Michbonj Miel prend le 96 Télé réalité coquine

Télé réalité coquine

C'est lui, bon dieu mais regarde, c'est lui !

- Qui ?

- Lagarde, le journaliste ! Il va entrer !

- Il ne me connaît pas, je vais voir ce qu'il fait ? J'en profiterai pour acheter des capotes des fois que tu pointes ta queue une de ces nuits !

Elle sortit et s'engouffra dans la boutique. Claire demanda où Françoise était partie, Miel lui répondit :

- Acheter des capotes en face !

Le barman de service était un ami de son frère Pierre, il était musicien aussi et un militant républicain qui avait fait de la prison entre autres à Long-Kesh. Il leur parla de la boutique.

- C'est fou le boutique de cul, y'a du fouet et des gadgets pour se fourrer ! De la cuir, du chaîne, du clou et même des menottes de cops !

Françoise revint en agitant sa boite de capotes.

- J'en ai trouvé à la fraise ! Génial non !

- Raconte, qu'est-ce qu'il a acheté ?

- Je n'ai pas tout vu c'était un coin spécial-homme, mais je crois qu'il est porté sur les godes et la dentelle !

- Intéressant, il a acheté ?

- Oui mon pote il a acheté et je suis témoin ! Il me reconnaîtra, je lui ai parlé !

- Qu'est-ce que tu lui as dit ?

- Je lui ai montré un gros vibromasseur et je lui ai demandé s'il avait déjà essayé le même modèle, que je voulais l’offrir à un copain pédé qui avait sa taille ! Il ne m’a pas répondu ?

- T'es gonflée tout de même ! ​

- Comme une vieille poupée d’en face, en latex !

Les autres musiciens étaient arrivés et la musique commença à résonner dans le pub. A vingt heures trente, Françoise, Claire et Miel partirent à la télé. Farid les attendait devant la porte des studios. Ils entrèrent dans la maison et furent dirigés sur le studio d'enregistrement. Miel passa au maquillage et les trois autres s'installèrent derrière le siège qui lui était réservé. Il y avait un petit carton derrière chaque fauteuil et Françoise regarda les noms des invités, il y avait plusieurs journalistes. Françoise revint tout excitée. Elle dit aux deux autres que Lagarde était invité. Miel revint du maquillage et Françoise lui expliqua le coup. Miel dit qu'il y avait plusieurs loges de maquillage, au moins deux et qu'il connaissait bien une des maquilleuses, rencontrée sur un tournage. Il allait lui demander ou Lagarde se faisait passer la poudre.

Il revint cinq minutes après et dit qu’effectivement Lagarde était dans l'autre loge. Françoise leur proposa la chose suivante : elle irait maintenant aux toilettes, attendrait que Lagarde sorte de la loge, Claire viendrait lui dire quand il serait dans le studio, elle rentrerait dans la loge et demanderait le sac de monsieur Lagarde, de plus elle le connaissait bien son sac. Il n'avait certainement pas eu le temps de rentrer chez lui et on ferait du déballage en direct. Françoise se dépêcha de sortir et de gagner les toilettes. Cinq minutes après Lagarde arriva sans son sac. Claire alla aux toilettes à son tour et revint peu après. Ils étaient tendus tous trois et se demandaient ce que foutait Françoise.

La régie procédait à divers réglage et essais et annonça l'antenne dans cinq minutes. Un haut-parleur rappelait le décompte de minute en minute puis il décompta les secondes. Au "tout le monde en place" du réalisateur, il restait trente secondes et Françoise vint s'asseoir avec la sacoche. Lagarde ne vit pas la manœuvre, elle avait attendu la dernière minute pour aller s'installer derrière Miel.

La réalisatrice présenta la soirée et les invités. On parlerait d'insécurité et de violence, il y avait sur le plateau des victimes de violences, des journalistes, un sociologue auteur d'un livre sur le sentiment d'insécurité et un juge. Le débat ronronnait doucement quand en passa la parole au sociologue. C'était un jeune type brillant, chercheur au C.N.R.S, et qui s'attacha à démontrer que l'insécurité était le fond de commerce des partis d'extrême-droite et que ceux-ci faisaient monter la pression pour gagner de l'électorat. Il expliqua qu'il y avait peut-être moins de crimes qu'avant, mais que les chiffres étaient fournis par le ministère de l'intérieur. Tout était confondu, du vol d'autoradio au braquage de banque, du viol au chèque sans provision, on avait absolument du mal à cerner les vrais problèmes. Il s'apprêtait à démontrer que le sentiment d'insécurité est lié au rapport que l'on a avec son corps quand Lagarde, excédé, monta au créneau. Il débitait ses horreurs habituelles et salua le courage des vrais français comme cet homme, présent sur le plateau. Homme qui n'avait pas hésité une seconde à intervenir… Miel décida de lui répondre, il fit un signe à la réalisatrice. Elle le présenta et lui donna la parole.

- L'individu qui vient de parler se targue d'être un journaliste mais il n'écrit pas dans un journal, c'est un tas de merde et lui-même en est un magnifique !

La réalisatrice lui demanda d'éviter les insultes et de s'expliquer.

- Il a dit dans son torchon que j’étais un citoyen exemplaire parce que j'avais tué un homme qui venait de braquer une banque, je lui avais interdit d’écrire de telles saloperies. La vérité c'est que je n'ai absolument pas fait exprès de renverser ce pauvre gars. Lui, il a eu le courage de passer à l’action et de prendre de l’argent là où il y en a. Je suis totalement de son côté et si je ne le fais pas moi-même, c'est parce que justement, je ne suis pas courageux. J'ai peur de me révolter ou plutôt d'aller jusqu’au bout de ma révolte. Je tiens trop à ma liberté et je ne veux surtout pas risquer de tuer des gens qui sont déjà des victimes du système de merde qui nous pousse à voler. Je tiens à faire des excuses publiques à sa famille et à ses amis et qu'ils sachent bien que je ne laisse pas dire n'importe quoi à un nazillon !

- J’ajouterai qu'avant de faire de la morale à grand renfort d'articles qui sont parfois des appels à la haine, il faut avoir les cuisses propres et que ce monsieur ne les a pas tellement nettes ! C'est un vrai pervers ! Il est connu pour des pratiques pas très nettes ! Ce n'est vraiment pas à lui de montrer l'exemple !

Lagarde était rouge de colère et apostrophait Miel.

- Ou il en a trop dit ou pas assez, allez Jusqu'au bout mon vieux, videz votre sac !

- Je ne suis pas ton vieux, heureusement pour moi et c'est pas mon sac que je vais vider c'est le tien !

Miel se retourna et pris le sac que lui tendais Françoise. Il le vida sur la table, les gens étaient morts de rire, Miel exhiba deux culottes de latex avec emplacement pour la bite, un godemichet bizarre avec des espèces de bubons de caoutchouc et un tube de lubrifiant. Il y avait aussi deux revues pédophiles. Il lança une des culottes qui atterrit sur la tête de Lagarde. L'hilarité était à son comble et le réalisateur avait du mal à ramener le calme. Lagarde se leva pour partir et Miel lui demanda de ne pas oublier son sac.

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