Fyctia

Comme prévu, je suis installé dans le café. Bien que j'aie vingt minutes d'avance, je n'allais pas rentrer chez moi après avoir déposé Lili-Rose. J'ai déjà commandé un café, et il faut reconnaître qu'Hanna avait raison, j'apprécie énormément ce breuvage.

À 9h30 précises, elle apparaît enfin devant moi. Je suis ébloui par sa beauté, une petite brune aux cheveux mi-longs, avec des courbes magnifiques. Certes, elle a quelques kilos en trop, mais cela lui confère un charme indéniable. Ses yeux d'un bleu profond me donnent l'impression d'être immergé dans l'océan.

Un petit détail pourrait être amélioré, son legging orné de pains d'épices et son pull rouge vif, bien que je doive admettre qu'ils lui vont plutôt bien.

— Bonjour Ezra, c'est bien ça ? dit-elle en me tendant la main, que je serre immédiatement.

— Oui, bonjour Hanna, je suis enchanté de faire votre connaissance. Installez-vous, je lui indique la chaise en face de moi.

— Je vais être franche, si cela ne vous dérange pas, on pourrait se tutoyer, cela me donnerait l'impression de ne pas avoir 70 ans.

— D'accord, ça me convient. Alors, pour commencer, ma fille s'appelle Lili-Rose, elle a 5 ans et c'est un véritable amour, je ne dis pas cela parce qu'elle est ma prunelle mais elle est parfaite.

— Qu'attends-tu de moi exactement ? demande-t-elle, me fixant intensément.

Je dois avouer que je suis complètement déstabilisé par cette femme, elle est vraiment magnifique !

— Euh, bafouillé-je, il faudra l'emmener à l'école, l'aider avec ses devoirs, la faire manger, en fait, des tâches simples. Tu serai libre le samedi après-midi et le dimanche, car je ne travaille pas, et je te demande simplement d'emménager comme je l'ai déjà mentionné, afin d'être toujours présente pour elle.

— Très bien, et en ce qui te concerne ? Dois-je te préparer des repas ?

— Certainement pas ! Je n'ai pas besoin de nourrice, répliquai-je de manière brusque.

— Du calme Belzébuth ! Et qu'est-ce que tu me proposes exactement ?

— Je ne tolérerai pas que tu me parles de cette manière. Je te demande simplement de faire semblant d'être ma petite amie lorsque la mère de ma fille vient nous rendre visite, rien de plus, pas de relations intimes.

— Ah, d'accord, j'avoue que j'avais un peu peur de devoir me compromettre, car honnêtement, je suis certaine qu'il y a des toiles d'araignée la dessous, je n'ai pas fait de ramonage depuis un certain temps, dit-elle avec une tranquillité déconcertante.

— Hanna, je n'ai pas demandé de tout détailler. Si cela te convient, tu peux commencer dès lundi.

— D'accord, mais j'espère être bien rémunérée, j'ai beaucoup de factures en retard et j'ai besoin d'un paiement rapide.

— Je te propose de régler toutes tes dettes.

— Attention ! Je ne suis pas une fille facile, tu me payes mes factures, ensuite je fais semblant d'être ta petite amie, et après, c'est quoi ? Je te fais une turlutte en prime ?

Quelle audace ! Je ne peux m'empêcher de rire, elle est tellement drôle, mais d'où sort-elle ?

— Je te garantis qu'il n'y aura rien de tout cela.

— Très bien, cela me convient, par contre, j'ai une petite Twingo, donc j'apprécierais un coup de main pour l'emménagement.

— Pas de problème, le camion sera chez toi dimanche soir. Je suis convaincu que ma fille va t'adorer.

Hanna est tellement amusante, sympathique et simple, tout se passera bien, j'en suis sûr.

Une fois terminé de parler de tout ça, nous prenons le temps de commander un chocolat chaud avec une généreuse quantité de chantilly, car c'est le meilleur d'après elle, et elle demande même un supplément de flocons de neige en décoration.

Cette fille est vraiment unique.

— Tu vas adorer, je te le promets. Merci de me donner l'opportunité de travailler pour toi.

— Je n'ai pas mentionné qu'il te faudra signer une clause, étant donné que je suis un avocat, certaines choses ne doivent pas sortir de chez moi ni de ta bouche. Tu seras amené à voir mon frère très souvent, il peut être pénible, mais il est vraiment gentil, tu verras.

— Puis-je décorer la maison pour Noël avec vous ?

— Nous ne mettons qu'un simple sapin, lui répondis-je, un peu gêné.

— QUOI !!! SACRILÈGE !! Laisse-moi mettre des paillettes dans les yeux de Lili-Rose, s'il te plaît, dit-elle en faisant une moue de petite fille.

— Nous en reparlerons, Hanna. Je dois partir, le travail m'attend. Je te dis à lundi, profite de tes derniers jours de repos.

— Oui, tout à fait, compte là-dessus ! Allez, bonne journée Ezra, à bientôt.

Elle me fait un petit bisou puis s'éloigne sans se retourner, et encore une fois, je reste là pantelant, la regardant partir bêtement.

L'après-midi se déroule sans trop de tracas, bien que Hanna occupe une place importante dans mes pensées. Je ne peux m'empêcher de penser à elle, elle est véritablement exceptionnelle. De plus, elle a réussi à me mettre mal à l'aise avec ses décorations de Noël. Il faut reconnaître que depuis le départ d'Elena, je n'ai pas eu le courage de sortir mes guirlandes lumineuses. Après tout, je ne vais pas me laisser abattre indéfiniment. Non, non, non ! Ezra, débarrasse-toi de toutes ces pensées !