Caroline M-P Mon beau cactus, roi du salon Pourquoiiii (1)

Pourquoiiii (1)

Alia

Pourquoi, pourquoi tout ça n'arrive qu'à moi.

Et pourquoi est-il tombé sur moi.

Mais qu'ai-je donc fait, qu'ai-je donc fait.

Pour mériter ça ? Ah.


Alia, il faut cesser immédiatement de chantonner dans ta tête du Sandy Valentino, parce que ce n'est pas le moment. Enfin pas maintenant.


Est-ce que j'ai envie de tuer mon meilleur ami ?


Oh mais c'est évident.


Comment ose t'il parler de mon unique ovaire comme si de rien n'était ?


Sa vanne pourrie appelle une riposte et j'espère bien gagner le round.


Rira bien qui rira le dernier mon grand.


Avec mon sourire espiègle, je fixe mon coloc qui se tient droit comme un I devant moi.


- Espèce de rouleau de printemps éventré, tu m'as fait peur.


Je le vois instantanément.

Touché.

Les traits de son visage changent. Son sourire disparait.

C'est petit comme attaque, mais mon ami n'assume absolument pas son incapacité à manger des rouleaux proprement.

Le seul défaut de Damian, si on peut appeler ça un défaut, c'est que tous les rouleaux de printemps qu'il ingurgite, s'effritent dans sa main avant de les porter à sa bouche.


- Putain Alia, c'est interdit ça, s'exclame t'il vexé comme un pou. C'est petit comme attaque, un peu comme toi. Je rigole pour ta taille parce qu'elle honorable, mais c'est bas, même pour toi ma Lili. Ce n'est absolument pas de ma faute, si cela m'arrive régulièrement. Je suis presque certain que j'écope de tous les rouleaux défectueux au monde. Tu le sais pourtant ?


Mon coeur se comprime dans ma poitrine. Plusieurs semaines sans se voir et voilà qu'on ne peut même pas se faire un câlin, comme des amis normaux.


Il m'a manqué ce grand benêt et son petit accent américain aussi, mais il est hors de question de le reconnaître. Fierté oblige et l'attaque sur mon ovaire est encore trop fraîche dans mon esprit.


Je lève les mains en signe de paix, mais arbore un sourire de conquérante.


Damian comme à son habitude est arrivé tel un félin. Furtif. Il attaque sa petite victime sans défense, avec ses ignobles phrases.


J'adore nos échanges de petites joutes verbales. Elles égayent mes journées, quand je ne suis pas en vol et que lui ne défile pas aux quatre coins du monde. Mais cela arrive peu souvent dernièrement.


Mon sourire disparait quand une brune se présente derrière lui et se fige à côté de mon ami, en m'adressant un regard noir.


Ne t'inquiète pas chérie, ton inimité est réciproque. Tasha s'accroche au bras de Damian, comme une pieuvre à un rocher et roule des yeux, dans une tentative de séduction grotesque.


Ecoeurant. Ayez pitié et crevez moi les yeux, bordel.


Comment elle s'appelle déjà ? Tasha ? Non, je ne crois pas.

Je fais une piètre amie, mais pour ma défense, je la côtoie très peu. En tout et pour tout, je dirais deux fois et encore, je ne m'en souviens pas.

Sacha ?

Chacha ?

Merde. Impossible de me souvenir.


Quand son premier ongle sur-manucuré a franchi la porte de notre appartement, elle m'a prise en grippe à la seconde où son regard a croisé le mien. De mémoire, Damian m'avait pris dans ses bras comme à l'accoutumée et mon sort était scellé.


Mon colocataire est très tactile avec moi, ce qui nous dérange pas, mais je peux comprendre que les personnes qui ne connaissent pas notre relation, interprètent mal ces contacts purement amicaux. Je dirais même familiaux.

Qui irait reprocher à un homme de faire un câlin à sa soeur ?


