Fyctia

MIA

9h, BUREAU SUAREZ ASSOCIES, Westminster.

- Putain Mia j'ai mal au crane j'ai tellement picolé hier soir. Tu crois que les boss et les clients l'ont remarqué ?

- Noooooon pas du tout, lui répondis-je en ricanant.

- Petasse !

Nous éclatons de rire toutes les deux lorsque mon téléphone sonne, indiquant un SMS sur WhatsApp.

• Connard Arrogant : Viens avec moi ce soir. Sois prête pour 20h. Rejoins-moi devant le cabinet.

Oh. Mon. Dieu.

Le connard arrogant alias Gabriel m'a écrit.

Oui je l'ai renommé ainsi dans mon répertoire de téléphone lors de mon arrivée après sa réflexion de merde, et je ne l'ai jamais changé depuis.

De toute façon, même si je le trouve séduisant et que nos échanges se sont apaisés, il n'en reste pas moins un connard arrogant.

Dans son sms, aucun point d'interrogation, comme s'il était absolument impossible pour lui que je puisse refuser son invitation.

En arrivant ce matin, mon café était déjà déposé sur mon bureau. Il est vrai que cette petite attention m'a fait sourire et c'est aussi vrai que j'ai repensé à lui hier soir et à ce moment hors du temps que l'on avait vécu, une nouvelle fois, la veille.

Et c'est aussi vrai que j'ai profité de l'absence de mon mari et d'Isabela ce matin, qui sont partis plus tôt que moi, pour me caresser en pensant à mon boss.

Je voulais extraire toutes pensées impures de mon esprit avant de démarrer cette nouvelle journée à ses côtés.

Et voilà qu'il me balance ça.

Je déteste ce genre d'hommes qui pensent que tout leur est dû. Je préfère nettement mon Léo et sa séduction maladroite.

• Connard Arrogant : Ne sois pas en retard.

• Moi : Non.

• Connard Arrogant : Mia... Ne joue pas l'insolente avec moi je t'ai déjà prévenu hier soir.

• Moi : Beaucoup de mots pour pas grand-chose alors on dirait.

Oui, je joue l'insolente, je le provoque.

J'entends ses pas qui s'approchent derrière moi. Je crois que j'ai énervé Monsieur Gabriel Connard Arrogant. Bon sang, ce que ce petit jeu me fait du bien.

- Mia, sois une gentille fille. Ne m'oblige pas à te montrer de quoi je suis capable, me chuchote-t-il à voix basse près de mon oreille, faisant naître un léger frisson sur ma peau.

Il se relève et s'adresse à Chloé qui me regarde d'un air hébété ne comprenant rien au fait que le boss se penche pour me susurrer des choses l'oreille.

- Je ne serai pas au bureau de la journée. Appelez-moi s'il y a une urgence. En revanche, je ne veux pas être dérangé ce soir.

- Bien chef, répond Chloé visiblement très agacée.

Il repart et m'adresse un regard qui se veut assuré et déterminé à me faire comprendre que ce soir nous nous verrons. Je ne sais pas ce qu'il a prévu, je ne peux pas me décommander auprès de ma famille.

J'ai une vie, un mariage, une petite fille, je ne peux pas juste m'absenter comme si personne n'avait besoin de moi pour vivre je ne sais quoi avec un mec qui ne m'inspire que de l'agacement. Et du désir. Et de l'intérêt. Mais, peu importe, je m'égare.

• Moi : Je serai là. Je t'accorde une heure.

• Connard arrogant : Accorde-moi la soirée. Et ce n'est pas une requête. Fais-le. Il faut que je te vois.

Ça ressemble à une supplication. À sa façon.

Est-ce ma manière de justifier ce que je m'apprête à faire ? Bien sûr que c'est mal. Je vais mentir à Léo, je vais aller à un rendez-vous avec un homme que je désire et qui me désire, mais c'est plus fort que moi je ne peux pas faire autrement.

Je sais ce que vous êtes en train de penser, je suis en train de merder en beauté.