Miss New Romance Miss New Romance & cie 39 - écrit par Sylvie

39 - écrit par Sylvie

La fin de la réunion édito se déroule dans une sorte de brouillard pour moi. En fait, mon regard revint sans cesse sur Baptiste, qui semble sentir à chaque fois que je l’observe. Il s’arrange toujours pour me faire un petit signe de connivence, ce qui me fait frétiller sur ma chaise.

Je commence à comprendre pourquoi il est très difficile de travailler avec une personne avec qui on sort. Je le savais, bien sûr, mais le vivre me fait comprendre toute la complexité de la chose. Je suis partagée entre l’euphorie de venir travailler pour le voir et l’envie de laisser toutes mes tâches pour ne me consacrer qu’à celles où je peux passer un moment en sa compagnie. Je fais finir par faire de bêtises et surtout par me faire repérer. En même temps, je suis tellement heureuse que je voudrais monter en haut de l’Arc de Triomphe tout proche de nos bureaux et hurler à Paris tout entier que je suis, en ce moment, très heureuse et que jamais un début de liaison a été aussi exaltant pour moi.

Cela commence vraiment à m’inquiéter. On dit qu’on tombe amoureuse mais là je crois que ce n’est plus du domaine de la chute, mais du naufrage ou de l’effondrement. Il faut que je me reprenne.


J’en suis là de mon monologue intérieur quand Marine me donne un coup de coude. Tout le monde s’est levé, la réunion est visiblement terminée, détail (encore un !) qui m’avait échappé. Je croise encore brièvement le regard de Baptiste qui discute avec Simon tout en allant attendre l’ascenseur et me décide à bouger moi aussi. Pas question de prendre l’ascenseur qui va être bondé, en compagnie de Baptiste. Après notre petit jeu durant la réunion, je suis trop à fleur de peau. Je lance donc à la team du cinquième :

— Et si on allait boire quelque chose en salle de vie ?

— Je ne sais pas si j’ai le temps, marmonne Marine en regardant l’heure sur son portable.

— On ne restera que quelques minutes, insisté-je.

— Mais oui, on t’accompagne, répond Roxane. On sera plus en forme pour travailler après !

Camille et Sylvie sont aussi d’accord pour nous accompagner et nous remontons au rez-de-chaussée, évitant ainsi l’ascenseur et m’offrant quelques minutes supplémentaires de répit.


Nous prenons place autour de la grande table rectangulaire au centre de la pièce. Il n’y a que nous et il y règne une fraîcheur bienfaisante.

Au bout de quelques minutes, je me rends compte que je ne participe pas du tout à la conversation qui a commencé autour de moi. Et les autres ont remarqué.

— Tu veux boire quelque chose, Mélusine ? demande Sylvie, qui me regarde avec un peu d’insistance. Tu vas bien ?

— Euh oui, juste de l’eau.

Je me lève pour aller chercher une bouteille dans le distributeur et quand je me retourne, je découvre quatre paires d’yeux qui me fixent avec insistance. Vite, il faut que je lance la conversation.

— Alors, vous pensez quoi du projet de Bertrand sur les pieds ?

— Les chaussures, tu veux dire ? demande Roxane.

— Euh, oui.

En fait, je n’ai aucun souvenir de ce qui s’est dit à ce sujet. J’espère que Léa va vite envoyer le compte-rendu parce que peut-être que j’ai un rôle à jouer dans cette histoire et vu mon état, il est fort possible que j’ai accepté un truc que je vais regretter comme de faire une vidéo sur des collections de vieilles chaussures de sport ayant appartenu à des athlètes depuis la Grèce antique ou presque.

— On dirait que tu n’as pas tout suivi, lance ironiquement Camille. C’est passionnant en fait, car la chaussure est à la fois un vrai outil technologique pour le sportif mais est aussi le témoin de ses efforts…

Je lui lance un regard que je sens désespéré. Je n’ai pas du tout la tête à parler de ça et je ne crois pas que je vais pouvoir garder ce que j’ai sur le cœur plus longtemps. Je m’entends dire :

— Il faut que je vous parle de quelque chose.

Un grand silence accueille mes propos.

— Je ne sais pas trop par quoi commencer…

— Tu n’as pas un problème de santé, au moins ? lance Sylvie, le regard inquiet.

— Ou d’argent ? demande Camille.

