Chris LEVOYAGEUR MUSE DU REGARD ÉTERNEL. TOME 1 Chandelier de l'âme 7

Chandelier de l'âme 7

Camille plissa les yeux, déchiffrant lentement :

— « Seuls ceux qui embrassent l’imperfection humaine peuvent accéder à la lumière divine. »


Un léger tremblement parcourut la pièce, et une voix profonde résonna à travers les murs :

— « Si vous cherchez la vérité, prouvez que vous comprenez la leçon. »


À ces mots, l’anneau de cristal se brisa en sept fragments, qui s’élevèrent dans les airs avant de se disperser aux quatre coins de la pièce. Chacun d’eux s’enfonça dans les murs, laissant derrière lui une série de gravures lumineuses : des scènes de vie humaine, de désespoir, de triomphe et de défaite.


La voix reprit, cette fois plus proche, presque intime :

— « Regardez ces scènes et choisissez celle qui vous représente le mieux. Mais souvenez-vous : la perfection est une illusion, et l’imperfection est la clé. »


Léandre et Camille échangèrent un regard, chacun ressentant le poids de la décision à venir. Ils s’approchèrent des gravures, chacune dégageant une énergie différente.


Léandre s’arrêta devant une scène montrant un artiste brisant une statue incomplète, le visage marqué par le désespoir. Il se sentit étrangement attiré par cette image, comme si elle reflétait ses propres luttes.


Camille, quant à elle, fut captivée par une gravure représentant une femme tenant un livre déchiré, les pages éparpillées autour d’elle. Ses yeux brillaient de larmes, mais son expression était résolue, comme si elle trouvait un sens dans le chaos.


Ils posèrent leurs mains sur les gravures choisies, et immédiatement, une lumière vive les enveloppa, les plongeant dans une vision commune : un chandelier brillant, chacune de ses sept branches illuminée par une flamme vacillante.


Une voix douce mais puissante résonna alors :

— « Vous avez fait un pas de plus vers la compréhension. Mais souvenez-vous : la lumière divine ne peut être vue qu’à travers le prisme des âmes brisées. Continuez, et peut-être que le chemin se révélera. »


Lorsque la lumière disparut, Léandre et Camille se retrouvèrent seuls dans la salle désormais plongée dans une semi-obscurité. Les gravures sur les murs avaient changé, laissant place à des figures indistinctes, mouvantes, comme si les ombres elles-mêmes avaient pris vie.


Une tension étrange emplit l’air, une énergie palpable qui semblait contenir autant de menace que de promesse. Léandre sentit un frisson le parcourir.

— « Camille, tu ressens ça ? » demanda-t-il à voix basse, son souffle se condensant dans l'air froid.

Camille hocha la tête, ses yeux scrutant les ombres dansantes.

— « C’est comme si elles attendaient quelque chose... un mouvement, une erreur. »


Alors qu’ils avançaient avec précaution, un murmure s’éleva, d’abord faible, puis de plus en plus clair, jusqu’à devenir une voix distincte :

— « Chaque lumière projette une ombre. Qu’est-ce que la vôtre révèle ? »


À ces mots, les ombres sur les murs se figèrent, prenant des formes précises. Léandre recula, frappé par la vision d’un homme, le visage buriné par le temps et le regard empreint d’un mélange de fierté et de déception : son père.


Camille, de son côté, vit une jeune femme assise dans une pièce remplie de livres. Son visage était semblable au sien, mais plus jeune, presque naïf, une version d’elle-même qu’elle avait laissée derrière en poursuivant sa quête.


Les ombres se mirent à parler, leurs voix entrelacées en un murmure discordant.

— « Vous êtes venus chercher la lumière, mais avez-vous affronté ce que vous laissez derrière ? »


Léandre sentit une vague de culpabilité l’envahir en observant l’ombre de son père. Chaque détail semblait tiré d’un souvenir enfoui, un moment où il avait choisi sa carrière et son ambition au détriment de sa famille.

— « Pourquoi t’es-tu détourné de ce qui comptait vraiment ? » murmura l’ombre, sa voix résonnant comme un écho.


Camille, de son côté, sentit son cœur se serrer en entendant sa propre ombre.

— « As-tu oublié qui tu étais avant que cette quête ne te consume ? Peux-tu retrouver celle que tu as sacrifiée ? »


Les deux figures se regardèrent, partageant un moment de compréhension tacite. Cette épreuve n’était pas seulement une confrontation avec des forces extérieures, mais un voyage au cœur de leurs propres âmes.


Camille posa sa main sur son cœur, fermant les yeux pour se concentrer sur ce que ces visions cherchaient à lui enseigner.

— « Nous sommes imparfaits, » dit-elle doucement, ses paroles se répercutant dans la salle. « Et c’est dans cette imperfection que réside notre vérité. »


Léandre hocha la tête, levant les yeux vers l’ombre de son père.

— « Je ne peux pas changer le passé, mais je peux l’honorer en créant quelque chose qui dépasse mes propres limites. »


À ces mots, les ombres vacillèrent, leurs contours se dissolvant progressivement. La salle s’éclaira d’une lumière douce et dorée, et au centre apparut un nouveau symbole gravé dans le sol : un chandelier, mais cette fois avec une flamme vacillante en son centre.


Un murmure emplit la pièce, doux et réconfortant :

— « Vous commencez à comprendre. Mais ce n’est que le début. L’ombre et la lumière ne sont pas opposées ; elles sont les deux faces d’une même vérité. Continuez à chercher, et peut-être trouverez-vous ce que vous ne saviez pas que vous cherchiez. »


Alors que la lumière s’intensifiait, Léandre et Camille furent soudain enveloppés par une chaleur bienveillante. Une vision s’imposa à eux : un immense chandelier flottant dans un vide infini, chaque flamme projetant une lumière différente.


Autour du chandelier, des fragments lumineux flottaient, semblables aux cristallins qu’ils avaient rassemblés. Mais chacun de ces fragments contenait une scène : un moment de triomphe, de douleur, ou d’émerveillement.


Léandre tendit la main, mais une voix douce le retint :

— « Ce n’est pas encore le moment. Avant de comprendre la lumière, vous devez accepter ce que l’ombre vous enseigne. »


Ils furent ramenés à la réalité, la salle désormais vide, mais l’écho des mots résonnant encore dans leurs esprits. Camille se tourna vers Léandre, son regard empreint d’une détermination renouvelée.

— « Nous devons aller plus loin. Nous devons comprendre cette dualité, ou tout cela n’aura servi à rien. »


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