Fyctia
Rencontre inévitable
Bip bip bip
Plus que 15 minutes.
Après un brossage de dent rapide sous la douche, je sortis en vitesse en évitant le petit rebord, pour retrouver ma sainte serviette. Je me séchais aussi rapidement, essayant de ne pas penser au froid qui traversait la pièce. Elle avait de gros problèmes de chauffage.
Et moi j'allais être en retard! J'attrapai mon téléphone posé sur l'évier
et regardai l'heure : 16h30.
L'endroit qu'il m'avait envoyé était une galerie très vendue ces temps-ci.
Beaucoup d'articles vantaient les nombreux tableaux exposés.
Je m'habillai d'un pull large noir, stylisé par moi. Des tâches bleues et violettes étaient parsemées un peu partout.
J'avais fait ça à l'acrylique, et c'était plutôt réussi. Accompagné d'un pantalon large gris et d'une veste noire j'enfilais mes baskets blanches assez fière de moi.
- Ça colle bien avec mes mèches violettes. Me felicitais-je face à mon miroir.
Je claquai la porte et la fermai en me dirigeant vers mon vélo accroché sur la barrière de ma résidence.
Parcourant la ville, je regardais le paysage défiler. Des dizaines d'immeubles, magasins et rues à perte de vue. Mon cœur s'emballait de plus en plus à l'idée de voir ce tableau en vrai. Je souris en y pensant.
À croire que j'étais tombée amoureuse de l'œuvre. Étrange que ce ne soit pas son créateur qui me fasse vibrer.
J'allais quand même rencontrer un peintre connu.
Je retins mon souffle quand l'enseigne de l'exposition apparut.
17h pile.
Il était juste au dessus d'elle.
Einsso.
Il portait un col roulé bleu ciel et un jean blanc. Son long manteau blanc faisait office de cape. On aurait dit un mannequin.
Il me reconnut tout de suite.
Je roulais et me postai juste devant lui descendant de ma monture.
Il me tint le guidon en prenant ma main par la même occasion.
Ses yeux noirs restaient fixés sur moi.
J'étais captivée.
Et il le savait. Il esquissa un sourire tendre.
- Alors, Maone c'est ça ? Sa voix était plus grave que ce que son physique laissait imaginer.
Il observa ma main dans la sienne avant de la lâcher timidement.
Bizarre.
- Oui et toi...Einsso je crois? Dis-je d'un ton sceptique.
Il rit à ma phrase.
- Hmmm....si on veut. Tu peux m'appeler Ezio.
C'est mon vrai prénom ajouta-t-il. Ses lèvres étaient pincées comme si il venait de faire une bêtise.
Révélation pas si surprenante.
Repensant à ma bicyclette, je regardai les alentours. Un petit bar derrière moi, la route et des barrières.
On se trouvait en plein dans un carrefour.
- OK Ezio. Sinon, tu me fais visiter un peu ton exposition? Si on peut toujours y entrer bien-sûr. J'avais pris une voix plus amicale.
- Ah...ouii tu peux, tout le monde est parti.
Par contre je vais devoir te demander de me poser ton vélo à l'entrée. Prononça-t-il gêné en se frottant le cou.
- Pas de soucis! Je me dirigeai vers l'entrée. C'est fou comme les murs étaient remplis entre dessin cartoon, graphes, affiches et coups de pinceaux.
Un univers artistique.
Ezio imita un portier en m'ouvrant. M'indiquant l'intérieur, il fit une petite courbette.
Je crus le voir sourire d'un air suffisant, alors que je traversai le seuil.
4 commentaires
Mayiah K
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Il y a 3 ans
W.F Woox
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Il y a 3 ans
Анне Росие
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Il y a 3 ans
W.F Woox
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Il y a 3 ans