Fyctia
Chapitre 2
Allez, dépêche-toi un peu, Maddie, tu vas encore être à la bourre au boulot ! Mais où sont ces foutues clés de voiture ? Ah, là-bas, sur le rebord de la fenêtre. Pourquoi je ne peux pas faire comme tout le monde et les ranger chaque jour au même endroit ? Ça m’éviterait de perdre autant de temps tous les matins… Je jette un dernier regard à mon cher jardin d’hiver qui me comble de fierté et de bien-être. C’est l’endroit où je passe le plus clair de mon temps lorsque je suis chez moi. Peu importe l’état dans lequel je me trouve, si je suis morose ou que j’ai un coup de blues, il me suffit d’entrer dans cette pièce, pour m’occuper de mes plantes et de mon perroquet adoré, ou tout simplement lire, et je vais tout à coup beaucoup mieux.
Dans ce cocon végétal attenant au séjour, de profonds fauteuils en rotin sont disséminés autour d’une table en fer forgé, invitant à la détente, le carrelage en terre cuite dégage une impression chaleureuse, mais surtout, des pots en argile de toutes les tailles se partagent l’espace dans un joyeux désordre : orchidées, ficus, agave, aloe vera, passiflore, glycine, clématite, bonzaïs reçoivent les providentiels rayons du soleil à travers les immenses verrières. L’air y est saturé d’humidité et sent bon la terre. La meilleure odeur au monde !
J’habite la maisonnette de mamie Jeanne depuis six ans. Lorsqu’elle est entrée en maison de retraite à cause de ses soucis de santé, je cherchais justement un appartement. Elle m’a demandé si j’accepterais de prendre soin de son foyer, qu’elle a mis toute une vie à rendre à son image : un endroit chaleureux, accueillant. Lorsqu’elle est morte, il y a deux ans, ma sœur et mes parents ont insisté pour que je reste dans ce lieu, même si, légalement, la maison appartient désormais à ma mère, fille unique de mes grands-parents et donc seule héritière. Je ne paie pas de loyer, mais, en contrepartie, j’entretiens les lieux, ce qui convient très bien à tout le monde.
Depuis que j’ai emménagé, je n’ai pas réalisé énormément de changements. J’ai apporté une touche de modernité à la cuisine en remplaçant tout l’électroménager et en repeignant la pièce dans des tons jaune pastel, j’ai investi la chambre qui appartenait à ma mère lorsqu’elle était enfant, et l’ai retapissée avec un papier couleur argile. La chambre de ma grand-mère fait désormais office de chambre d’amis. J’ai juste remplacé la literie, changé les rideaux et fait poser un parquet à la place de la vieille moquette. La plus grosse transformation que j’ai opérée concerne la véranda victorienne, qui servait surtout de débarras en raison d’une mauvaise étanchéité et de la présence de diverses fuites. Je l’ai fait isoler, vidée de tout le fatras qui l’encombrait, l’ai entièrement nettoyée, ai ôté l’épaisse couche de saleté sur les vitres qui ne laissait presque plus entrer la lumière et j’ai ensuite rempli l’espace de verdure en tout genre. Une vraie jungle. On peut dire que j’ai la main verte ! Et je n’en suis pas peu fière. J’adore les plantes, et elles me le rendent bien ! Quand je reçois du monde, nous nous installons immanquablement dans le jardin d’hiver. Que ce soient mes parents, ma sœur, mes amis ou collègues de bureau, tout le monde est sous le charme de ma mini serre. Je sais que ma grand-mère aurait apprécié ce que j’ai fait de cette pièce et j’ai parfois l’impression que, quelque part, elle est toujours un peu ici, elle fait partie de l’âme de la maison.
13 commentaires
Laeticia LC
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Il y a 2 ans
Agathe Pearl
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Il y a 2 ans
Aurélie Benattar
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Il y a 2 ans
MélineDarsck
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Il y a 2 ans
Amélie Mrn
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Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
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Il y a 2 ans
Margo H
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Il y a 2 ans
Sissy Batzy
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Il y a 2 ans
Sofi71
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Il y a 2 ans
Lindsay Lorrens
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Il y a 2 ans