Miss New Romance Miss New Romance & cie Prologue - écrit par Marine

Prologue - écrit par Marine

19h30

Après un dernier changement dans l’enfer du métro parisien, j’arrive enfin sur la bonne ligne. Plus que quelques minutes et je pourrai de nouveau respirer. L’été est en avance et la rame bondée dans laquelle je viens de m’engouffrer a tout d’un sauna dans lequel je mets ma patience à l’épreuve. Coincée entre une pimbêche qui ne semble pas avoir compris le principe des strapontins et un homme à qui une douche ferait le plus grand bien, je me répète en boucle que je ne quitterais la capitale pour rien au monde.

Après une année d’alternance pour finaliser mes études, je suis définitivement tombée amoureuse de La ville Lumière. Et chez moi l’amour ne connaît pas de limite ! Qu’importe donc la foule, l’amabilité légendaire des Parisiens et la taille de mon appartement — dans lequel, en testant ma souplesse dans un grand écart, je pourrais toucher les murs opposés —, j’aime plus que tout arpenter les rues parisiennes et me laisser entraîner par l’énergie unique qui circule ici à toute heure du jour et de la nuit.

J’esquisse un sourire en sentant un fin souffle d’air soulever mes cheveux alors que la rame repart après un arrêt à la station Concorde. Celui-ci s’estompe cependant rapidement quand un touriste fait rouler sa valise sur mon orteil en tentant de s’extraire avec empressement du métro à la station suivante. Il a bien sûr choisi l’orteil que je me suis cassé en début d’année comme victime ! Nouvelle leçon à retenir : les nus pieds dans le métro sont une prise de risque non négligeable.

En retenant une forte envie de hurler, je me dis que, non, rien ne viendra entamer ma bonne humeur ce soir. Le monde peut bien se liguer contre moi, je lui tiendrai tête. J’ai appris une merveilleuse nouvelle aujourd’hui et je compte bien la partager au plus vite avec Leo en lui faisant la surprise de l’attendre à la sortie de son travail.

Nous avons tous les deux des emplois du temps chargés qui nous laissent peu de temps pour profiter l’un de l’autre. Pourtant, après quelques semaines de relation, ce conservateur de musée semble ressembler à s’y méprendre à l’homme idéal : cultivé, attentionné et encore mieux sculpté que les statues grecques !

Arrivée à destination, j’hésite à appeler mon Apollon et renonce pour ne pas gâcher la surprise. Je m’adosse au mur où se situe la porte dérobée par laquelle il sort habituellement et avale une gorgée d’eau dans la bouteille que j’ai heureusement glissée dans mon sac avant de partir du travail. Puis je me saisis de mon livre du moment.

C’est une des sorties à venir de la maison d’édition dans laquelle je finis mon alternance, Hugo & Cie. Et dans laquelle je travaillerai encore l’an prochain puisque l’on m’a proposé un poste aujourd’hui même. Je mesure ma chance, beaucoup aimeraient être à ma place. Dès la rentrée, après des vacances bien méritées, je vais gérer les réseaux sociaux de La maison d’édition de la romance.

Je me plonge dans l’histoire tout en jetant de fréquents coups d’œil à la porte à ma droite pour ne pas manquer Léo. J’oublie peu à peu le bruit des voitures qui passent non loin, la chaleur qui remonte du sol et mon orteil qui pulse encore dans ma chaussure, mécontent d’avoir été maltraité.

La romance a beau être décriée, aucun autre genre n’arrive à m’absorber aussi vite dans son univers.

Je jette un regard à ma montre, Léo ne devrait plus tarder, et replonge dans mon livre.

“Je ferme les yeux quand ses lèvres se posent sur les miennes. J’embrasse Skyler Paige pendant longtemps. Je savoure chaque centimètre de sa bouche, suce sa langue, lèche ses dents, grave cet instant dans ma mémoire.

Ses doigts caressent mes cheveux, ses ongles s’enfoncent dans mon crâne. Des frissons torrides remontent le long de ma colonne.”

Je reprends ma bouteille et la passe sur mon front en une vaine tentative pour me rafraîchir. Je vais bientôt fondre en pleine rue, et cela n’aura rien à voir avec la chaleur. Audrey Carlan fait preuve d’un talent incroyable pour décrire et me faire vivre ces moments si particuliers : ce regard qui laisse pantois sans que l’on comprenne pourquoi, cette rencontre impromptue qui chamboule tout, ce premier baiser que l’on n’oubliera jamais car il avait un goût si particulier d’inconnu…

En parlant de baiser, en relevant les yeux de mon livre, je découvre un couple enlacé dans une étreinte passionnée. L’homme est de dos, mais j’aperçois le visage de la fille lorsqu’elle s’écarte légèrement, une petite blonde qui porte des talons vertigineux et est maquillée comme ma grand-mère, soit bien trop pour être naturelle. Mais comment son fond de teint fait-il pour tenir par une chaleur pareille ? Le mien pourrait dégouliner tant j’ai chaud si j’en avais étalé autant qu’elle sur mon visage. Elle porte également un débardeur blanc bien trop décolleté pour s’embarrasser d’un soutien-gorge.

Il y a quelques semaines, j’aurais pu être jalouse de ce couple qui n’hésite pas à s’afficher en public, j’aurais tout donné pour trouver celui qui me regarderait avec un regard empli d’amour, avec ce sourire émerveillé, avec cette envie de me sauter dessus à l’instant. Comme ces héros dans les livres en somme. Mais depuis, j’ai trouvé Léo. Et mes amies ont beau me dire que je tombe amoureuse trop facilement et que je dois prendre mon temps, moi je le sais, c’est le bon ! Mon cœur n’a jamais fait des loopings pareils dans ma cage thoracique. Enfin, il n’est pas impossible que j’aie pensé la même chose avec Nicolas… Eh oui, je suis un cœur d’artichaut qui ne connaît pas la demi-mesure. Haut les cœurs, je veux aimer et être aimée passionnément !

