C.J.Sara Not An Angel Chapitre 79

Chapitre 79

Qu’êtes-vous prête à sacrifier pour être

avec l’être aimé ? Réponse : Ma place au paradis

Magasine rempli par Liliana Lightin, 2040



Liliana



En rouvrant les yeux, je sens une dernière larme couler sur ma joue. Mais à peine ai-je le temps de battre des cils que Cole passe son pouce dessus. Je le regarde en souriant, contente de constater qu’il a une nouvelle fois ôté le charme de ses si beaux yeux verts dont je ne me lasserais jamais. Lorsque nous aurons aboli les royaumes, il pourra les arborer fièrement.

La peur me cisaille toujours le ventre, revenir ça signifie affronter mon père et me sentir honteuse auprès de Cole bien qu’il ne me regarde pas autrement. Il est venu me retrouver en gardant la même vivacité et le même humour, et c’est ça que je voulais, que rien ne change.


— Bienvenue parmi nous. Déclare-t-il en serrant mon corps contre le sien afin de m’aider à me relever doucement. Mon corps est tout engourdi et je dois avouer que je ressemble bien plus à une poupée de chiffon qu’à une femme.

Une fois sur mes pieds, Cole me conduit à Oliver qui me serre contre ses bras de pierre.

— Vous nous avez fait une peur bleue.

— Je le sais bien…


Il comprend alors que j’ai tout entendu. Il est venu à mon chevet pour me supplier de me réveiller. Il a dit que je n’avais pas le droit de mourir parce que j’étais devenue sa meilleure amie et parce que Cole… Cole ne survivrai pas à ma perte, il en deviendrait d’une cruauté sans fin et sans limite.

L’utilisation de l’oniromancie m’a tellement épuisée que le brun doit se résoudre à me porter dans ses bras pour me conduire à la cuisine afin que je mange pour reprendre des forces, a-t-il dit. Il prépare même tout, devançant même Oliver qui en reste bouche-bée. Il a vraiment eu peur alors… Le pincement que je ressens dans la poitrine n’a plus rien avoir avec l’angoisse, c’est simplement de l’amour. Un amour inconditionnel. Je ne pense pas qu’il m’aime autant que je l’aime, c’est la réalité. Il est attaché à moi certes, mais…


— Jus de goyave ou d’abricot ?

— De pomme. Répondis-je pour l’embêter.

— Tu es bien mon ange, toujours en contradiction avec moi.


Je prends alors conscience qu’il est trois heures du matin et que nous sommes tous les trois réunis dans la cuisine pour une sorte de brunch nocturne. Les pleurs ont laissé place aux rires et bien que tout ça ne soit qu’éphémères tant que mon père est en état de nuire, ça me fait le plus grand bien. Il me manquerait plus qu’Adrian, Adisson et Alban, et tout serait parfait, nous serions parfaits.


***


Cole a insisté pour que je dorme avec lui, il ne m’a pas lâché de ses bras un instant et voilà que je tarde à ouvrir les yeux sachant pertinemment qu’il est en train de me regarder dormir. Je sens son regard sur ma peau, ça me brûle les cellules tant c’est beau et puissant. Je finis par mimer des étirements et bat des paupières, découvrant le fin rayon de soleil qui est passé à travers l’un des rideaux. Il caresse mes cheveux et je me blottis encore un peu contre les draps, sans dire un seul mot. Je ne veux pas que ce moment soit rompu.

— Tu te sens d’aller chez les aboutis aujourd’hui ?

— Je n’ai pas le choix, les élections sont bientôt, puis là-bas… Il n’y est pas donc.

— Je vais le retrouver et crois-moi je le… Je le coupe.

— Je sais.


Il se lève et je le suis quelques minutes plus tard. Le grand débat des élections aura lieu après demain et Cole et moi n’avons même pas encore eu le temps de s’entretenir sur ça avec tout ce qui s’est passé. Je dois présenter un programme, des valeurs et tout ça sans la moindre hésitation. Ma confiance en moi doit-être parfaite et il n’y a pas de meilleur coach pour développer ça que le prétentieux roi des déchus. Alors que je croque dans un toast œuf et bacon, il me donne encore des instructions, des règles et tout un tas de conseil barbants, qui pourtant me seront bien nécessaire.


— Tu ne baisses jamais le regard devant ton auditoire. Si tu n’as pas la réponse à une question, tu bluffes. Il s’arrête subitement. Ah et au fait, on va revoir les listes que tu m’as faite sur ceux qui seront condamnés à l’enfermement, je veux m’assurer qu’on ne loupe personne.

— Je te le dis une nouvelle fois, mais ma mère ne sera pas comptée dedans.

— Ce que tu peux être dur en affaire Angel. Me nargue-t-il. Tu pars te changer et je t’y envoie ?


J’acquiesce et revêt une combishort de dentelle blanche. Mon visage est creusé et cerné, la fatigue se lit sur moi si facilement que s’en est presque déconcertant. Je dispose un peu d’anticerne et file pour le salon, le temps presse, il est déjà dix-heures et j’ai beaucoup de vieux réacs à convaincre.


Regarder ma mère fut bien plus difficile que je n’aurais pu le penser en ce jour. À chaque fois me venait l’image de son ancien mari, de mon père…

Atterrir directement sur mon lit me fait le plus grand bien. Je suis partie un peu plus tard afin de compenser sur ce matin. Il est à présent 18h00 et je n’ai qu’une hâte me laisser aller au sommeil. Oliver m’apporte un plateau pour le diner, avec de petits sandwichs. L’appétit me manque cruellement et je me force seulement pour les rassurer et leur faire plaisir. Comment leur expliquer que de l’intérieur je suis vide, que marcher et découvrir son visage me terrifie à tel point que j’en deviens paranoïaque ? Ils n’ont pas à souffrir comme je souffre et je préfère les ménager.


Tu veux dormir avec moi cette nuit ? Lui proposais-je. Je me sentirais plus… Je n’ai pas le temps de finir ma phrase qu’il débarque avec son oreiller qu’il jette dans le lit en ronchonnant à moitié. Il ne porte pas de tee-shirt cette fois-ci et je dois avouer que son torse nu est vraiment la plus grande chasse aux trésors que je n’ai jamais vue. Je la suis du doigt avec attention tenant de relier ses propres blessures. Peut-être est-ce stupide de croire que comme il connait mon secret, il pourrait me confier le sien.

— T’en aimerais un toi. Je relève mes yeux vers les siens qui sont malheureusement noirs.

— Je ne me suis jamais posé la question en fait. Avouais-je.

— Et maintenant que je te la pose ?

— Pourquoi pas, mais un tout petit.

— Tu pourrais écrire mon prénom sur ta fesse.

— Non mais tu es malade ? Ricanais-je.

— Liliana ?

— Oui ?


Il dépose sa main contre ma joue.










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