Fyctia
Chapitre 11.1
MARIA
Je viens tout juste de me réveiller avec le sifflement de la cocotte venant de la cuisine et l'agitation des enfants près de notre chambre. J'ai le sommeil léger, le moindre bruit peut me réveiller et c'est agaçant. Je prends mon téléphone posé sur la table de chevet, je déverrouille et je tombe sur la page que j'ai laissée la veille. Lorsque je suis retourné dans ma chambre après avoir quitté Anissa, je me suis immédiatement endormie et j'ai complètement oublié ce que je regardais.
Je tourne ma tête pour voir si Sana pionce encore et c'est le cas. Je check les photos qu'il a publiées. Ce sont certaines photos de lui, dans sa voiture, sur le bord d'une plage et je tombe sur une, de son tatouage. Son minuscule tatouage que je n'ai pas pu bien voir l'autre soir. "2010" et un minuscule papillon en haut du chiffre. Qu'est-ce que cela peut donc signifier ? Je réfléchis, mais je n'arrive pas à trouver comme signification.
Concentrée comme une stalkeuse, je contemple ses autres photos et cela ne me déplaît absolument pas. Il est vraiment beau, il sait poser et il est très photogénique. Je n'aurais jamais pu imaginer ça de lui. Il y a beaucoup de choses que je ne connais pas à son sujet.
Sur une de ses photos, il a les cheveux châtain clair, voire blond et cela lui va bien. Je me demande si ce n'est pas sa couleur naturelle. Actuellement, il est brun.
— Il n'est pas mal.
Une voix surgit par-dessus mon épaule et qui n'est autre que celle de ma cousine. Par sa faute, j'ai manqué de laisser tomber mon téléphone par terre. Heureusement, je l'ai attrapé et j'ai rapidement quitté la page. Je me tourne vers elle, surprise par son commentaire sorti de nulle part.
— T'es réveillée depuis quand ?!
— Depuis la photo, où il est en costard, elle sourit de toutes ses dents.
Ses yeux, ses oreilles, sa tête sont partout. Il n'y a rien qui lui échappe !
— T'as trouvé comment son profil ?
— Je ne l'ai pas trouvé, c'est lui qui m'a trouvée.
— Ah bon ? Je ne le pensais pas un mec des réseaux en postant autant de photos de lui, il est peut-être narcissique ?
— Ce n'est pas toi qui disais connaître sa biographie ?
Elle roule des yeux. Par la suite, elle se retourne de l'autre côté, mais en une fraction de seconde, elle est de retour vers moi.
— J'ai un truc à te dire... Non, j'ai deux choses à te dire, l'une me concerne et l'autre te concerne, par laquelle voudrais-tu que je commence ?
— Par la tienne.
— Rami est sorti de prison il y a une semaine, mais je l'ai su juste hier, est-ce que c'est normal ça ? Je ne suis rien pour lui, pour qu'il m'oublie de me prévenir ?
— Sérieux ? Je ne pense pas qu'il t'a oublié. Il devait probablement s'occuper d'autre chose avant.
— Je ne sais pas... De toute façon, on va se voir demain. Il me donnera des explications et j'espère que son excuse est bonne sinon je l'égorge.
Je me retiens de rire, elle est comme son frère. Elle m'épuise.
— Et en ce qui me concerne ? je demande, en appuyant mon dos contre la tête de lit.
— Hmm, comment expliquer ça... En fait, on m'a dit ça il y a longtemps, mais ne te fâche pas ! Je ne te l'ai pas dit parce que je savais que cela ne t'intéresserait pas. C'est mon frère qui me l'a dit, Zaïm avait des vues sur toi.
En réalité, elle ne m'apprend rien, c'était évident et je pense que tout le monde aurait pu le deviner.
— Je l'ai deviné, il n'était pas venu me parler sans raison.
— Il était clairement amoureux de toi et concernant maintenant, on ne sait pas si c'est toujours le cas, un sourire au coin de ses lèvres apparaît.
— Arrête de me regarder comme ça et je ne pense pas. C'était il y a longtemps, il est sûrement passé à autre chose.
Je ne suis même pas sûr de ce que je dis. Parce que vu sa manière de me regarder, nous remarquons très vite qu'il y a quelque chose. Sauf que, je fais tout pour rester dans le déni.
— Tu ne m'as pas dit pourquoi tu matais ses photos ! Désormais, c'est toi qui es amoureuse de lui ?
— Non !
Elle continue à me taquiner, jusqu'à ce que je l'arrête en lui parlant d'Anissa. Elle lève un de ces sourcils et me regarde avec dégoût. Dégoûtée, pas de moi, mais d'Anissa et de son changement de comportement.
— Si j'étais une fille naïve, je l'aurais crue, mais tu me connais. Elle m'a fait un peu de la peine donc je l'ai en quelque sorte pardonnée. C'est tout, ça s'arrête là. On n'a jamais été proches et on ne le sera jamais.
— Elle n'est pas sincère, je suis certaine.
— L'essentiel, c'est que je n'ai plus de problèmes avec elle.
— J'espère, à moins qu'elle cache son jeu, dit-elle en plissant les yeux.
1 commentaire
DIANA BOHRHAUER
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Il y a 3 mois