Alors que je suis perdue dans mes pensées, entre les mots d’Audrey Carlan et les images du couple amoureux sous mes yeux, l’homme se retourne et prend sa belle par la main pour l’entraîner avec lui.

Ma bouteille manque de m’échapper. Ma mâchoire s’entrouvre sans que je puisse la contrôler. Le couple devant moi s’arrête. Du moins l’homme s’arrête et tire sur la main de la fille qui l’accompagne. Cette dernière le regarde sans comprendre ce qu’il se passe.

Moi je ne comprends que trop bien. Je comprends que je suis la dernière des imbéciles, l’idiote qui a encore cru en un amour pur qui éclorait de manière instantanée pour ne jamais se faner.


L’homme qui me fait face n’est autre que Léo. Et il vient de m’apercevoir. Cet enfoiré me trompe en toute impunité ! Et avec une bimbo !


Une autre Mélusine s’empare alors de moi. Fini Mélusine l’amoureuse, c’est Mélusine la vengeresse qui s’approche d’eux, détaille Léo du regard, se plante devant lui et lui balance la plus belle gifle de sa vie.

Je me détourne ensuite sans un mot pour aller reprendre le métro tout en tentant de retenir mes larmes. Ma main s’échauffe, il doit en être de même de la joue de ce connard.

— Mélu, attends ! Je peux t’expliquer… l’entends-je dire derrière moi.

Qu’il ne cherche surtout pas à se justifier ! J’ai horreur des mensonges plus que tout.

Alors qu’il m’attrape par le bras pour me forcer à me retourner, je me mets à hurler.

— M’expliquer quoi ? Que tu m’as bien pris pour une conne ? Que tu ne pensais pas un mot de tes beaux discours sur le coup de foudre ? Je crois que j’ai compris toute seule. Reste avec ta bimbo !

— Qui est-ce que tu traites de bimbo exactement, salope ?

Est-ce qu’elle vient réellement de me traiter de salope ? Mauvaise idée !

Je parviens à déboucher ma bouteille en un fragment de seconde et madame Bimbo se retrouve soudain aspergée en pleine rue. Son haut blanc laisse apercevoir sa poitrine refaite et le cri qu’elle pousse en tentant de se cacher de ses mains est encore plus jouissif que la tête de Léo qui reste incapable de réagir.

Je n’attends pas plus longtemps et m’éloigne en courant au milieu de la foule.

Je pleurerai une fois seule chez moi mais, pour l’instant, j’ai plus envie de rire qu’autre chose.

C’est décidé, j’en ai fini des histoires d’amour ! Mon cœur d’artichaut attendra dans une boîte de conserve que je décide de le remettre en place dans ma poitrine ou d’en faire une salade. En attendant, je vais me concentrer sur le plus important : ce poste inespéré chez Hugo & Cie !




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Petite précision car nous nous sommes rendu compte qu'un élément pouvait prêter à confusion : c'est bien toujours Miss New Romance qui est la narratrice de cette histoire. Roxane, Camille, Sylvie et Marine prêtent leur plume en plus de Mélusine pour l'écriture des chapitres, mais c'est bien toujours Miss New Romance qui vous raconte ce qui lui arrive ;)

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74 commentaires

Sha_dow_07

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Il y a 4 ans

Je trouve l'écriture originale avec les différentes auteurs qui participent ! Hâte de lire la suite et d'en découvrir encore plus :)

Versipellis

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Il y a 5 ans

Une super histoire avec laquelle j'ai passé un bon moment !

Miss New Romance

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Il y a 6 ans

Salut Adrianna. Tu n'as lu que le prologue, ce qui n'est manifestement pas suffisant pour t'apercevoir que Marine n'est pas la seule à écrire cette histoire. Par ailleurs, "nul" est un jugement très dépréciatif et assez peu tolérable dans le cadre d'un concours d'écriture. Heureusement que tu t'adresses à quelqu'un de l'équipe Fyctia, et non à un jeune auteur que tu pourrais totalement décourager avec des propos aussi forts. Je te souhaite une bonne continuation !

Hehev

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Il y a 6 ans

Mdair g pa lu

Hehev

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Il y a 6 ans

Je suis désolé Marine, mais ton histoire est nul, ne possède pas d’intrigues dvp

Kandly Spense

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Il y a 6 ans

J'adore...! Hâte de lire le reste !

Miss New Romance

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Il y a 6 ans

Merci beaucoup Morgane :) En espérant que la suite te plaise ;)

Morgane Devilliers

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Il y a 6 ans

Un début très prometteur J'ai hâte de lire la suite. Une très belle plume qui ne demande qu'à être lue

Miss New Romance

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Il y a 6 ans

Oh merci beaucoup Molly :) J'espère que la suite te plaira !

molly reagan

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Il y a 6 ans

Je n'avais pas encore pris le temps de vous lire, et ça y est, je commence ! En réalité ce sont les 504 commentaires qui m'ont stupéfaite!! S'il y autant de com,c est que ça doit valoir le détour ;-) et effectivement, premier chapitre qui donne envie de lire la suite car je suis sûre qu elle ne réussira pas à tenir cette bonne résolution que de mettre l'amour de côte... CQFD :)
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