Fyctia
Déménagement surprise
Vers midi, Elena avait enfin terminé de ranger ses affaires, pour la deuxième fois. Cette tâche l'avait affamé. Elle n'avait pas pu se résoudre à manger le matin à cause de l'émanation pestilentielle qui avait régné pendant une bonne heure. La faim la tiraillait et son ventre gargouillait de façon permanente. D'un pas décidé elle se dirigea vers la cuisine. Elle sorti tous les aliments dont elle avait besoin : œuf, bacon, avoine, lait et banane ; ainsi que tous les ustensiles : poêle et blender. La maison, bien qu'à l'apparence ancienne, possédait une plaque de cuisson électrique. Tout le système électrique avait été réalisé par l'un de ses prédécesseurs. Elle se retroussa les manches et s'attela à la tâche. Elle mis les œufs et le bacon dans la poêle et les autres aliments dans le blender qu'elle brancha sur le secteur. L'allumage de la plaque de cuisson se fit sans problème, ce qui n'est pas le cas du blender. Une fois les aliments versés à l'intérieur, le blender s'était mis en marche sans aucune raison apparente. Il avait été éteint avant l'emménagement et avant de le brancher, Elena avait bien vérifié qu'il l'était. Et s'en suivi ce qui arrive lorsque démarre ce genre de robot en ayant le couvercle ouvert : un drame culinaire digne d'un mauvais film. Le lait se retrouva propulsé sur les murs, occasionnellement, sur le visage, les cheveux et les vêtements d'Elena, sur la plaque de cuisson, y compris dans la poêle, et, comme le hasard fait bien les choses, sur la prise électrique qui ne manqua pas de faire sauter les fusibles.
-Non mais c'est une blague ?! C'est quoi ce plan encore ! D'abord l'odeur de rat crevé puis ça ?! Non mais tu le fais exprès ou quoi ?!
Elena s'énervait et commençait à comprendre pourquoi de nombreuses personnes avaient jeté l'éponge. Elle ne renoncerait pas pour si peux, surtout qu'elle pensait que cela était de sa faute. Elle pestait contre la maison, mais surtout contre elle même d'être aussi peu précautionneuse. Une fois la colère passée, elle se changea et partit en ville pour aller manger un morceau. Elle en profiterai aussi pour aller en repérage pour l'aménagement de la maison, ou du moins pour le jardin. La demeure comportait un très grand jardin où autrefois trônait de nombreuses variétés de fleurs. On pouvait le deviner aux bacs présents ici et là ainsi qu'à la serre en verre au fond de celui ci. L'endroit était baigné de lumière et était des plus accueillant et chaleureux en plein jour. Cependant, la nuit, l'endroit paraissait lugubre. Une brume épaisse tombait et il était impossible de voir où l'on posait les pieds. On ne voyait pas à 1 mètre. Une grande véranda donnait sur le jardin. On pouvait aisément imaginer que lorsqu'elle était encore en état, les occupant de cette maison s'y retrouvaient pour discuter, lire, rire ou encore jouer ensemble. Elle n'était maintenant que des ruines de morceaux de verres et de métal, comme le reste de la maison. Cette bâtisse devait être magnifique à l'époque. Et c'est cette beauté qu'Elena voulait lui redonner. Mais pour l'instant, elle n'y arriverai pas en ayant le ventre vide. Aussi eut elle vite fait de se changer et d'aller en ville.
Elle avait trouvé un café où l'on servait des cafés à peu près buvables. Ce café ressemblait aux vieux dinner américains présents le long des routes peu fréquentées, et peu fréquentables par la même occasion. Les serveuses n'étaient pas des plus aimables mais elles n'étaient pas hostile non plus. Les ressorts des sièges ressortaient à cause de l'usure et les tables portaient les marques de nombreux passages de familles, de routiers et autres clients en tout genre.
Elena choisit de s'installer à une table reculée afin de manger en toute discrétion tout en pianotant sur son ordinateur. Son envie d'être discrète fut malheureusement infructueuse. Un homme d'une cinquantaine d'années s'installa à la table sans se présenter.
-C'est vous la nouvelle décoratrice d'intérieur ?
Elena était surprise du manque de politesse de cette homme et de la curiosité mal placée de celui ci.
-Euh oui pourquoi donc ?
-Vous devriez partir.
-Je vous demande pardon ?
-Vous devriez partir maintenant.
-Pardon monsieur mais je compte bien rester assise ici et manger ce délicieux bacon. Alors si cela n'est pas trop vous demander je vous sommerez de bien vouloir me laisser tranquille.
-Je parle de la maison. Elle ne vous apportera que des ennuis. Croyez-moi, on en a vu des gens comme vous ici et vous, vous avez pas l'air aussi robustes que les autres. Alors dans votre intérêt il vaudrait mieux que vous partiez.
-Et dans votre intérêt il vaudrait mieux que vous me fichiez la paix avant que je vous colle un procès pour harcèlement moral et menace. Merci monsieur, au revoir.
-Comme vous voulez. Mais venez pas vous plaindre après.
L'homme se leva et partit. Elena l'observa et vit qu'il boitait. Il avait l'air d'avoir eu une vie rude. Ses traites étaient fortement marqués, ses cheveux étaient blancs et ses yeux étaient fatigués. Il n'était pas aimable mais n'était pas agressif.
Elena avala son café et son repas en repensant à l'étrange discussion qui venait d'avoir lieu. Aussitôt fini, elle rangea son ordinateur et partir flâner en ville.
En toute fin de journée, après être retournée manger au dinner le soir, elle se traîna jusqu'à la maison. D'un pas lourd, lent et fatigué elle atteignit la porte qu'elle ouvrit tant bien que mal. La porte était vieille et lourde donc difficile à ouvrir. À l'intérieur de la maison, à droite de la porte, se trouvait la boîte à fusible. Elle se posta en face et à l'aide de son téléphone portable l'éclaira. En un rien de temps, le courant était remis. Fière d'elle, un sourire s'était visé sur ses lèvres. Sourie qui s'effaça rapidement lorsqu'elle se tourna pour entrer dans son salon. Tout avait été renversé, mis sans dessus-dessous. Les chaises, la tables, les tableaux. Plus rien n'était à sa place. Même les meubles les plus lourds qui nécessitaient l'aide d'au moins 2 ou 3 personnes pour les déplacer avaient bougé, et pas d'un peu. Le buffet en chêne massif, auparavant collé au mur était en plein milieu de la pièce complètement retourné. Tout était éparpillée, sous vêtements, chaussures, chaussettes, brosse à dents, élastiques, affaires de travail … Rien n'était à sa place. Elena restait figée devant tant de désordre et de malveillance non dissimulée. Quelqu'un ne voulait pas d'elle ici et lui faisait savoir. Les paroles de l'homme qu'elle avait croisé plus tôt revinrent. Elle allait dès le lendemain en découdre avec lui.
3 commentaires
Laura Denys
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Il y a 7 ans
Lou.R.Delmond
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Il y a 7 ans
Lou.R.Delmond
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Il y a 7 ans