Lindsay Lorrens Mon jardin d'hiver Chapitre 21

Chapitre 21

Je me réveille en sursaut, un filet de bave à la commissure de mes lèvres entrouvertes. Je jette un œil à la pendule du salon. 8 h 10. J’ai un bref moment de flottement, puis…

Non, non, non !!

Je ne peux pas me permettre d’arriver de nouveau en retard au bureau ! M. Durieux va finir par me virer. Je me lève du canapé, me rue vers la salle de bains. Génial ! j’ai une super trace de coussin du canapé en travers de la joue. Bon, pas de chichis ce matin. Niveau hygiène, ce sera le strict minimum. Brossage des dents, toilette rapide. Je cours en direction de ma chambre, attrape un jean et un pull noir que j’enfile aussitôt. Je m’élance ensuite vers le jardin d’hiver pour remplir le bol de Trévor.

— Bonjour, mon beau. Désolée, je ne peux pas m’attarder ce matin.

« Trouduc. Trouduc. »

Mes yeux s’écarquillent. Mais qu’est-ce que…

Les monstres ! Je leur avais pourtant demandé de ne pas lui apprendre de mots interdits. Je souffle de contrariété. Bon, il faut que je file. Je réglerai ça plus tard. Je me mets à la recherche de mes clés de voiture, les trouve sur la table du salon. Il est 8 h 30. Je n’ai pas pu prendre de petit déjeuner, mais tant pis, je n’ai plus le temps. Je me ferai un thé en arrivant au boulot, et puis j’ai toujours un paquet de biscuits de secours dans un de mes tiroirs, en cas de petit creux.

Je démarre sur les chapeaux de roues, rejoins très rapidement Lyon, passe au-dessus de la Saône, rencontre les habituels ralentissements dans le tunnel de la Croix-Rousse, puis je franchis le Rhône en pestant contre tous les feux et abrutis qui me retardent. Enfin, je rejoins le parking de LogiSolu, à 8 h 52 précisément. Sans surprise, il n’y a plus aucune place de libre. Je peste et frappe plusieurs fois mon volant avec rage. Je n’ai pas le choix, je vais devoir me garer à la sauvage. Tant pis, j’en assumerai les conséquences. Je roule au pas, repère les rares places restantes sur les différents parkings et opte pour un minuscule emplacement sur le parc de stationnement de chez Gamma protection, entre deux SUV aux couleurs de la société de sécurité. Risqué, mais ce n’est pas comme si j’avais le choix.

Je quitte ma voiture au pas de course et pénètre dans le bâtiment. Sans surprise, Dorothée est déjà à son poste. Sitôt qu’elle m’aperçoit, elle m’offre un clin d’œil.

— Salut, Doro !

— Bonjour, ma grande. 8 h 58. Je suis fière de toi !

— Merci ! C’était franchement pas gagné pourtant. Je file ! À tout à l’heure.

J’emprunte les escaliers et arrive, essoufflée, dans le bureau, sous les regards amusés de mes trois comparses.

— Bravo, Maddie ! s’écrie Dieudo. Il est pile 9 heures !

— Je préfère vous prévenir, je suis de très mauvaise humeur !

— Sans blague ? Tu vas nous raconter tout ça autour d’un bon café, réplique Morgane. Le chef est pas là ce matin.

Un cri de frustration franchit mes lèvres.

— Pour une fois que j’étais à l’heure !


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8 commentaires

Elisha Lowann / Myrtille Lalau

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Il y a 2 ans

Coup de pouce d’entraides ☺️

Sofi71

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Il y a 2 ans

La circulation à Lyon, tout un poème !!

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Lol. Je crois que c'est l'apanage des grandes villes. ;-)

Tess Balade

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Il y a 2 ans

Voilà un peu d'aide solidaire😉👍

Patricia Eckert Eschenbrenner

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Il y a 2 ans

J'ai stressé avec elle!

Lindsay Lorrens

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Il y a 2 ans

Et le pire, c'est que sa journée est loin d'être finie ! ;-)

Patricia Eckert Eschenbrenner

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Il y a 2 ans

Je m'en réjouis XD
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