Lui et moi ne sommes, mais alors, ABSOLUMENT pas compatible en amour, par contre en amitié, on tue le game. Il est le frère que je n'ai pas eu et je sais que pour lui, je représente sa seule famille.


En voyage Erasmus en Espagne, j'ai eu la chance de rencontrer cet homme merveilleux dans un bar à tapas.

Après notre première rencontre, nous n'avons plus jamais été séparés.

Nous avons couché ensemble quelques jours après notre rencontre, parce qu'il doutait de son orientation sexuelle et que le moment était propice à ce rapprochement.

Son père l'avait renié quand il lui a annoncé.

Pour son géniteur qui était un pieu croyant, le doute sur sa sexualité était de trop. Il n'a pas pu accepter que son fils soit possiblement attiré par les hommes.

C'est sa conseillère d'orientation qui l'a recueilli et qui l'a orienté vers un voyage à l'étranger, tous frais payés et je ne pourrais jamais assez la remercier.

Ce voyage a permis notre rencontre et depuis, nous ne nous sommes plus quittés.


Un soir, complètement bourrés, il m'a embrassé pour voir ce que cela lui faisait et je ne l'ai pas repoussé. Ses yeux m'ont hypnotisé dès notre première rencontre. Une teinte de vert clair à la limite du transparent autour des pupilles m'a donné envie de lui voler la teinte de ses yeux et de la mettre à la place de mon classique noisette.


A l'époque, il n'avait pas encore le physique d'aujourd'hui.

Damian était maigre, à cause de la malnutrition et son visage était abîmé à cause des boutons d'acné, mais cela ne le rendait pas pour autant moins charmant et avenant. Ses yeux sont toujours restés les mêmes. On peut toujours y lire la gentillesse qui le caractérise.

Quand on voit son physique d'apollon aujourd'hui, tout en muscles, avec un visage à se damner, on ne peut que constater que la chenille s'est transformée en un joli papillon.


Nous rigolions de tout comme si on se connaissait depuis des années, alors que cela ne faisait que quelques semaines. Un vrai lien s'est tissé entre nous.


Ses lèvres étaient douces. Sa langue audacieuse avait dansé avec la mienne et elle s'était montrée dominatrice. Ses caresses avaient enflammé mon corps, si bien que je gémissais juste quand il m'effleurait du bout des doigts. Son érection s'est dressée tel un chapiteau pour me signaler que je lui plaisais assez pour tenter l'expérience, et puis .... nous avons succombé à nos envies, avant d'éclater de rire alors qu'il était encore en moi.

Ni lui, ni moi, n'avons joui lors de ce rapport.


Cet acte a renforcé notre amitié, jusqu'à ce qu'on forme une famille avec Granina.

Ne voulant pas retourner vivre aux Etats-Unis, il est rentré avec moi, avec l'autorisation de ma tutrice et ma grand-mère l'a adopté immédiatement comme si c'était son petit-fils.


- Elle est obligée d'être là tout le temps Damian ? lui dit alors la brune dont je ne me souviens toujours pas du prénom.


Appelons la "L''autre". Ça lui va bien.


- C'est chez toi ici, pas chez elle, pourtant, elle est toujours là. Tu ne vois pas, hurle t'elle maintenant en gesticulant devant mon ami qui ne bouge pas. Elle se sert de toi et de ton argent. Ouvre les yeux, avant qu'il ne soit trop tard.


Les traits du visage de Damian se déforment instantanément en entendant ces mots. Mes yeux fixent le sol, tandis que ma main droite caresse maladroitement Robert, afin qu'il puisse m'apporter le soutien dont j'ai besoin en cet instant.


Même si elle ne connait pas le lien qui nous lit avec Damian, je peux comprendre que notre proximité la dérange, mais c'est une mauvaise idée de me critiquer devant lui.

Tu as aimé ce chapitre ?

2

2 commentaires

AyleEme

-

Il y a un mois

Bon début de concours à toi 😊🎄

Caroline M-P

-

Il y a un mois

Merci beaucoup. Bon concours à toi 🎊
Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.