Fyctia

Soudain, il s'effondre, il tombe à genoux et se met à pleurer :

- J'ai envie de le tuer Maya, c'est de ma faute, on a joué à ce jeu à la con, toi t'as accepté pour me faire plaisir, et maintenant t'en ressors traumatisée. Je vais jamais me le pardonner, je suis désolé bordel.

Je n'arrive pas à lui dire que ce n'est pas grave, car ce qui m'est arrivé est grave. En revanche, ce n'est pas de sa faute, je ne lui en veux absolument pas. Si son ami est un dangereux prédateur, il n'y est pour rien.

Je m'agenouille à ses côtés et le prends dans mes bras. Je le réconforte quelques secondes avant qu'il décide d'inverser les rôles :

- C'est pas à toi de me réconforter ma chérie, viens dans mes bras.

Je m'abandonne dans ses bras en pleurant à chaudes larmes tandis qu'il sèche péniblement les siennes.

Alors que je suis blottis contre lui, j'aperçois sa montre et j'essaie de lire l'heure.

Il est 00h30 : Bonne année.

J'émerge d'un sommeil léger, je n'ai quasiment pas dormi, je me sens lourde et épuisée. Péniblement, je sors de mon lit et me dirige vers la salle de bain. Je me poste devant mon miroir et me regarde quelques secondes avant d'exploser en sanglots : tout me revient. Ces quelques heures de sommeil m'ont permis d'oublier un court instant ce que je viens de vivre, mais la réalité m'a rapidement explosé au visage. Je me laisse tomber sur le sol, démunie de tout amour-propre.

La porte de la salle de bain s'ouvre violemment et Roméo me rejoint, affolé :

- T'es tombée ? T'as mal où ?

Je continue de pleurer, aucun mot ne sort de ma bouche, j'ai juste besoin d'extérioriser au maximum.

Rapidement, Roméo constate que je ne suis pas blessée et comprend que les événements de la veille sont en train de me chambouler. Il s'installe à mes côtés et me prend dans ses bras en silence. Au bout de quelques secondes, je l'entends craquer et se mettre à pleurer à son tour, l'année ne pouvait pas plus mal commencer.

Après quarante minutes de pleurs silencieux, Roméo se lève, attrape délicatement ma main et m'aide à me tenir debout. Ensuite, il me demande de me préparer. Je ne sais pas ce qu'il a prévu mais je suis certaine que passer un peu de temps avec lui en dehors de mon appartement me ferait du bien. Je ne veux surtout pas qu'il parte et me laisse seule ici, je me mettrais à cogiter et deviendrais probablement folle de chagrin.

Une fois prête, je me dirige timidement vers la porte d'entrée et il me rejoint :

- Allez viens ma chérie, on va faire un tour.

J'attrape sa main et nous rejoignons sa voiture. Je ne lui demande pas où il compte m'emmener, je m'en fiche. Peu importe où nous allons, du moment que je suis avec lui, je suis prête à aller n'importe où.

Au bout d'une vingtaine de minutes, nous arrivons dans une rue que je ne connais pas mais que je trouve adorable. Il y a de nombreux magasins, l'ambiance est chaleureuse et festive, je suis impatiente de m'y balader.

En sortant de la voiture, je constate que nous sommes devant un bar. Roméo m'invite à y entrer et une fois à l'intérieur, mon cœur fond : je suis dans un bar à chats :

- Je me souviens qu'à notre premier date tu m'as dit que tu adorais les animaux, en particulier les chats et les chiens, je me suis dit que ça pourrait te faire du bien de venir ici. Installe-toi, je vais nous chercher à boire.

Ni une ni deux, je fonce m'installer sur une banquette. À ma droite, un chat en train de faire la sieste, à ma gauche, un autre chat également en train de se reposer. Je suis au paradis. Rapidement, un des chats se réveille et vient se frotter à moi. Timidement, je me mets à le caresser et il ronronne joyeusement. Roméo me rejoint et s'installe en face de moi, il me tend un milk-shake au chocolat en arborant un large sourire que je lui rends chaleureusement :

- Merci beaucoup, dis-je les larmes aux yeux.

- Ne me remercie pas, c'est rien. Je cherchais un moyen de te changer un peu les idées et de t'apporter de la douceur, j'ai vu que ce bar était ouvert alors qu'on est le 1er janvier, j'ai sauté sur l'occasion.

Je lui souris, rien ne pouvait me faire plus plaisir, les chats sont adorables et très câlins et ce moment me rend si heureuse que j'en oublie presque l'effroyable incident de la veille.

Après deux heures de caresses et de ronronnements, nous quittons le bar le sourire aux lèvres. Les efforts que fait Roméo pour m'aider au maximum à surmonter ce que j'ai vécu me touchent énormément. J'apprécie qu'il fasse preuve de tant de bienveillance, il est doux, patient, gentil, je me sens si bien avec lui que je ne sais pas comment je vais vivre notre séparation à la fin de la journée. Je n'ai pas envie de rester seule chez moi :

- Tu peux dormir à mon appart ce soir ?

- Oh, tu es sûre ? me demande-t-il étonné.

- Oui, j'imagine que tu aimerais peut-être voir des amis ou aller souhaiter la bonne année à des gens mais j'ai pas envie de rester seule.

- Je comprends t'en fais pas, et pour le moment des amis j'en ai plus, c'est toi et toi seule qui comptes.

- Merci beaucoup mon amour.

- Tu te mets à me donner des surnoms maintenant ? demande-t-il en rougissant.

- Oui, tu n'aimes pas ?

- Si, j'adore, ne t'arrête jamais !