Fyctia

Fiou ! Quelle journée… Après une bonne demi-heure à avancer au ralenti au son des klaxons dans les embouteillages lyonnais habituels, je rejoins Écully au volant de ma Micra rouge. Je pousse un soupir. Qu’il est bon de rentrer chez soi !

J’aurais bien passé la soirée sous un plaid dans mon canapé, à lire ou à regarder la télé, mais on a prévu une sortie entre collègues. Et c’est pas en restant cloîtrée chez moi que je vais rencontrer mon âme sœur !

Sitôt le seuil de la maison franchi, j’ôte mes Kickers, mon manteau, que je range dans la penderie du vestibule, puis me dirige en chaussons jusqu’au jardin d’hiver. Une lumière orangée illumine la pièce. En ce mois de mars, le soleil se couche tôt et ses rayons déclinants créent une ambiance particulière dans ma pièce préférée. Je m’approche de Trévor, mon perroquet adoré qui vit au beau milieu de la jungle en pots. Il est juché sur sa branche de figuier préférée.

— Hello, Trévor. Tu vas bien, mon beau ?

« Hello. »

Je suis tombée sous le charme de son regard il y a deux ans, dans une animalerie. Il m’a coûté les yeux de la tête, et je n’avais pas prévu cet achat, mais ses yeux possédaient une telle douceur que je n’ai pas pu me résoudre à le laisser. Son plumage est d’un vert profond, sa queue d’un rouge éclatant. Il est magnifique et très intelligent.

Tandis que je le caresse délicatement, il frotte le haut de sa tête sur ma main. C’est un amour.

— Tu vas bien, mon grand ? Tu veux que j’aille te couper quelques quartiers de pomme ?

« Merdum ! » « Merdum ! »

Aïe… Le hic avec Trévor, c’est que je dois surveiller mon langage. Il a tendance à répéter tout ce qu’il ne faut pas.

« Bêtasse, Maddie. »

Merci, Charline…

— Bon. Je reviens, sois sage.