Fyctia
Chapitre 12.1
ZAÏM
La conversation n'est pas mon point fort et je n'ai jamais eu de discussion sérieuse avec une femme. Les autres occasions étaient des coups de chance, mais là... On aurait dit un putain d'adolescent maladroit.
Je lui ai demandé si elle se souvenait de moi, question bête, bien sûr qu'elle se rappelle de moi. Mon intention de lui parler a été spontanée sauf que Sana m'a interrompu. Je ne sais pas si je devrais la remercier ou pas pour son apparition. Pour le moment, laissons ça pour une prochaine fois, parce que ça devenait minable.
Après les avoir quittés, je me dirige vers le toit, je monte les escaliers quand je tombe nez à nez avec la pouffiasse d'Anissa.
Plantée là, avec un regard plein de désir qui me répugne. Je détourne mon regard et je passe à côté d'elle pour poursuivre mon chemin. Cependant, elle saisit mon bras d'une main tremblante. Maintenant, je t'effraie ? Mais tu insistes quand même sur la séduction.
— Enlève ta main, j'ordonne en restant calme.
— Je... Je voulais te parler, bafouille-t-elle avant de me lâcher.
— Vas te faire foutre.
Je continue à monter les marches quand elle lâche une info :
— C'est Mouad qui a cafté.
Comment est-elle au courant ? Personne n'a connaissance de mes activités à moins qu'elle ait entendu de la bouche des couz'. Je ne sais pas ce qu'elle a appris d'autre, mais si elle ouvre sa bouche, cette fois, je la tuerai pour de vrai.
— Tu penses que c'est en balançant comme une salope que je vais venir vers toi ?
— Non mais... c'est pour t'aider, répond-elle.
— M'aider ? Tu me dégoûtes, tu sais ?
— Et moi, je t'aime, dit-elle sur le point de pleurer.
Je soupire très fort d'agacement, une sangsue la meuf.
— Ta gueule, je lâche d'un ton exaspéré.
Elle me les casse à un point. Je finis de monter les escaliers, la laissant derrière. Elle ne semble pas comprendre que je ne veux pas d'elle ! Tous les jours, essayant de s'approcher de moi en m'appelant ou m'envoyant des messages bien qu'on ne s'est jamais fréquenté. Elle pense que je lui appartiens, à me faire ses crises de jalousie à deux balles. J'espère sincèrement qu'elle me laissera cette fois tranquille pour toujours.
M'aider, a-t-elle dit, alors que je suis déjà informé.
Marvin était en mission quand il a été arrêté, mais bon, il n'a même pas essayé de fuir la police, prétextant qu'il avait la flemme de courir sous cette chaleur. J'ai pu le libérer en échange de quelques billets et il est rentré en France. Tout est possible avec l'argent.
Concernant Mouad, je n'ai rien fait, car c'est son chef qui m'intéresse. Je sais qu'il est son atout et son protégé, mais je vais me rapprocher de lui, je vais tout faire pour qu'il passe de mon côté pour attraper son chef sans effort. De plus, étant le jumeau de Maria, je n'oserais rien lui faire. Maintenant, je dois trouver comment le mettre dans ma poche.
Je me tiens sur le toit, l'endroit où j'ai passé des moments agréables. C'était à l'automne, en d'octobre plus précisément. J'avais dix-neuf ans, tandis qu'elle en avait dix-sept.
C'est ici que j'ai vu Maria pour la première fois.
...J'ai fait connaissance avec deux cousins près de la maison de ma tante. Ils m'ont invité chez leur grand-mère. Ils m'ont mis à l'aise dès la première rencontre. Il faut dire qu'entre mecs, nous devenons vite potes. C'est des gars cool et c'est la première fois que je me fais des amis depuis que je vis chez mon oncle. Je scrutais autour de moi tout en écoutant Nadir raconter une de ses anecdotes. Il s'agit d'un toit doté de la capacité d'accueillir plus de vingt personnes offrant une très belle vue sur le quartier.
— Dégagez de là !
Nadir me sort de mes pensées, je lève la tête vers lui. Il regarde par-dessus mon épaule alors, je tourne la tête. Deux filles, l'une regardant Nadir, sa sœur aînée et l'autre trop occupée à mettre un bracelet.
— Tu es chiant ! On y va Maria.
La sœur de Nadir descend les escaliers, suivie de près par la fille, toujours concentrée sur la pose du bracelet. Elle n'a pas fait attention à nous. C'est la première fois que je la vois et elle me donne déjà envie d'en savoir plus sur elle. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Vêtue d'une longue robe rayée accompagnée d'une veste, une coupe carrée longue et j'ai pu entrevoir légèrement son visage. C'est la première fois que cela m'arrive. Cela me laisse perplexe qu'une fille que je connais même pas me fasse cogiter. Mais je veux la connaître pour mieux comprendre...
— Eh Zaïm ! hurle Nadir. Vient, on joue aux cartes. Celui qui perd, file une somme chacun.
Toujours aussi énergique ce gars. Un rictus s'affiche sur mon visage.
— Vous avez quel âge sérieusement ?
Mouad me fixe. Je ne sais pas s'il est au courant de mon identité. Connaissant ses cousins, à coup sûr, ils lui ont dit qui je suis. Bien que je devrais normalement rester discret, cette fois, je ne cache pas mon visage. Il partagera probablement l'information avec son vieux, mais cela ne me préoccupe pas. Je sais contre-attaquer s'il tente quelque chose.
— Joue contre moi, je vais te dépouiller.
Ce regard défiant avec un sourire méprisant me donne envie de jouer tout à coup. Il a l'air trop sûr de lui.
Je pointe une cigarette dans ma bouche et je m'assois en face à lui. Prêt pour le dégommer à ce foutu jeu.
— Je ne perds jamais, déclare-t-il fièrement.
— Tiens, bizarre, moi aussi.
— C'est grave excitant, un combat de cartes ! se marre Anas.
— On va s'éclater, dit Mouad sans me lâcher du regard.
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Si vous souhaitez connaître la suite, n'hésitez pas à vous rendre sur Wattpad où l'histoire est complète et terminée.
3 commentaires
Zatiak
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Il y a 2 mois
DIANA BOHRHAUER
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Il y a 2 mois
Renée Vignal
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Il y a 2 mois