Fyctia
Chapitre 6.1
— Maria, tu m'accompagnes aux toilettes, décide-t-elle en me tirant.
Nous nous éloignons de la table, bon, je dirais qu'elle me traînait loin d'eux. Elle s'arrête juste devant la porte des toilettes.
— Le malaise de fou ! elle passe une main sur son visage.
Mais qu'ai-je dit de mal ? J'ai juste posé une question, je ne comprends pas. Peut-être que son père est décédé ou peut-être... j'en sais rien. Je ne connais pas sa famille. Je la fixe avec insistance et je l'interroge :
— J'ai dit quelque chose de mal ?
— Pourquoi tu lui as posé cette question-là ? Il déteste son père.
Ok, la prochaine fois, je me tais au lieu d'être curieuse et de vouloir simplement discuter. J'ai toujours été dans cette position, constamment celle qui est maladroite et inconfortable. Même si parfois, je ne suis véritablement pas la fautive. Même quand j'étais petite, on m'accusait toujours à tort, alors que ce n'était jamais mon intention. Je dirai que je n'ai pas de chance là-dessus.
— Mais je n'étais pas au courant.
— Il faut vraiment que je te cite sa biographie ? Dis-moi la vérité, tu ne connais rien de lui, n'est-ce pas ?
Je me pose la même question, je ne connais réellement rien de lui. Après, c'est vrai que l'on s'est parlé pendant un court laps de temps. Et c'était il y a longtemps, il se peut que j'aie oublié tout ce qu'il m'a dit sur lui.
...
Nous finissons la soirée par une promenade dans la ville. Avec les filles, nous nous sommes assises sur un banc avec vue sur la mer. Je sors mon téléphone pour prendre en photo cette magnifique vue, puis je l'envoie à mes amies. Sana me demande de la prendre en photo, qui a fini par devenir une séance photo shooting et c'est amusant.
— Arrêtez votre cirque là, on rentre !
Nadir, toujours à nous hurler dessus en se prenant pour le papa du groupe.
— Le papa, attends, on prend une dernière photo tous ensemble !
Je l'ignore lorsqu'il me demande qui je surnomme "le papa". Nous demandons à une passante de nous prendre en photo. Nous nous mettons dos à la mer. Nous les filles, nous nous sommes mises devant les garçons. Zaïm se place derrière moi, comment vous dire, je me suis figée. Chacun fait une belle pose avec un beau sourire et tu as moi qui n'arrive pas à bouger d'un seul pouce.
— Jeune fille ! Souriez, en parlant de moi.
Gênée, j'essaie de reprendre mes esprits. Je sens son souffle se rapprocher de mon oreille, puis il me murmure quelques mots qui me nouent l'estomac :
— Ma belle, un petit smile.
J'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine. Je souris et la dame prend la photo. Puis, elle tend le téléphone à Sana, je m'avance pour voir le rendu, mais Nadir explose de rire en la découvrant avant moi.
— Maria, tu voulais chier ou quoi ?
— Je ne veux même plus la voir, dis-je fâchée.
— Mais non, tu es jolie dessus ! Sana me complimente.
Je la remercie, même si je dois ressembler à rien dessus. Mon regard vagabonde, lorsque je remarque Anissa déjà en train de prendre la route pour rentrer. Je la rejoins en appelant Sana de venir et je mets mon bras autour du sien.
— Attends-nous.
Elle ne me répond pas, en voyant son visage, elle a l'air contrariée.
— Qu'est-ce que tu as ?
— Rien, juste fatiguée, déclare-t-elle de façon sèche tout en libérant brusquement mon bras du sien.
Ok. Je regarde ma cousine, elle hausse les épaules. Eh bien, même si avec Anissa, nous ne sommes pas si proches, je l'apprécie bien. C'est une personne sympathique, mais là, c'est la première fois qu'elle agit de la sorte avec moi. En général, même en étant agacée, elle ne parle pas de cette manière avec quiconque. C'est pour cela que ça m'a tout de suite secouée.
Elle marche vite en nous laissant derrière.
— Qu'est-ce qui lui arrive ?
Ma cousine sur le point de s'énerver.
— Je ne sais pas.
— Je n'ai pas aimé sa façon d'agir avec toi.
Je lui dis qu'il est inutile de s'énerver. Il doit y avoir une raison valable derrière son comportement.
...
Il est tard et j'ai soif. Je sors de ma chambre pour aller me servir un verre d'eau. Tout le monde est parti se coucher depuis pas longtemps, quant à moi, encore debout à cause de mes lectures nocturnes, il faudrait que je dose. Je descends les escaliers, mais je m'arrête avant d'arriver à l'étage du dessous, j'entends une voix ou plutôt une discussion de deux personnes. Qui ça peut être ? Je descends tout doucement et je penche la tête vers le salon pour pouvoir voir qui se dispute au beau milieu de la nuit.
Quand j'aperçois de qui il s'agissait, mon cerveau a eu un bug. C'est possible que j'hallucine. Je ne comprends pas, quand est-ce qu'ils ont commencé à être proches ? Enfin, je ne les ai jamais vus ensemble, ni se regarder et ni se parler.
Donc là, en plein milieu de la nuit, je retrouve Anissa et Zaïm.
3 commentaires
Pjustine
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Il y a 4 mois