Lhana1709 Le jeu des apparences ! Le jeu

Le jeu

Encore un petit bourgeois friqué qui vit de ses rentes et passe sa vie d'hôtels de luxe en yachts privés. Facile d'avoir un corps de rêve et ce bronzage éclatant quand on ne fout rien de sa vie et qu'on obtient toujours tout ce que l'on veut.

D'ailleurs, il ne peut pas mettre un tee-shirt, bordel ! C'est indécent !

D'un mouvement brusque, je me dégage de son emprise mais me décide tout de même à le suivre.


Nous longeons le comptoir du bar, traversons ce qui semble être un lounge désert, pour atterrir sur une terrasse privée au bord d'une piscine, proche de la plage. Sur les lattes de bois blanchies par le soleil, quelques transats sont posés, invitant à la détente. Je prends sur moi, pour ne pas lorgner sur son corps parfaitement ciselé. Oh Lola ! Reste concentrée !

— Essayez de vous connecter ici ! On capte le haut-débit de la direction ! me dit-il avant de s’éloigner rapidement en m’abandonnant là.


Je m'assois sur un des transats et sors mon portable de la poche de mon short. Le signal détecté est bon !

Au moins, il ne s’est pas foutu de moi !

Je tape l'adresse de la compagnie aérienne. Ouf ! Je vais pouvoir réserver nos billets.

Je déchante rapidement en constatant la lenteur d'ouverture de la page Internet.

Ce n’est pas possible !? En plus, le jour décline. Je ne vais jamais réussir à retourner dans le hall de l'hôtel, il m'a perdu dans ce labyrinthe.

Enfin je pousse un cri de victoire ! La page s'est ouverte ! Mais je peux y lire aussitôt, dans un encadré rouge alarmant :


"En raison d'une avarie technique, l'ensemble des vols internationaux au départ de Cancun est suspendu jusqu'à nouvel ordre. Nous vous invitons à différer votre voyage et nous excusons pour la gêne occasionnée."


C'est quoi cette blague !? De rage, je balance mon téléphone qui se fracasse sur les lattes. Quelle conne ! Il ne manquerait plus qu’il rende l'âme ! Alors que je me penche pour ramasser l'appareil et constater les dégâts de mon geste inconsidéré, je sens une main se plaquer sur ma bouche et des bras m'agripper fermement.

De terreur, je tente d'hurler mais seul un son étouffé sort de ma bouche tandis qu'une voix chaude me murmure à l'oreille :

— Chut ! Arrête d’hurler !

Oh cette voix à l'accent chantant, elle m'exaspère autant qu'elle m'excite.

— Mais vous êtes malade ! J'ai eu une de ces peurs !

— Détends-toi, mi pequeña furia ! Profite et regarde un peu ce magnifique coucher de soleil ! propose-t-il en me retournant face à la mer.

Petite furie !! Non mais il se prend pour qui ?!

De mauvaise grâce, je lève la tête en suivant la direction qu'il m'indique. Ma mauvaise humeur s'apaise aussitôt face à ce spectacle. Effectivement, c'est sublime ! Le ciel se pare de teintes rosées et le soleil embrase la mer. Je reste sans voix.

— Alors ? impressionnée ?! glousse-t-il en me décochant un sourire ravageur tout en me tendant un verre de jus de fruits, sorti de nulle part.

— Je comprends ce que ta mère voulait dire quand elle m'a raconté que tu ne savais pas t'amuser !

Sa remarque me fait bondir. Délaissant le vouvoiement, je lui réplique, acerbe :

— Je te conseille de laisser ma mère en dehors de ça ! Ça ne t'a pas suffi de la sauter ? Faut m'humilier aussi ?

— Quoi ?! s’exclame-t-il en manquant de s’étouffer. Mais tu es folle ? Je n'ai jamais couché avec ta mère !

Il se pose d'un mouvement las sur le transat à proximité, en se prenant la tête dans les mains.

— Ah mais je comprends mieux ta réaction quand tu as débarqué comme une dingue ! Tu sais, j'ai juste été une oreille attentive. Ta mère en avait besoin. D'ailleurs, tu ne devrais pas être si dure avec elle.

— Pour qui tu te prends avec tes leçons de morale ? Tu ne connais rien de nos vies !

— Oh si ma belle ! répond-il aussi vite. J'en sais visiblement plus que toi !

Je n'aime pas son ton narquois et lui lance un regard noir.

— Bon ! Arrêtons de nous prendre la tête, me coupe-t-il. Je te propose un jeu : une question contre un avantage.

Je le dévisage, dédaigneuse.

— Tu crois vraiment que je n'ai que ça à faire ?

— Visiblement, oui ! sourit-il en désignant la page sur les vols que j'ai laissé ouverte sur mon téléphone.

Bon d'accord, il m'a eu !

— Je peux te demander ce que je veux, en échange tu auras un privilège. Tu en penses quoi ?

— Dis-moi pourquoi j'aurai envie de jouer à un jeu comme ça, avec TOI ?

— Car il y a des milliers de choses à découvrir et que tu as besoin de décompresser… contre-t-il d'un sourire craquant.

Il sent le tombeur à plein nez. Ce mec doit enchaîner les nanas ! Pourquoi s'intéresser à moi ?

Résolue à le prendre à son propre piège, j'accepte son défi débile.

— Très bien, puisque tu y tiens ! Que faisais-tu avec ma mère cette nuit-là ? Dans cette chambre ? Sur un lit ? A moitié à poil ?

Il semble tout d'un coup mal à l'aise. Touché ! Il se frotte la nuque en ajustant son short, à défaut d'avoir un tee-shirt et fuit mon regard.

— Ecoute, je ne crois pas que ce soit à moi de te parler de tout ça… Mais disons que ta mère était en train de se saouler au bar et elle commençait à avoir l'alcool triste et bavard. Plutôt que de la laisser se ridiculiser, je l'ai emmené dans sa chambre. Elle a dû se sentir en confiance car elle s'est confiée à moi, sans filtre, le reste de la nuit. On a fini par s'endormir, c'est tout.

Un vrai samaritain, il semblerait !

Sa version me laisse perplexe… Ma mère est parfois un peu fofolle, mais tout ça ne lui ressemble pas : s’enivrer, partager sa chambre avec un inconnu…

Cela dit, cela ne lui ressemble pas non plus de s’enfuir à l’autre bout de la planète et pourtant nous sommes ici…

— Et donc, qu’est-ce que je gagne comme avantage ? rétorqué-je, en coupant court à mes interrogations.

— C'était à moi de te poser une question, petite maline !

— Ah ! Et tu veux savoir quoi ? réponds-je légèrement bougon.

Il frotte son menton avec son index en me fixant d'un air charmeur.

— Qu'est-ce que tu étudies en France, Lola ?

— Je suis en deuxième année de licence de langues étrangères et toi que fais-tu ici ?

— Ah ah ! Si je réponds, j'aurai quoi comme privilège ?

— Celui de pouvoir me parler ! le provoqué-je, taquine.

Subitement, il se met à rire, faisant apparaitre une fossette sur sa joue gauche, le rendant encore plus charmant et attirant.

Non il ne me fait pas d'effet ! Stop !

Du tac au tac, il me tend un papier inscrit d’une belle écriture linéaire qui me rappelle le mot du petit-déjeuner : « Code spa : 3825 ».

— C’est cadeau ! Tu as bien mérité de te détendre ! Oh fait, moi c'est Diego. Bonne nuit miss.


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3 commentaires

Seph

-

Il y a un an

Holà qué tal? 👀🤓 I spik anglich veri ouel. 😎😅
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