Fyctia
CHAPITRE 3
Je me note de rappeler ce numéro un peu plus tard dans la journée, lorsque je serai davantage réveillée. Tout en me servant un jus d’orange, je fais les gros yeux devant l’écran. J’ai tellement de demandes, je sais déjà que je ne pourrai pas répondre favorablement à tous les contrats.
Mon agenda devant les yeux, je constate tout ce que j’ai à faire. Il y a tellement de différentes tâches à réaliser, que je suis obligée de dresser des listes, des listes et encore des listes.
Sérieusement, les to do list, c’est toute ma vie !
• Les clients récurrents
- Candle Box (les bougies et box de bougies)
- Marjo’boutique (prêt-à-porter féminin et masculin)
- Irish Beauty (maquillage)
- Les chaussettes de Mamie (oui, ce sont bien des chaussettes)
- Winstub du coin (cuisine alsacienne)
- Les délices de Patrice (pâtisserie artisanale)
- Lady Passion (prêt-à-porter féminin)
- Wine & Co. (caviste)
- KissMe (rouge à lèvres)
• Les posts à programmer
o Irish Beauty
o Winstub du coin (demander le menu semaine prochaine)
o Lady Passion (demander date nouvelle collection)
o KissMe (demander date sortie du dernier rouge à lèvres)
Ces listes m’aident à garder le cap. Sans cela, je ne pourrais pas m’organiser. C’est d’autant plus important que je travaille seule… J’ai encore beaucoup de boulot qui m’attend. Mon verre de jus dans les mains, j’ouvre ma tablette pour traiter les premiers mails de la journée. Je suis déterminée à finaliser ma liste des posts à programmer.
Le temps passe trop vite, le temps d’avoir finalisé tout ça et de faire quelques rapports des statistiques Instagram de certains clients, il est déjà presque onze heures.
Me revient alors en tête l’appel de début de matinée, je prends enfin le temps de le rappeler.
J’appuie sur le numéro et attends que quelqu’un réponde.
— Bonjour, Madison de Made of communication. Vous avez essayé de me joindre ce matin ?
— Ah oui, en effet. Bonjour. Levon Luethi. Je vous appelle de la part de Sarah des Candle Box. Elle m’a dit que vous travaillez ensemble pour ses réseaux sociaux.
— Oui c’est exact ! Vous connaissez Sarah ?
— C’est une amie. Elle m’a conseillé vos services, j’ai un projet en cours avec ma collaboratrice. Est-ce que vous seriez disponible pour que je puisse vous parler du projet ?
Je suis un peu déstabilisée par sa demande, d’habitude les clients n’ont pas forcément besoin de me voir pour m’expliquer ce qu’ils veulent. La plupart me disent « j’ai besoin de vous pour décoller sur les réseaux sociaux », sa demande m’intrigue.
— Oui bien sûr. Mais peut-être que vous pouvez m’en dire un peu plus ? Dans quel domaine êtes-vous ? Et ce que je peux faire pour votre projet ?
— Bien sûr. Alors je suis créateur de bijoux et nous sommes deux dans l’atelier. On cherche quelqu’un pour lancer la marque de bijoux sur les réseaux sociaux. On aimerait une Community manager qui a déjà de l’expérience et vos résultats sont bluffant… Sarah m’a beaucoup parlé de vous.
— C’est un super projet !
Il ne me laisse pas le temps de continuer et ajoute :
— J’aimerais vous expliquer et vous montrer tout ce qu’on a préparé pour le lancement, est-ce que ce serait possible de nous rencontrer ?
— Bien sûr. Vous avez déjà une date pour le lancement ?
— Non, ça dépend de notre Community manager, dit-il en riant.
— Je vois ! Eh bien, dites-moi quand vous êtes disponible, je suis assez flexible sur mes rendez-vous.
— Lundi, ça irait ?
Je prends un rapide moment pour regarder mon agenda.
— J’ai un créneau pour quatorze heures, ça irait ?
— C’est parfait ! Je vous expliquerai alors tout le projet.
