Fyctia
Jeux dangereux
Un mercredi de mars, je quittai le lycée en vitesse. Mina partait déjeuner chez Aurélie, avec qui elle se rendrait à la danse, nous laissant le champ libre cet après-midi. À la maison, je m’étonnai de ne trouver personne. Je mangeai seule un morceau de pizza dans la cuisine, me demandant où mon frère avait été retenu, jusqu’à ce qu’un bruit de chaise à l’étage interrompe mon repas. Je montai l’escalier en courant, la porte d’Alexandre était close. Je frappai timidement.
— Alex ?
La chambre restait silencieuse. Je tambourinai.
— Ouvre bon sang ! Je t’ai entendu, je sais que tu es là.
Une voix étranglée me parvint.
— Va-t’en, Ombline. Il faut qu’on arrête.
Mon cœur se glaça. J’appuyai mon front contre le bois verni.
— Tu es fou. Que se passe-t-il ? Ouvre au moins, je veux te voir. Te parler.
Le silence me répondit. Je ne pouvais pas le croire. Les larmes me montèrent aux yeux.
— Tu ne peux pas m’annoncer ça comme ça, à travers une porte fermée.
— Va-t’en, Ombline.
J’éclatai en sanglots.
— Explique-moi. J’ai le droit de savoir, plaidais-je, la voix entrecoupée.
J’insistai pendant de longues minutes. Il entrouvrit bientôt, j’entrai avec reconnaissance. Il s’assit par terre, à côté de son bureau. Je pris place à distance raisonnable, et entrepris de me moucher.
— Pourquoi est-ce que… tu ne veux plus de moi ?
Il avait les yeux d’un animal traqué.
— Ça ne te paraît pas évident ? C’est mal, ce que nous faisons.
— Nous ne sommes pas de vrais frère et sœur.
— Nous portons le même nom de famille ! Si Maman t’entendait…
— Elle ne nous entend pas. Et je suis sûre qu’elle comprendrait.
— Tu es folle ? À moins que tu considères que cette femme n’est pas ma mère ?
Je contemplai avec stupeur son visage déformé par l’effroi.
— Arrête Alex, qu’est-ce qui te prend ?
— Notre soi-disant amour, ça s’appelle de l’inceste, figure-toi. C’est violent, c’est sale, c’est interdit par la loi. Tu vois Christine Angot à la télé ? Ça pourrait être toi dans vingt ans.
Je tentai d’argumenter.
— Tu délires. Nous, on a le même âge. Tu ne m’as jamais obligée à rien.
— Que tu crois ! Ce n’est pas ce que diront les psys. Tu es sans doute… sous une influence quelconque. Plus tard, tu y penseras avec dégoût.
— Mais arrête, je ne suis plus une gamine, je sais ce que je veux. Et tu devrais cesser avec tes trucs sur l’inceste, on n’est pas concernés.
Mais l’inquiétude barrait toujours son visage, il maugréa entre ses dents.
— C’est facile à dire pour toi.
Piquée au vif, je me levai d’un bond.
— Ben alors on racontera aux psys que c’est moi qui t’ai violé. Pauvre petit chilien, abusé par sa sœur.
Alexandre baissa la tête sans répondre.
Mais j’étais furieuse. La peur d’être quittée me brûlait la gorge. Je criais.
— Tu veux me larguer et me faire croire que c’est pour mon bien ?
Il se leva à son tour. Je l’agrippai par son T-shirt, au désespoir.
— Tu ne m’aimes pas. En quelques mois tu es déjà lassé.
Je voulus m’enfuir comme une tragédienne meurtrie, mais il me retint par les épaules et planta son regard dans le mien.
— Tu confonds tout. Bien sûr que je t’aime.
— Je ne te crois pas, toutes tes salades là, avec Christine Angot, c’est du pipeau. Dis-moi la vérité. Je ne te plais pas ?
— Je te désire, tu ne le sais pas ?
Je secouai vigoureusement la tête en signe de dénégation, puis fouillai mes poches à la recherche d’un mouchoir sec. Il se détourna.
— Alex, je t’en supplie. Je suis incapable de le faire avec quelqu’un d’autre. Si ce n’est pas avec toi, alors je vais rester vierge toute ma vie.
Ma voix se brisa un peu. Il parut surpris et moi-même, je ne me reconnus pas. Il me regarda pensivement, ses doigts entremêlés aux miens, puis demanda :
— Tu es certaine que c’est ce que tu veux ?
Je n’avais jamais été aussi sûre.
Il m’entraîna dans sa chambre sur le lit en mezzanine. Nous nous embrassâmes longtemps. Contre mon ventre, je sentais son sexe dur à travers son pantalon.
La décision prise, nous étions soudain intimidés. Ses mains parcouraient mon corps à travers mes habits, puis il glissa sa paume sous mon T-shirt et rencontra le coton de mon soutien-gorge dont il fit sauter l’agrafe. Ses doigts effleurèrent mes seins, ils en appréciaient les contours avant de les caresser à pleine main. Je retenais mon souffle. Je déboutonnai sa chemise, pressée de coller ma poitrine nue contre son torse. Je tremblais comme une feuille. En jeans tous les deux, nous nous cachâmes sous la couette. Alexandre s’allongea sur moi, je reçus le poids de son corps sur le mien comme un cadeau. Il acheva de nous déshabiller. Son sexe palpitait contre ma jambe, mais je n’osais pas le toucher. Ses doigts glissèrent entre mes cuisses, je tressaillis. Je fermai les yeux. Ma respiration devint saccadée, tandis qu’il m’explorait. Il s’arrêta pour me regarder, puis recommença à m’embrasser, je me serrai contre lui plus étroitement. Couchée sous son corps, je sentis son gland chercher l’entrée, puis s’y enfoncer doucement. La brûlure se fit intense, je poussais un gémissement. Alexandre eut l’air affolé.
— Ça va ?
Je hochai la tête, je désirais qu’il continue. Un cocktail de feu et de plaisir embrasait mon ventre. J’étais en train de faire l’amour avec Alex. Cette idée me remplissait de joie, mais la douleur irradiait à chaque mouvement, je fus soulagée lorsqu’il se laissa retomber lourdement sur mon corps. Nous restâmes longtemps enlacés, je me sentais fière et heureuse, à ma juste place, aussi bizarre que cela puisse paraître. Puis Alex se dégagea et nous entreprîmes de nous rhabiller. Il m’embrassa sur le front et dit en riant.
— Je vais déposer mes draps directement dans la machine…
Je dissimulais ma gêne en enfilant mon pull. Il quitta la chambre en emportant les preuves de notre crime. Je le suivis prestement. Mina allait bientôt rentrer.
Nous nous installâmes devant la télévision. J’entamais un paquet de cookies quand un liquide chaud coula entre mes jambes. C’est à ce moment que je songeai à mon absence de contraception.
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Salma Rose
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WinterHaru
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Livre_e
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Célia Moreau
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Gwenaële Le Moignic
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