Fyctia

Si j'étais un investisseur, je miserais sur une machine capable d'influer sur le libre-arbitre. Pour prédire l'avenir en quelque sorte et nous prévenir lorsqu'on s'apprête à commettre une grosse bêtise. Mieux. Non seulement elle nous préviendrait, mais en plus, elle nous empêcherait de nous nuire, de foncer droit dans le mur. Comme une bonne conscience robotisée. j'en ferais bon usage, j'en suis certaine. Ok, j'arrête mes délires.

Dès que j'ai reçu son texto, je n'ai pas réfléchi une seconde. Je me suis rhabillée, j'ai ramassé mes affaires et je me suis enfuie. J'ai planté Riley, là dans son salon. Je me moquais de son regard réprobateur. Je ne le connaissais que depuis une heure après tout. Il ne sait rien de ma vie. Il ne connait pas Dean. Il ne sait rien de notre histoire, qui était-il pour juger ? Alors certes je lui avais fait perdre son temps, mais c'était bien là, la seule chose dont j'étais coupable en vérité.

Sur le chemin, j'ai appelé Dean. J'ai mis de côté toute ma rancœur, oublié toutes les larmes que j'avais versées il y a quelques jours. Tout ça pour le rejoindre. Je n'avais aucune fierté c'est sûr. Je ne l'avais même pas laissé ramper, revenir à moi en me suppliant comme m'avaient suggéré les filles. Je suis un être faible, je suis accro à ce type. A l'instant où j'ai vu son texto, j'aurais tout donner pour qu'il soit à mes côtés, moi qui avait tant espéré pouvoir ressentir la chaleur de ses bras rien qu'une fois encore...

- J'ai eu ton texto, tu veux qu'on se voit où ?

Ma voix était flottante, tremblante, laissant aisément transparaître mes émotions. Dean me connaissait mieux que personne, il savait où appuyer, et surtout comment me faire rester.

- Je t'attends chez moi. tu as encore les clés ?

Bien sûr que je les avais gardées. En souvenir. Au cas où. Je me suis recoiffée, remaquillée dans la cage de l'ascenseur de son immeuble. Et j'ai éteint mon téléphone.

J'ai toqué trois fois à sa porte d'entrée lui laissant l'effort de venir m'ouvrir. je n'allais pas faire tout le boulot.

Lorsqu'il a ouvert la porte, je ne l'ai pas laissé parler. Ni me présenter ses excuses. je me suis jetée à son cou, et accroché à ses lèvres. Le fait qu'il m'ait rendu mon baiser m'a rassuré.

On y était. je jouais mon meilleur atout. recoucher avec mon ex. Dean et moi étions sur la même longueur d'onde à ce moment. Il m'a soulevé de terre et entraîné dans sa chambre. Comme à la bonne époque, celle où nous couchions ensemble dans tous les lieux possibles et les positions inimaginables. Rien n'avait changé. je lui faisait toujours autant d'effet et lui m'excitait plus que jamais.

je le regarde allongé, nu sur le lit à mes côtés. je revis. L'espace d'une seconde, je suis au paradis.

- Il faudra que tu me rendes les clés Cassie....

Je ne l'écoute pas. Je suis encore sur mon nuage.

- Je suis désolé. On n'aurait pas dû coucher ensemble...