Fyctia
Chapitre 4.2
Après ma discussion avec Desmond, je passai faire quelques courses pour mon repas du soir. Je rentrai ensuite et une fois à l'intérieur de la maison, j'entendis du bruit venant de l'étage au-dessus. Je déposai mes sacs dans la cuisine avant de monter voir ce qu'il se passait, et trouvai Violet en train de remballer ses affaires.
-Vous partez ? demandai-je.
Elle se tourna vers moi, et je jurai ressentir une vague de frissons dans ma colonne vertébrale en croisant son regard. Ses yeux étaient les plus glaciales qu'il m'ait été de voir de toute ma vie.
-Monsieur est donc capable d'ironie, dit-elle d'un ton acerbe.
-Je vous demande pardon ?
-Quoi, ne me dites pas que vous allez jouer les innocents et faire comme si ce n'était pas à cause de vous que je suis obligée de m'en aller ?
Je ne répondis pas. Violet se redressa et me fit face, croisant les bras sur sa poitrine.
-Monsieur Desmond vient de m'appeler pour me dire qu'il n'avait plus besoin de mes services. Je ne sais pas ce que vous avez bien pu lui raconter lors de votre entretien, mais je vous félicite. Vous avez réussis à le convaincre de me faire partir.
-Qui vous dit que je suis responsable de votre renvoi ?
-S'il vous plaît, ne faites pas comme si vous n'y étiez pour rien. Depuis notre rencontre, vous ne cherchez qu'à me faire partir. Eh bien c'est chose faite ! Même la femme de Desmond m'a dit qu'elle n'avait plus besoin de mes services.
-Sans doute se sont-ils rendu compte que toute cette histoire était allée trop loin et que les événements qui se sont produits ici sont tout bonnement causés par des faits logiques.
-Avez-vous trouvé la moindre explication « logique » à tout ce qui se passe depuis que vous êtes arrivé ?
-Pas encore, mais ça ne saurait tarder.
Je la vis serrez les dents et elle inspira profondément, comme si elle se retenait de ne pas exploser.
-Vous savez, Jonah, dit-elle d'une voix étrangement calme. Des types comme vous j'en ai rencontré des tas. Des gens qui ne voulaient pas croire aux fantômes et qui cherchaient à discréditer les personnes comme moi. Pourtant, j'ai toujours sentis une certaine forme de respect chez eux. Même s'ils ne croyaient pas en mon travail, ils respectaient mes croyances et celle des gens pour qui je travaillais. Vous, vous êtes le premier à n'avoir aucun respect pour moi.
-C'est faux, je...
-Non ! Vous ne me respectez pas. Si c'était le cas, vous n'auriez pas été monter la tête de Desmond pour qu'il me vire et nous aurions pu mener notre enquête chacun de notre côté comme nous le faisions depuis ces derniers jours. Vous n'êtes qu'un sombre égoïste, un enfant qui voudrait pouvoir avoir le terrain de jeu pour lui tout seul.
Je me sentis piquer au vif par ses remarques et me braquai.
-Vous êtes simplement en colère parce que vous ne toucherez pas l'argent que Desmond vous avait promis pour votre travail, voilà tout. Moi aussi je connais les gens comme vous. Vous vous servez de la crédulité de pauvres personnes influençables pour vider leur porte-monnaie.
-Mais j'en ai rien à foutre de leur argent, espèce d’abruti ! Je fais ça parce que je ne veux pas que d'autres soient blessés par un fantôme comme je l'ai été moi. Vous avez vu mes cicatrices, non ?
-Et encore une fois, je doute que ce soit un esprit qui soit à l'origine d'une telle blessure.
-Je sais ce qui m'est arrive ce jour-là, et je sais ce que d'autres ont subit. Et à cause de gens comme vous, d'autres se retrouveront blessés ou peut-être même tués par des fantômes, parce que vous n'aurez pas été foutu de mettre votre égaux surdimensionné de côté.
-Changez de ton avec moi, d'accord ! dis-je en m'approchant d'elle. Comment osez-vous me juger de la sorte, vous ne me connaissez même pas ?
-Ces quelques jours passés en votre compagnie m'ont suffit pour me faire une opinion.
-Eh bien voilà au moins un point sur lequel nous sommes d'accord. Finalement, vous avez raison. Je n'ai pas le moindre respect pour vous ni pour vos pseudo croyances. Vous n'êtes qu'une manipulatrice qui profite de l’imbécillité des autres pour vous en mettre plein les poches, et rien de ce que vous direz ne me fera changer d'avis là-dessus.
Un cri effroyable ponctua ma phrase et raisonna dans toute la maison. C'était si puissant que nous dûmes tous les deux nous boucher les oreilles. Puis quelque-chose se brisa dans la cuisine. Je regardai Violet un instant avant de me précipiter hors de la pièce et de descendre.
Cette fois, pas question que la personne qui s'était introduite ici ne s'échappe.
1 commentaire
cedemro
-
Il y a 3 ans