Fyctia
52. Plaisirs inavouables
_ Je suis vraiment désolé de devoir annuler ce week-end à Madrid, ma puce.
Nous avions programmé un petit séjour en amoureux à Madrid depuis plus d'un mois, heureux d'avoir enfin deux jours de repos en simultanés. J'ai du mal à cacher mon désarrois. Partir, m'aurait fait le plus grand bien. Partir, nous aurait fait le plus grand bien. Je me faisais une joie de m'éloigner de cette ville et ce, malgré tout ce dont je ressens pour cette dernière.
_ Tu es obligé d'y aller? Tenté-je une énième fois.
_ Ana, tu sais à quel point ces conférences sont importantes pour moi et pour l'image que je souhaite véhiculer. Les plus grands noms du monde médical seront présents et les médias également. Tu imagines ce que cela représente à l'égard de la clinique? Et je ne vais pas gâcher ma renommée professionnelle pour un week-end à Madrid, voyons!
J'ai les larmes aux yeux, je ne sais pas qui de nous deux est le plus égoïste.
Il est vrai que c'est une très bonne opportunité pour lui et une véritable reconnaissance pour le travail qu'il a accompli jusqu'à aujourd'hui. Je décide de me reprendre, haussement d'épaules, sourire de façade.
_Tu as raison, je ne sais pas ce qui m'a pris d'insister autant, excuse moi chéri.
Je me blottis dans ses bras et me jure intérieurement de ne jamais recommencer ce genre de crise idiote.
_ Tu peux toujours venir à New-York avec moi pendant tes deux jours de libre, tu sais.
_ C'est gentil mais je ne préfère pas, il faut absolument que je me repose et avec le décalage horaire, le voyage risque d'accentuer en flèche mon épuisement quotidien. Deux jours à dormir ce n'est pas mal non plus, dis-je plus pour moi que pour lui.
_ Je vais en profiter pour voir Julie, repris-je re motivée par cette perspective familiale.
_ Oui Julie euh...qui est cette Julie? Je la connais? Demande-t-il perplexe.
_ Tu plaisantes, là ?
Son expression interrogative m'exaspère.
_ Julie, ma cousine Julie, dis-je incrédule et au bord de la crise de nerfs.
_ Aaaaah oui, j'ai cru que c'était une de tes amies un peu niaise avec qui tu passait tout ton temps il y'a quelques années. Julie ta cousine, qui vient d'emménager sur Paris...c'est bien ça, n'est ce pas?
_ Oui, en effet, c'est bien ça, réponds-je dépitée. Et pour ta gouverne, elle ne s'appelait pas Julie mais Mathilde, c'était juste après la fac, nous étions en interne ensemble et elle était tout sauf "niaise", soit dit en passant.
_ Julie, c'est celle que nous avons vu l'été dernier.
Sa phrase ressemble davantage à une question qu'à une affirmation.
Nous avons passé deux semaines de nos vacances d'été chez mes parents dans le sud de la France l'an dernier et au moins les trois quarts en compagnie de Julie. Gregory peut vraiment se montrer agaçant parfois, tellement absorbé par son travail et sa réussite professionnelle. Il en oublie très souvent le côté personnel.
Je souffle un bon coup, attrape mon téléphone et me rue sur le numéro de Julie.
"_ Allo?
_ Julie, c'est Ana.
_ Ana !! Je suis tellement contente de t'entendre, ça faisait trop longtemps. Tu sais que je suis à Paris maintenant?
_ Oui tante Sylvie me la dit.
_ J'ai bien cru que tu ne m'appellerais jamais.
_ Oui, je suis désolée, j'ai eu pas mal de travail ces derniers temps.
_ Tu l'as revu?
_...
_ Mmmh, je vois.
_ Tu es libre ce week-end?
_ Je suis toute à toi!
_ Super, que dirais-tu de venir dîner à l'appart' demain soir?
_ C'est noté! Ton mâle sera là?
_ Non, il part à New-York pendant quelques jours.
_ Parfait, soirée entre gonz' alors.
_ Yes, Tu te rappelles de l'adresse?
_ Oui, rue Voltaire, c'est ça?
_ Absolument, à demain bichette!
_ Ouiiiii."
Je suis heureuse de passer un moment avec elle. Je n'ai pas vu le temps passé, dire qu'elle a 22 ans, maintenant. Le même âge que moi lors...raaaah. Conneries.
Grégory est la tête dans sa valise lorsque je pénètre dans notre chambre.
_ Celle-ci ou...celle-ci pour l'ouverture de cérémonie? M'interroge-t-il, indécis, en pointant deux chemises étalées sur le lit.
_ La deuxième, m'exclamé-je sûre de moi.
_ Mmmh...non celle-ci fera l'affaire, conteste Grégory.
_ Alors pourquoi me demander mon avis?
Je quitte la chambre blasée. Suis-je à fleur de peau? La moindre petite réflexion me dérange et je déteste être dans cet état. Je file sous la douche brûlante. Quelle sensation incroyable. Mon humeur massacrante semble s'évaporer en même temps que l'eau glissant le long de mon corps. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, pensées bloquées et sentiments envolés. Grégory, nu, vient me rejoindre sous cette cascade de perles. Son regard sauvage ne laisse aucun doute sur ses intentions à venir et l'excitation s'empare de moi petit à petit.
_ J'ai tellement envie de toi, murmure Grégory à proximité de mon oreille.
Ses mains se baladent sur l'ensemble de ma chaire.
_ À ce que je vois, tu en as envie toi aussi. Tu m'exci...
Je lui fais signe de se taire. Son érection n'en devient que plus grande.
Et sans se faire prier davantage il vient s'enfoncer en moi. L'eau estompe quelque peu la douleur de son geste brusque mais paradoxalement cela me fait du bien. J'ondule mon corps au rythme du sien. Je suis proche de l'orgasme. Je le sens, il arrive. Il est...
_ Aaah.
Grégory vient de jouir et sa tête se poser sur ma poitrine. Son membre, quant à lui, est sorti aussi vite qu'il n'est rentré. La frustration monte. Il ne perd pas plus de temps en se ruant à l'extérieur de la douche.
Dès lors, il faut que je me rende à l'évidence, l'extase sera pour une prochaine fois. À moins que...restée seule sous cette douche torride, je glisse langoureusement mon index le long de mon ventre jusqu'à atterrir à cet endroit aussi angélique que démoniaque. Il ne me faut pas longtemps pour exploser dans un plaisir intensément jouissif.
Malheureusement, ce n'est pas le visage que j'aurais aimé voir qui s'est interposé au moment de tous les possibles...
2 commentaires
Pjustine
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Il y a 7 ans
Emilie May (Bookofsunshine)
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Il y a 7 ans