— Très bien. Où souhaitez-vous que nous nous rencontrions ?
— Nous n’avons pas encore de local… Est-ce que dans un café à Strasbourg, ça irait ?
— Oui, sans souci.
— Ok, alors je vous envoie l’adresse par SMS.
— Entendu.
— Merci beaucoup de vous libérer si rapidement. Nous avons une vision de la mission assez particulière… Et j’espère que cela vous conviendra !
OK, il me fait peur en disant ça…
— Je ferai mon possible !
Nous terminons la conversation par les formules de politesses habituelles. Les premiers contacts avec un nouveau client sont toujours délicats puisqu’on ne sait pas à quoi s’attendre. Mais j’ai un bon pressentiment sur ce projet, malgré ce qu’il a dit à la fin. Je pense que ça peut être un sujet intéressant et surtout les bijoux : ça marche !
Je suis impatiente de découvrir le projet de ce Levon et de sa collaboratrice. En attendant, je me remets au travail et prépare la liste des photos que je vais devoir réaliser des vêtements chez ma cliente de Lady Passion.
***
Samedi 29 octobre
Ma vie se résume principalement à mon travail et à tourner en rond dans mon appartement depuis trois semaines. Être sortie au bar m’a fait du bien et cette semaine Alexa et Logan ont réussi à me convaincre d’aller à la salle de sport avec eux. Ils m’ont trainé de mon lit un samedi matin, alors que j’avais prévu de faire la grasse matinée. Je me suis laissé convaincre parce qu’il est vrai que j’ai besoin de me défouler un peu. Et puis… J’ai envie de retrouver un peu confiance en moi et j’ai par-dessus tout ras-le-bol de me voir dans un miroir comme je suis.
Bouger un peu ne peut pas me faire de mal. Nous sommes en train de courir sur un tapis de course quand Alexa décide que c’est le bon moment pour discuter :
— Ça va aller ?
— De quoi ? demandé-je sans comprendre.
— Toi, est-ce que ça va aller ? Tu sais, depuis Florian…
Je ferme les yeux une demie seconde pour reprendre mes esprits et me voilà parterre. Le tapis de course continue à fonctionner et Alexa éclate de rire. Elle saute du sien pour arrêter celui qui est en train de me lacérer les jambes.
Au sol, je ris mais je ne sais pas si c’est de honte, d’exaspération ou parce que parler de Florian me fait mal. Tous mes sentiments s’emmêlent et je rigole nerveusement.
— Maddie ?
Logan nous rejoint en me voyant à terre et tous les deux se moquent de moi. Il me tend une main, je la saisis et me relève peu élégamment.
— Ça va, vous inquiétez pas, les rassuré-je en me massant le tibia.
— Tu m’as fait peur ! J’aurais dû filmer, sérieux ! s’exclame Alexa hilare.
— Ça n’a pas l’air de trop vous inquiétez vu comment vous rigolez.
D’un coup, leurs rires se tarissent et ils semblent changer de comportement comme s’ils avaient vu un fantôme. Cette fois c’est moi qui ne comprends pas.
— Bon allez, on a fini pour aujourd’hui.
Logan nous presse vers les vestiaires et Alexa se prend soudain d’intérêt pour mon legging.
— Tu l’as acheté où ? Il est top !
Tous deux me parlent, et je suis confuse en voyant leur attitude changer en une seconde. On dirait qu’ils tentent d’éviter quelque chose.
Ou quelqu’un.
Je tourne la tête et je vois mon ex.
Maddie, ça ne doit pas t’atteindre.
Mais des images me reviennent en tête. Ses mains sur moi, ses mains partout… Je ferme les yeux pour chasser cette vision et suis mes amis, sans un mot, le cœur au bord des lèvres.
102 commentaires
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Il y a 3 ans
marionlibro
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Il y a 3 ans
Cœur Anonyme
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Il y a 3 ans
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Marion Da
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Sabrina A. Jia
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Camille Jobert
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Il y a 3 ans
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Il y a 3 ans