Fyctia
Chapitre 7-4
***désolée de reprendre ainsi, mais les chapitres étant limités, difficile de faire long ! Du coup, j'ai du couper le texte ainsi. Marie
Pour ma part, je demeure figée sur place, les pieds ancrés dans le sol. Quand enfin, il ne reste qu’une place, je m’assois, un furtif regard vers le Prince. Il a les yeux rivés sur moi et je rougis. Heureusement que je suis loin de lui.
Des domestiques gantés, portant des uniformes, viennent nous servir des plats dignement décorés. Nous mangeons les regards rivés vers la famille royale, non sans quelques murmures de temps à autre.
— Moi, c’est Felicie, dit une jolie rousse à ma droite. Et toi ?
— Euh…pardon, Ava.
Déjà, je fixe mes yeux sur mon plat, peu désireuse de m’ouvrir à une étrangère, mais ma voisine est du genre bavarde. Elle a ce je ne sais quoi qui détend l’atmosphère, racontant des blagues aux autres filles. J’ai développé depuis peu eu une bonne intuition en ce qui concerne les gens, c’est l’avantage d’observer les autres dans mon métier. Cette française me semble être une sympathique personne. Je l’écoute parler de son interview avec le Prince tandis que je termine mon dessert murée dans mon silence. Mon repas fini, je sens les paires d’yeux rivés sur moi. Je ne comprends pas de suite pourquoi, mais je réalise ensuite que je suis en train de débarrasser mes plats, les empilant les uns sur les autres. Question d’habitude. Mais ici, je ne suis plus une domestique.
— Je…euh… désolée, balbutié-je, déposant mes couverts dans un bruit sourd.
Je n’ose soutenir le regard du Prince. La tête courbée, je ressemble à une petite fille à qui on vient de passer un savon. Je n’ai pas ma place ici et dire que je pensais arriver dans les 4 ! J’entends des filles glousser, une autre dire « idiote », tandis que je me sens submergée par les émotions.
Ne pleure pas Ava !
— Mesdemoiselles, il est l’heure de faire un tour du Palais avec Mme Deleaunay. J’ai certaines affaires à régler, je vous retrouve demain au petit déjeuner à 9h00, dit le Prince en se levant. Dès 16h demain, les rendez-vous commenceront. Vos emplois du temps vous seront communiqués via votre domestique.
Gabriel longe la tablée sous la horde de regards féminins, y compris le mien. Il s’arrête à mes côtés, une main posée sur mon épaule.
— Ava, c’est bien votre prénom ?
— Oui, dis-je timidement.
— Me feriez-vous l’honneur d’une visite dans le Palais ?
— Entendu.
Chapitre 8
Ava
— Votre Majesté, dis-je, une fois à l’écart des autres, vous n’êtes pas obligée de me sauver à chaque fois.
Contrairement aux autres, je ne saute pas de joie qu’il soit venue me prêter main forte. Sa démarche de me mettre en avant pour « me sortir d’affaire », m’humilie davantage. Il doit me prendre pour une fille faible.
— Quel genre d’homme je serai de ne pas voler au secours d’une demoiselle en détresse ?
— Excusez-moi, mais je n’ai vraiment l’habitude de ce genre de chose.
— Si ça peut vous rassurez Ava, je n’ai fait pas cela uniquement dans votre intérêt. J’ai un fils, il est de mon devoir de lui montrer l’exemple à suivre. Même s’il n’était pas des nôtres ce midi, je m’efforce d’être meilleur pour lui.
— C’est vrai que les enfants sont de vrais copycat, dis-je.
— Et mes actions parleront plus fortement que mes paroles. Je veux qu’il apprenne comment on traite les autres.
Nous avançons ensuite silencieusement dans les couloirs vers une autre salle, aussi somptueuse que l’autre, mais bien plus grande.
— Ici, se trouve la Salle des 4 saisons, utilisée pour les réceptions officielles, les bals…
— C’est magnifique !
— Venez, je vais vous montrer la Salle du Trône, appelée Salle Gloria.
Le Prince m’indique de la main ladite salle et je demeure sans voix. Celle-ci est très impressionnante avec son fauteuil royal au fond de la pièce, surélevé grâce à un gradin, auquel on y accède par un marchepied. Au dessus de celui-ci, le dais rouge qui retombe sur les côtés. Tout cela confère à l’endroit un aura mythique et autoritaire.
— C’est très intimidant !
— Elle est utilisée pour les cérémonies officielles ou les prestations de serment. Je vais vous montrer une autre pièce que j’affectionne, la Bibliothèque Clair de Lune.
Gabriel me conduit au travers un long corridor ouvert sur les jardins du Palais. Je suis contente d’avoir mis un pantalon car l’air du vent est piquant. Je passe ma veste par dessus et la resserre davantage autour de moi.
— Avez-vous froid ?
— Ça va, merci. Les noms des salles sont-ils associés à des oeuvres de musique ?
— En effet, un hommage aux oeuvres de Vivaldi et de Debussy.
J’écoute nos pas raisonner sur le marbre et je n’arrive toujours pas à croire que je suis ici, seule avec le Prince. Comme il se doit, il m’ouvre galamment une porte, donnant sur une Bibliothèque digne de ce nom, décorée aux couleurs de noël. Un sapin trône au fond de la pièce, près d’une fenêtre. Un piano à queue et même un violoncelle sont posés près d’un bureau. Évidemment, il y a des livres partout…
L’odeur boisée des meubles se mêle avec celles des recueils, je me sens revivre.
— Votre soeur m’a dit que vous aimiez lire ! avoue-t-il. Vous avez le droit de venir ici autant que vous le souhaitez.
— Vraiment ?
— Vraiment !
— Merci.
Si j’étais plus démonstrative, je lui aurai probablement avec sa permission, fait un hug. Au lieu de cela, je lui souris timidement, mais au dedans de moi, mon coeur fait des bons.
— Ava, je vais devoir vous abandonner pour la journée, je vous prie de m’en excuser, dit-il, prenant ma main pour y déposer un baiser.
Ce geste si simple m’a pris au dépourvu. Des frissons me parcourent l’échine et je rougis jusqu’aux oreilles.
— Restez encore si vous le souhaitez, je vais appeler votre domestique pour qu’elle vous escorte. Je vous dis à demain.
— Sincèrement merci, votre Majesté.
Une fois seule, je m’autorise le confort du canapé près du foyer, un livre dans les mains. Ici, au milieu des bouquins, je me sens at home. J’apprécie la quiétude du moment présent et analyse les bruits aux alentours qui me sont étrangers : le tic tac d’une horloge, le bruit du feu qui crépite, des éclats de voix. Je suis presque trop bien lorsque la porte s’ouvre sur le groupe des candidates avec madame Deleaunay.
— Miss Davis, désirez-vous rejoindre notre compagnie pour la suite de la visite ?
— Bien sûr, dis-je, me levant pour me placer à côté de Félicie.
— Comme je le disais plus tôt, cette salle-ci porte le nom de l’oeuvre de Debussy. Au Rez-de-chaussée, vous avez accès aux salles, à l’exception de l’aile ouest, où se situent les bureaux. Mais vous pouvez flâner dans les jardins sans problème. Évidemment, l’étage 1 vous est attribuée. Suivez-moi mesdemoiselles…
Merci de me laisser vos impressions, bisous
Marie
8 commentaires
Fanny, Marie Gufflet
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Margaux Lecocq
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Il y a 7 ans
gabygette
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Fanny, Marie Gufflet
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Lena.payet.c
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Célia Picard
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Margaux Lecocq
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stanos974
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Il y a 7 ans