LolaB Ne plus jamais te dire au revoir Il est important de se remettre

Il est important de se remettre

Après m'avoir réconforté, mon ami m'offre de me raccompagner chez moi mais je refuse. A la place il reprend la route et nous rentrons chez lui. Valentin vit en colocation avec Enora et Lukas, mon frère jumeau. Je suis impatiente de voir mon frère.

Carole nous rejoint après ses cours et nous passons une agréable fin de journée ensemble, dans la bonne humeur générale. Ce que je peux les envier.

Vers vingt deux heure trente mon jumeau me dépose devant mon immeuble, me serre dans ses bras et repart. Je monte chez moi et lorsque j'ouvre la porte, l'appartement est plongé dans le noir. Zac est déjà couché. J'allume délibérément la lumière et laisse tomber mes clefs dans le vide poche.

Moi, personne ne m'attend. Personne ne juge utile de rester éveillé pour écouter ma journée ou juste me serrer dans ses bras. Et j'en suis profondément blessée.

Je me déchausse et laisse tomber mon sac sur le canapé – tant pis pour celui que ça dérange – et vais me coucher. Zac ne se réveille pas.

Je m'allonge sur le dos, un bras replié sous ma tête et me mets à fixer le plafond légèrement illuminé par la lumière des lampadaires filtrant à travers la baie vitrée.

J'ai un bel appartement, un fiancé gentil qui m'a demandé en mariage a déjà deux reprises et a accepté sans broncher mes refus – les deux fois –, de l'argent – suffisamment pour vivre correctement –, une jolie voiture prêtée par les parents de Zac et pourtant je ne suis pas satisfaite. Quelque chose me manque.

Quelque chose comme de l'audace, de l'insolence, de la passion. Un truc vibrant. Quelque chose qui ferait scintiller toutes les cellules de mon être une par une jusqu'à me sentir complètement et irrévocablement vivante.

Quelque chose comme Ethan.

Et c'est alors que je comprends à quel point il est important de guérir d'une relation avant d'en entamer une autre. Je comprends l'erreur que j'ai commise en pensant soigner mes blessures avec Zac.

Car je n'ai pas guérie, je ne suis pas remise et l'ombre de ma précédente relation plane toujours au-dessus de celle-ci.


* * *


Le lendemain ...


Talisco galope si vite tout autour de moi que j'en viens à me demander si il ne va pas s'envoler à un moment. Ses sabots fouettent le sol avec grâce et je l'imagine parfaitement bien quitter terre et aller galoper dans les nuages. Je fais claquer mon stick de dressage au sol, il ralentit et se dirige vers moi au pas. Je caresse le poil duveteux autour de ses naseaux en lui murmurant des mots doux. Puis je recule de quelques pas et lève haut mon stick dans les airs. Une seconde plus tard, mon cheval se cabre sous mes yeux comme un animal légendaire. Il me domine largement. Il pourrait pu me tuer d'un seul coup de sabot, pourtant je n'ai pas peur.

Il est puissant et aérien à la fois. Fort comme une locomotive et gracieux comme une ballerine. Apprendre ce tour avec lui nous a prit un temps fou, ça a été de longs mois d'entraînement tous les jours après le travail. Lorsqu'il repose les sabots au sol, une flopée d'applaudissement retentissent. Je tire une carotte de ma poche arrière et la lui tends tout en flattant ses épaules. Puis je me tourne vers Caleb et Max, juchés sur la barrière.

- C'est impressionnant ! Je suis vraiment fier de toi !

Je me dirige vers eux et sans que je dise quoique ce soit, Talisco me suit.

- Merci Max. C'est lui qu'il faut applaudir, il est exceptionnel.

- Et si on allait faire une balade ? propose Caleb.

- D'accord !

Derrière moi, Talisco trépigne. Il doit sentir mon excitation à l'idée d'une balade dans la forêt.

Caleb s'en va chercher un cheval tandis que je récupère ma selle sur la barrière et harnache mon cheval.

- Tu t'occupes vraiment bien de lui, fait Max, il n'a pas un poil de poussière. Il est magnifique.

C'est vrai. Il est de loin le plus beau cheval que je n'ai jamais vu. Avec son poil noir brillant et sa crinière qui flotte dans le vent, Talisco est l'incarnation de la liberté.

- C'est vrai qu'il est beau.

- Ça fait longtemps que Zac n'est pas passé nous voir.

- Il a beaucoup de travail.

- Il y a de l'eau dans le gaz ?

- Un peu.

Comme il voit que je n'ai pas franchement envie d'en parler il s'en va et laisse la place à Caleb, déjà en selle. Sur son cheval blanc et avec sa chemise, son jean et son chapeau il ressemble à un vrai cow-boy. Je mets un pied à l'étrier et me hisse sur le dos de Talisco. Nous partons ensemble dans la forêt, d'abord tranquillement au pas. Avec Caleb, une course ne se fait jamais attendre très longtemps.

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