Fyctia
Chapitre 7
Frédéric, j’ai l’impression de l’avoir toujours connu. Il est un peu comme ma meilleure amie, sauf que c’est un homme. C’est quelqu’un de discret, de calme. Il est grand, a des cheveux châtains qui lui retombent sur le front, des yeux noisette. Son physique est assez banal, si ce n’est qu’il possède un regard intense, à la Colin Firth. J’ai toujours trouvé que ses yeux reflétaient parfaitement son âme. Il suffit de discuter cinq minutes avec lui pour comprendre qu’il est d’une intelligence et d’une gentillesse rares. Lorsque nous sortons entre collègues, que ce soit pour déjeuner dans un resto pas loin du travail ou pour décompresser dans un bar, le vendredi soir, après une semaine fatigante, il n’est pas rare qu’il me propose de m’emmener et de me raccompagner, habitant à quelques pas de chez moi. Ça a fait jaser plusieurs personnes au début, puis elles ont vite réalisé qu’il ne se passait rien entre nous. Et comme on ne donnait pas de grain à moudre à leurs ragots, elles sont bien vite passées à des sujets plus croustillants (ce qui ne manque jamais dans une PME comme la nôtre). Fred est protecteur envers moi, comme un grand frère, je me sens en sécurité en sa présence. Quant à lui, je ne sais pas trop ce qu’il apprécie chez moi. Il faudrait que je pense à le lui demander, un de ces jours…
La partie de baby se poursuit, et notre groupe se met à discuter de l’actu et des projets de chacun pour le week-end.
Une heure plus tard, alors que je lance l’impression d’une série de factures, Roxane, du service commercial passe la tête dans l’embrasure de la porte de notre bureau.
— Madeline, tu veux bien venir jeter un œil à notre imprimante, s’il te plaît ? me demande-t-elle d’un ton implorant.
Mes acolytes se mettent à ricaner.
— Les nerds du service informatique n’ont pas réussi à trouver la source du problème ?
Elle secoue la tête, angoissée.
— On y est depuis ce matin. Tu es notre dernier espoir.
Je me mords la lèvre, ennuyée. Si je vais les aider, pour moi, c’est ennuis assurés. Je risque de me mettre à dos tous les frappadingues du 1er étage.
— Tu ne peux pas m’envoyer les fichiers par mail ? Je vous les imprimerai avec plaisir ici.
— Impossible, ça va te prendre des heures. On parle de centaines de pages là : la proposition commerciale, le contrat cadre, les avenants, les annexes et tutti quanti.
Je lève les yeux au ciel. Roxane me lance un regard suppliant. Je pousse un soupir.
— OK… j’arrive, dis-je sur un ton ronchon.
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MélineDarsck
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Il y a 2 ans
Patricia Eckert Eschenbrenner
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Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
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Il y a 2 ans
Magali_Santos_auteur
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Il y a 2 ans
MorganeCospe
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Lindsay Lorrens
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Loïc L.J.
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Il y a 2 ans