trop que je m'embarque dans cette affaire. J'ai eu beau lui expliquer qu'il faut que l'on sache ce qui se passe réellement. Elle reste toujours butée sur sa position. Selon elle je n'ai pas à me mêler de cela, mais que je devrai plutôt rester avec elle et notre enfant.


— Elle n'a pas si tort que cela. Seulement, il faut que quelqu'un s'en charge, et je compte bien découvrir ce qui s'est passé.


— Hum... Que penses-tu qu'on y trouvera là-bas?


— Je ne sais pas. Une chose est sûre, nous en saurons beaucoup plus sur cette histoire. Cet homme n'aurait pas prit soin de cacher une adresse dans un message si il n'y avait rien à cet endroit.


— C'est juste...


Un beau soleil d'été s'élevait de plus en plus, au fur et à mesure que les deux compagnons se rapprochaient de leur destination.

la route devenait étroite. Une végétation dense apparaissait de part et d'autre de la voie, mais on pouvait, par moment, apercevoir ici et là une petite maison de campagne.


Au loin ils virent une silhouette au bord de la route qui semblait faire de l'auto-stop. C'était un vieillard qui portait un sac à dos et avait un chapeau de paille.


Dilane arrêta la voiture au niveau de cet homme.


— Bonjour, pourriez-vous me conduire à Gridge's land ? C'est à environ 5 kilomètres tout droit, je marche depuis un moment, demanda le vieillard visiblement épuisé.


— Bien sûr ! montez je vous en prie. C'est sur notre chemin.


— Merci jeune homme.


Les trois hommes se remettaient en route tout en discutant un peu.


— Que fait un vieil homme seul sur une route pareille sans moyen de transport ? demanda Bobby sans faire preuve de discrétion.


— Mais regardez-moi ce jeune irrespectueux, je suis encore en forme, je ne suis pas proche d'un fauteuil roulant, donc je peux très bien me déplacer par mes seules jambes si j'en éprouve l'envie, répondit le vieillard énervé.


— Veuillez excuser mon ami Bobby, monsieur... ?


— Maple, appelez-moi Maple.


— ...monsieur Maple, il fait parfois preuve d'imprudence dans ses propos, expliqua Dilane avec délicatesse et tout en esquissant un léger sourire.

Je ne me suis pas présenté, vous pouvez m'appeler Dilane.


Maple regardait Bobby qui ne prononçait plus un mot avant de ricaner.


— Ahahahah...hum, je vous ai fait peur hein mon p'tit Bobby ! Ahahah... ne me prenez pas aux mots, je suis très taquin. En fait j'allais à Gridge's land pour rendre visite à mon frère. Cependant ma bonne vieille bagnole m'a lâchée en cours de route. J'ai dû la laisser sur place, et j'ai à pieds. On dirait que j'ai surestimé mon endurance Ahahah...


Une bonne ambiance entre les trois hommes régnait au sein du véhicule.

Maple arrivait à destination, et descendit.

On pouvait remarquer une petite campagne, plutôt chaleureuse à première vue.


— Merci beaucoup pour votre aide, c'est pas tous les jours qu'on en voit d'aussi serviables que vous. Au fait vous ne m'avez pas dit où vous vous rendez.


— Oh c'est vrai, avec toutes vos bonnes blagues, on a pas vraiment fait attention. Nous allons dans un petit village appelé Rodoré, nous ne devrions plus être loin, répondit Bobby.


À ces mots, Maple perdit instantanément son sourire.


— Rodoré... m...mais qu'allez vous faire là-bas ? Vous n'êtes pas au courant ?


— Au courant de quoi ? De quoi vous parlez ? questionna Dilane intrigué et surprit.


— Et bien... on raconte des histoires sur ce village. D'après les rumeurs, les populations sont membres d'une secte dirigée par un prête. On dit aussi que les étrangers qui s'y aventurent n'en reviennent pas.

Je vous le dis car ma jeune nièce s'y est rendu il y a des mois par curiosité... mais malheureusement on ne l'a jamais revu. On a alerté la police, mais ils n'ont rien trouvé.

Quoi qu'il en soit je ne peux vous empêcher d'y aller. Mais je tenais à vous faire part des rumeurs qui circulent.


— Merci, c'est gentil, nous y allons pour une très bonne raison et l'enjeu est beaucoup trop important, dit Bobby après avoir écouté Maple.


— Dans ce cas, je vous souhaite bonne chance.


La voiture redémarrait pour la troisième fois, et elle n'était plus qu'à 7 kilomètres de Rodoré.


— Ça fout légèrement les jetons cette histoire, se disait Bobby.


— Peut importe...


Un certain silence s'installa dans le véhicule. Plus ils approchaient du village, plus ils étaient nerveux.

Enfin ils arrivèrent à destination quelques minutes après.

La voiture stoppa près d'une vieille pancarte maintenue au dessus du sol à l'aide d'une vieille barre en métal rouillée.

Il était écrit《Bienvenue à Rodoré》.


— Nous y sommes ! fit Dilane.


— Oh là ! Ce n'est pas jolie jolie du tout, remarqua Bobby en jetant un rapide coup d'œil au paysage qui se dressait devant lui.

C'était très différent de Gridge's Land. La végétation était très dense et un œil attentif verrait au loin des maisons faites de bois visiblement épuisés par le temps. Il y régnait un silence presque dérangeant, aucun son particulier n'en ressortait, même pas celui d'un oiseau. L'air au contact de la peau donnait presque des frissons et l'atmosphère était pesante et un peu polluée.


Les deux étrangers marchaient dans le village à la recherche de quelqu'un qui pourrait bien les renseigner par rapport à cette adresse. Ils ne trouvèrent personne, par contre ils virent une jeune femme qui s'empressait de rentrer chez elle et qui refermait la porte derrière elle. Elle observait les deux hommes par sa fenêtre.


— Quel formidable accueil ! disait Bobby avec amusement.


— Regarde, il y en a deux qui n'ont pas l'air d'avoir peur de nous là-bas.


Un homme accompagné d'une jeune femme se dirigeaient vers Dilane et Bobby. L'homme était très grand, mince au teint brun. Il avait très peu de cheveux et devait avoir un âge proche de celui de Dilane. Il trimballait avec lui une canne noir et était vêtu d'un costume tout blanc qui faisait un gros contraste avec son environnement La jeune femme était environ deux fois plus jeune que son compagnon. Peut être sa fille ... mais la ressemblance n'était pas vraiment au rendez-vous. Une belle jeune rousse aux yeux bleus portant un bomber au dessus d'un tee-shirt ainsi qu'un Jeans noir.

D'une apparence rebelle, et dont le visage était étrangement terne, aucune expression particulière ne semblait s'y profiler.

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