Fyctia
Complications
J’ai dormi comme un loir et me suis levée dans la seconde lorsque mon réveil a sonné. Mes vêtements étaient déjà prêts sur une chaise. C’est avec une grande fierté que je sors de chez moi avant que Fred ne coupe le moteur. Je lui fais un grand signe de la main, de bonne humeur. Lorsque je le rejoins dans sa voiture, il arbore un air moqueur.
— Tu as vu, hein ? Je suis en avance !
— Comme quoi, tout peut arriver.
Je fronce les sourcils et lui donne une tape sur le bras avant d’attacher ma ceinture. Il rit puis démarre.
— Comment s’est déroulée ta soirée ?
— C’était chouette ! Ça m’a fait du bien de passer du temps avec mes parents. La famille, c’est très important pour moi.
Il se tourne pour m’observer brièvement puis se reconcentre sur la route.
— Et toi ?
— Pour moi aussi, la famille, c’est très important.
J’éclate de rire.
— Non, Fred ! Et toi, qu’est-ce que tu as fait de beau, hier ?
— Ah… Rien de bien passionnant.
— Tu as réfléchi à cette histoire de candidature ?
— Un peu. Mais je t’avoue que j’ai surtout cherché des idées de sortie pour notre escapade du vendredi.
Ma respiration se coupe. Mes joues me brûlent. Merdum ! Notre soirée entre collègues… Je me racle la gorge, embarrassée.
— En fait, Fred… J’ai d’autres projets.
Il ne dit rien, ses doigts se contractent sur le volant. L’atmosphère dans la voiture devient très pesante. Au bout d’un moment, il finit par retrouver la parole :
— Tu sors avec ce Raphaël ?
— Oui.
— Vous êtes ensemble ?
Que répondre à ça ?
— Écoute, Fred, tu es mon meilleur ami, alors je vais être transparente avec toi : tu sais que je ne vais pas rester célibataire toute ma vie. J’en parle souvent. Je n’ai pas envie de finir vieille fille. Je veux être aimée, avoir une famille aussi. Ce n’est pas un scoop. Toi, depuis quelque temps, j’ai l’impression que tu essaies de me mettre des bâtons dans les roues. Tu joues les grands frères surprotecteurs. Je ne t’ai jamais demandé d’endosser ce rôle.
Sa conduite devient nerveuse, tout son corps est crispé, mais il garde les yeux braqués sur la route. Je l’observe, attendant une réponse de sa part, une réaction. Son silence me met hors de moi.
— Dis quelque chose !
— Tu ne comprends pas ! vocifère-t-il.
— Alors explique-moi, répliqué-je, la gorge serrée.
Un soupir s’échappe de ses lèvres. Je me rends compte que nous sommes garés sur le parking de LogiSolu. Il se tourne enfin vers moi, ses beaux yeux noisette assombris.
— Rien, Maddie… Rien. Va à ta soirée.
Il s’apprête à ouvrir sa portière. Je l’arrête d’un cri :
— Fred !
Il s’immobilise.
— Si tu… Si…
Ma voix se brise.
— Dis-le, tout simplement.
Il secoue la tête, puis sort. Une larme roule sur ma joue. Je m’empresse de l’essuyer du revers de la main.
Alors, tant pis.
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