Fyctia

6 juin 1997, Londre.

"Je prendrai le train demain matin aux alentours de 9h30, je n'ai pas oublié d'offrir les macarons à madame Zayne, elle t'en remercie d'ailleurs.... Je t'aime papa, fais la bise à maman de ma part...vous me manquez." En compagnie de sa lettre fleurit volante, une jeune fille déambulait dans l'enceinte de l'école. Dictant à cette dernière ce qui se devait être écrit, tout en admirant l'impressionnante architecture qui s'offrait à elle.

Ça allait lui manquer, ces trois années s'étaient passées à une vitesse folle.

Nombreux sont les bons moments qu'elle avait passé dans cet établissement. De l'air à la fois autoritaire et doux de son professeur de métamorphose à la gentillesse sans pareille des cantinières.

Son familier allait aussi lui manquer.

La vie ne sera jamais plus la même une fois les portes de l'école franchies, le monde du travail allait être rude pour une personne de son élément.

Mais elle allait s'y accrocher, elle comptait bien devenir la meilleure herboriste du pays!

D'ailleurs en parlant de travail, avait-elle remise sa lettre de motivation à miss Esmeralda?

Perdue dans ses pensées, elle ne s'aperçut qu'après quelques minutes, la luciole volant non loin d'elle.

Celle-ci virevoltait gracieusement au dessus de l'imposante statue principale, avant d'avancer lentement vers l'extérieur.

Émerveillée, elle suivit la petite créature inconsciemment, telle une mouche attirée par le feu.

Elle dégageait une étonnante lumière violette, était-ce une nouvelle espèce qui se serait échappée de la serre ?

La jeune adolescente pressa le pas, ne souhaitant perdre de vue l'objet de sa curiosité. Elle traversa rapidement le grand jardin, ignorant sans le vouloir le jardinier qui l'avait salué. Impatiente de mettre la main sur la luciole, elle s'aventura sans aucune hésitation vers la forêt, ne prêtant guère attention aux avertissements à son l'entrée, ou à la brume qui s'était petit à petit formée autour d'elle.

Telle une mouche attirée par le feu, elle n'a également pas réagit lorsque finalement, le petit insecte s'était approché d'elle. Ni quand d'autres se sont mis à graviter autour de son corps, tournant autour comme des vautours.

Non, elle n'avait rien remarqué de tout ça.

Telle une mouche attirée par le feu, la beauté a fait baisser sa garde, poussé à se jeter dans la gueule du loup.

Une mouche ne se rend compte de son erreur que lorsqu'elle finit avec les ailes brûlées.