Fyctia
Chapitre 17.2
Elizabeth.
J’achève mon plat en silence et lui aussi. J’ai envie de me baffer.
Que s’est-il passé ? Bon sang, je voulais seulement me laisser aller, peut-être même baiser et je suis sûre que lui aussi alors pourquoi ai-je réagi de cette façon ? Pourquoi faut-il que je fiche toujours tout en l’air ? Pourquoi chaque fois que le bonheur s’invite à ma porte, je la referme devant moi. Comme cette après-midi, lorsque j’avais senti la tension monter, je me suis renfermée sur moi-même. Pourquoi ai-je laissé mes démons prendre le dessus ? Je suis certaine qu’à présent, il ne veut plus rien en ce qui me concerne !
Idiote d’Elizabeth. Heureusement pour moi, Finn ne m’en tient pas rigueur et dès que le serveur a débarrassé nos assiettes, il retrouve son ton chaleureux que je lui connais et je revêtis au mieux mon sourire de façade. Il blague et me demande si je souhaite prendre un dessert, j'aurais eu tendance à plaisanter sur le fait qu’un autre type d’en-cas me donne envie. Mais une fois de plus quelque chose me retient, je reste silencieuse. Je me sens atrocement mal et je n’ai qu’une hâte, rentrer à l’hôtel.
Le repas se termine d’une façon plutôt classique. Enfin le malaise plane tout de même toujours de mon côté malgré que Finn, lui, soit détendu. Je suis stupide, c’est moi qui devrais faire en sorte qu’il soit à l’aise ! Il commande à nouveau un taxi et me dépose chez moi. On descend ensemble de la voiture et il m’accompagne jusqu’à ma chambre d’hôtel.
— Bonne nuit, Elizabeth. Il m’enlace et je repose ma tête sur son épaule un instant.
Mes sens s’éveillent à nouveau. Je sens mon cœur battre à mille à l’heure. Je m’écarte en le sentant imploser et me dépêche d'ouvrir la porte de la chambre d’hôtel.
— Finn ?
J’entends les pas de Nimh vers la porte. Oh merde. Je sens la connerie venir.
— Bonne nuit, m’empressé-je de dire.
Je m’avance sur le seuil de la porte pour rentrer à l’intérieur et dans la précipitation, je heurte Nimh.
— Finn ! Lizzie ! Je vous attendais !
— Nimh ?
Merde, merde, merde. Dis pas de conneries s'il te plaît. J’en ai fait pour deux…
— Finn, parfait, je voulais te parler ! Comme j’ai malheureusement la jambe dans ce foutu plâtre. Je ne pourrais pas skier alors que nous allons dans le Nord, ce qui est vraiment dommage. Je me demandais si tu ne voulais pas accompagner Elizabeth. Vous avez l’air de très bons amis !
— Quand est-ce ? demande Finn.
— Nous partons juste après la réception de demain soir.
Il marque un infime temps d’hésitation avant de répondre.
— Comptez sur moi.
— J’en étais certaine !
— Mais... Il ne faut pas que ça te dérange, dis-je prise de court et espérant le faire changer d’avis.
— Au contraire, cela me fait plaisir !
— Super, alors, on se voit demain soir ! je feins d’être enchantée.
— À demain ! s’enchante Nimh.
— Bonne nuit à toutes les deux, dit-il en tournant les talons toujours avec son sourire plaqué sur le visage.
J’attends qu’il s’éloigne pour pousser Nimh dans la chambre et claquer la porte.
— C’était quoi ça ? lui demandé-je sur les nerfs.
— Je t’en pose des questions moi ! Comment s’est passée la soirée ? rétorque-t-elle.
— C’est pas le débat ! Putain, je peux pas passer une semaine entière avec lui alors que, oooh, Nimh, je ne sais plus faire, j’ai paniqué, je l’ai rabroué. Je ne sais pas ce que je veux, je suis perdue.
— Moi je te connais. Je pense que tu le sais. Elle marque une pause. Mais tu ne veux pas reconnaître que tu es morte de trouille de t’engager dans quoi que ce soit.
Je me mords la lèvre inférieure en réfléchissant.
— Elizabeth, ça crève les yeux. Votre machin pue l’amour, c’est presque flippant !
— Mais c’est lui que j’aime…
— Tu aimes des souvenirs. C’est fini maintenant.
Aïe.
— Tu dois avancer. Et baiser avec ce type, je dis pas que c’est une solution, mais actuellement t’en meurs d’envie.
Je reste quelques secondes à méditer sur ces mots. C’est vrai, elle a raison, j’en ai envie. Mais au fond de moi, je ne saurais pas l’expliquer, mais je désapprouve autant cette idée qu’elle ne m'excite. En plus, je lui en veut d’avoir invité Finn sans m’en parler. J’aurais dis non, c’est vrai, mais…
— J’ai peur Nimh, je ne fais pas confiance aux hommes. D’abord, mon père…
Elle sait très bien à quoi je fais référence et grimace.
— C’est à cause de lui que je n’ai jamais voulu m’engager dans une relation, je ne croyais pas en l’amour, et puis lorsque j’ai crû que j’y avais enfin le droit, tout s’est évaporé en moins d’une journée…
— Je sais, je sais.
Elle me serre dans ses bras un instant. Je pense à tout ce que l’on s’est dit… J’en ai autant envie que j’en ai peur… Parce que le problème du bonheur, c’est qu’il ne perdure jamais plus d’une heure…
— Je pense que tu devrais t’accorder une nouvelle chance, cette fois-ci, ça pourrait être différent.
Je hoche la tête contre son épaule, moyennement convaincue, j’y réfléchirai.
— Film cucul et nos maisons en pains d’épices ? me propose Nimh pour me remonter le moral.
— Chocolat chaud et devant le sapin ?
— Ça marche.
— Alors, je suis partante.
Je la suis jusqu’au canapé où je m'affale. Je jette mes talons sur le sol et remonte le plaid jusqu’à mes épaules. Je repose ma tête sur un coussin et me décale pour laisser une place à Nimh qui dépose sur la table basse la nourriture et les boissons chaudes avec quelques difficultés causés par les béquilles.
— Enjoy ! clame-t-elle.
— Je déclare que Noël peut vraiment commencer ! réponds-je.
— Alors, moi je décide que c’est aussi ma fête préférée !
— Pourquoi ?
— Parce que ça se fête en famille, et à chaque fois c’est ce que je fais. Je suis avec toi pour ces jours-là.
Je l’étreins dans mes bras et nous lançons le film.
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Léna__
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Manonp
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Marie_laseulelunique
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adèle<3
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