Fyctia
PROLOGUE
Vendredi 7 octobre
— C’est fini, je peux plus…
— Pardon ? lancé-je avec le cœur battant.
Il baisse la tête, ne me regarde pas dans les yeux et continue :
— Toi et moi, c’est fini, Maddie.
Florian est si calme. Alors qu’il est en train de… Il est en train de faire quoi au juste ?
— Je…
— Ne me dis pas que tu es désolé, putain ! crié-je en paniquant.
Mes mains sont moites, je respire à peine, mes poumons se bloquent et reprennent difficilement de l’air.
— Désolé. Je peux plus continuer, me lance mon copain avec une main dans ses cheveux blonds.
— OK, donc tu m’annonces ça aujourd’hui alors qu’hier tout allait bien ?
— Désolé Maddie… Je voulais pas.
Je ne lui laisse pas le temps de finir et lui coupe brutalement la parole :
— Tu voulais pas quoi ? Tu voulais pas coucher avec moi hier soir peut-être ? Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu penses ça aujourd’hui ?
J’ai du mal à parler, pourtant les mots traversent ma bouche sans que je ne m’en rende compte. Tout ça ne peut pas être réel, ce n’est pas possible. Hier encore il me disait qu’il aimait mon corps.
Ah. Oui, m’a-t-il déjà dit qu’il m’aimait, moi, pour de vrai ?
Flo s’éloigne de moi et fuit encore une fois mon regard. Je suis sidérée, les larmes montent et commencent à couler sans que je ne puisse les retenir.
— Mais… T’es sérieux ?
Je sens les sanglots arriver, mais je ne veux pas lui montrer que cela me touche autant. Pourtant je l’aime, bien sûr que ça me touche.
— Tu veux vraiment oublier un an de relation ? Comme ça, en une minute ? tenté-je d’articuler face à son absence de réaction.
Mais comment peut-il ne rien ressentir du tout ?
— Écoute Maddie, je suis désolé. Nous deux, ça le fera pas. T’es pas…
— Je suis pas… quoi ? je tente de savoir en me frottant un œil.
Je vois bien que Flo n’a pas l’intention de me donner de véritable explication.
— On s’est bien amusés, non ?
On s’est quoi ? Pardon ? Est-ce que j’ai bien entendu ?
Je m’effondre dans son canapé et soudain je me rends compte que je n’ai plus rien à faire ici. Il ne veut plus rien de moi. Je n’étais qu’une fille parmi tant d’autres, une fille avec qui il a pu coucher quand bon lui semblait, à l’heure qu’il voulait. Mais s’est-il une fois soucié de moi ?
Je ressens toute la gêne qui plane autour de lui. Il ne dit plus rien, et je crois que c’est mieux comme ça.
Mon cœur se serre, ma respiration est saccadée. Et je compte.
1… Respire, Maddie.
2… Expire.
3… Tire-toi d’ici…
Il reste stoïque face à ma réaction, et cela me brise le cœur, d’abord un peu et plus les secondes s’écoulent plus je réalise ce qui se passe. Mon copain est en train de me quitter. Ça a l’air simple comme information à intégrer. Mais mon cœur ne l’entend pas de cette façon. Je tremble. J’ouvre et je ferme le poing. Voyant que mon copain ne dit toujours rien, tel un robot je rejoins la porte d’entrée.
J’ai espoir, certes tout petit, mais j’ai ce petit espoir qu’il me suive, qu’il me dise qu’il s’est trompé. Mais il me regarde partir.
Florian se lève et me regarde pleurer. Sans sentiment apparent. Son dos est droit, comme lorsqu’il est mal à l’aise. Depuis quand je le rends mal à l’aise ? Alors qu’hier il ne s’est pas dérangé pour me baiser comme si je n’étais pas là.
Mon cœur cogne, encore et encore contre mes poumons. Je ne ressens plus rien à part les morceaux de mon cœur s’effriter dans mon corps. Je rejoins difficilement la porte, récupère mon sac et mes chaussures.
Ma vue se brouille.
Il me laisse vraiment partir ? Sans rien dire ? Sans un seul mot ?
— Tu es sûr de toi ? le sondé-je en vain.
J’arrive à peine à formuler cette question que je sens déjà mes lèvres tressailler. Je dois partir, loin d’ici.
Un dernier regard pour sa bouille d’ange et je passe le pas de la porte.
Je monte dans ma voiture et la pluie s’abat sur le pare-brise au même titre que mes larmes qui coulent à flot le long de mes joues.
Je ne réalise pas réellement ce qui est en train de se passer. En observant mon reflet dans le rétroviseur, je ne vois que l’ombre de moi-même.
La sensation d’avoir le ciel qui me tombe sur la tête m’oppresse. J’ai mal. J’ai mal partout. Je me repasse en tête tous les moments qu’on a passé ensemble. Et même si ses potes ont toujours été un obstacle entre nous, on a passé des bons moments tous les deux. Il faut croire qu’ils n’ont pas assez compté pour lui.
Je prends mon téléphone avant de démarrer la voiture et lui envoie un message :
J’espère obtenir une réponse, peut-être que par écrit il réussira à me donner une explication. Je le repose et démarre la voiture. Lorsque j’arrive à mon appartement, j’enfile un jogging et fais l’impasse sur le repas du soir pour plonger sous ma couette. Je n’ai plus le goût de rien.
Je pensais qu’il m’aimait, qu’il tenait à moi et que j’étais importante pour lui, mais visiblement je ne l’étais pas tant que ça. Il m’a laissée partir, juste comme ça. C’est tellement blessant, je me sens seule, je n’arrive pas à comprendre comment il a pu me laisser partir sans explication, sans un mot, sans message…
Il m’a laissée seule, mes larmes et moi. J’aurais pu faire tellement de choses pour lui. J’étais prête à tout pour lui. J’ai mal au cœur. Mes yeux me brûlent. Un sentiment étrange s’empare de moi. Je me sens utilisée, sale d’avoir accédé à toutes ses demandes bizarres lorsqu’on faisait l’amour alors que je n’aimais pas forcément ça. Mais il adorait, et je voulais qu’il soit heureux, qu’il passe un bon moment. Mais maintenant je regrette, et je me sens humiliée.
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Josepina(Jojo)
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Il y a 3 ans
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Cœur Anonyme
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Yuki
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Marion Da
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User188218
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