Julie-anne bastard Mieux vaut motard que jamais Tu veux me faire mourir ?

Tu veux me faire mourir ?

Je suis encore en train de pester dans ma tête quand je rejoins mon amie dans le salon.

― Tu veux me faire mourir ? m'interroge-t-elle en désignant le plateau rempli de victuailles.

J'avoue que je n'ai peut-être un peu abusé : on trouve non seulement un délicieux gâteau réalisé par mes blanches mains, mais aussi de la crème chantilly, des bonbons acidulés et des cookies aux éclats de noisette. Je dépose également deux grands mugs devant nous. Il faut ce qu'il faut pour reprendre des forces.

― Tu n'es pas obligée de manger, protesté-je. Si tu préfères, je peux t'apporter une pomme. J'enlève tout si tu veux.

― Non, non, ne te donne pas cette peine.

Anjali me sourit et quand Anjali sourit, c'est une dose de bonheur à l'état pur qui déferle dans votre âme. L’effet est immédiat. Je me sens mieux et chasse temporairement le nuage noir qui s'est installé (par ma faute, soyons honnête) au-dessus de ma tête. Je m’écroule à côté d’elle sur la banquette.

― Elle m'a poussée à bout !

― Et donc tu as décidé de manger des gâteaux hypercaloriques et d'endommager toutes tes fringues. Tu sais qu'il est un peu tard pour faire ta crise d'adolescence, n'est-ce pas ?

― N’importe quoi ! Tu n'y es pas du tout ! C'est de sa faute si j'en suis arrivée là.

― Ta réaction est vraiment très mature, tu as raison.

― Si ta mère était comme la mienne, tu comprendrais ! Mais la tienne est juste parfaite.

Sans mentir, la mère adoptive est charmante, drôle, aimante. Elle a réussi le double pari d’être à la fois présente sans être envahissante. Elle a toujours laissé à sa fille la latitude pour s’épanouir. Quand ma mère avait besoin de connaître mon emploi du temps à la seconde près, passait à la question mes amis et refusait systématiquement que je participe à la moindre sortie ou fête, la mère de mon amie lui proposait de la déposer à la soirée, attendait que sa fille se confie sans la harceler et lui faisait confiance pour se montrer raisonnable. On échange ?

― Je crois que j'ai compris les grandes lignes du problème, mais ce n'est pas nouveau en même temps que ta mère t'agace. Pourquoi aujourd'hui as-tu décidé de ruiner ta garde-robe ? Si tu as des envies de renouveau, il y a quelques robes que je veux bien récupérer avant que tu ne les saccages. Alors, avoue tout ! Elle veut te brancher avec un mec, c’est ça ? Ou pire ta mère a un mec ?

Cette fois, c’est à mon tour d’éclater de rire. Ma mère, le parangon de la vertu, dans les bras d’un homme. D’un homme, un vrai. Un autre que mon père. En fait, je n’ai pas vraiment envie de rire, je crois. Mais maintenant qu’elle le dit.

― Je lui ai dit que j'avais un mec.

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