— Tu es enceinte ? poursuit Roxane.

Un jour, j’essaierai de savoir pourquoi les gens pensent systématiquement que j’ai une mauvaise nouvelle à leur annoncer ou alors c’est ma tête qui les affole.

— Non, rien de tout ça. En fait, j’aimerais avoir votre avis, parce que je suis un peu perdue.

Nouveau silence circonspect. Je continue :

— Vous avez toutes lu Beautiful Bastard de Christina Lauren ?

La réponse arrive sous la forme de marmonnements positifs. Personne ne comprend où je veux en venir. Et moi, pas trop.

— Vous en avez pensé quoi ?

— Du livre ? demande Marine médusée.

— Oui, enfin, non… De leur situation, celle de Bennett et Chloé.

— Du fait qu’il passe son temps à lui arracher sa culotte ? me taquine Roxane.

— Non… De leur situation, quoi…

Je m’impatiente. Il va falloir que je le dise ou quoi ?

— Tu parles du fait qu’ils bossent ensemble ? suggère Marine, fine mouche.

— Voilà.

— Que c’est une très mauvaise idée que même cette romance démontre d’une certaine façon, conclut Camille.

— Ah…

Le silence s’installe à nouveau. Marine reprend lentement :

— Pourquoi tu t’intéresses soudain à ce couple ? Aux relations entre collègues ? Je croyais que tu étais contre et que tu avais eu ta dose avec Cooper.

Je suis tellement préoccupée par la façon dont je vais leur parler de mon histoire avec Baptiste que je ne fais qu’entendre un petit soupir sans savoir laquelle d’entre elles l’a poussé à la mention de Cooper. Je ne suis même pas certaine que je fais bien d’en parler mais il est trop tard.

— Oui, en théorie, je suis contre, en pratique aussi, mais voilà…

— Mais voilà… les règles sont faites pour avoir des exceptions. Voire plusieurs exceptions, termine Roxane, tout sourire.

— C’est ça.

— C’est qui ? s’exclament-elles dans un ensemble presque parfait.

Comme s’il était possible d’hésiter sur le nom de la personne…

— Vous le savez… Mais chut… Je ne voudrais pas que ça s’ébruite.

— Punaise… Tu… avec B…

— Chut, Roxane, doucement !

Elles me regardent toutes, le sourire aux lèvres et s’il y a une expression sur leur visage, ce n’est pas vraiment de la surprise. Ce qui me surprend pour le coup !

— Enfin ! dit Sylvie.

— Comment ça “enfin” ?

— Il est formidable, il a tellement des idées géniales et son tatouage super sexy… et un homme qui parle de romance, c’est formidable… Je continue ?

— Je suis tellement transparente ? demandé-je, dépitée.

— Non ! Mais on te connaît bien, répond Marine.

— Alors ? Alors ? demande Roxane.

— Alors quoi ?

— Eh bien, vous en êtes où ? Vous avez passé la première base, la seconde ? Et est-ce qu’il est comme les volcans islandais ? Tout froid dehors, bouillant à l’intérieur ? demande Roxane.

— Oh oh ! Doucement ! dis-je en riant. Je dirais… troisième base et je n’y connais rien en volcan mais j’adore l’analogie.

— Troisième base ? glapit Roxane. Mais, je veux tout savoir !

— Il va falloir prévoir un débriefing très détaillé, peut-être ailleurs qu’ici, suggère Camille.

— Et à partir de maintenant, tu nous dis tout, insiste Roxane. Alors, il embrasse comment ? Et son…

— Chuuttt ! soufflent les autres.

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6 commentaires

alexia340

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Il y a 6 ans

Roxane s est trahie... plusieurs exceptions ;)

alexia340

-

Il y a 6 ans

Manque un petit e ( revient) pas revins... faut bien que je chipote lol

Sophie Toddie

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Il y a 6 ans

Maintenant que la relation secrète n’en est plus une, j’ai hâte de voir comment tout cela va évoluer :)

Galie11

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Il y a 6 ans

Hâte de lire la suite car maintenant ça va devenir intéressant pour garder le secret vu qui est au courant.

Miss New Romance

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Il y a 6 ans

C'est tellement nous en plus...

Maloria

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Il y a 6 ans

Hahahaha les potins entres collègues féminines !! J'aime tellement !
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