Mikky Sophie Love ticket Chapitre 63

Chapitre 63

J’épie par-dessus l’épaule de David. Si j’avais encore mes talons aux pieds, ce serait plus fa-cile. Je suis sur la pointe telle une danseuse étoile sans l’élégance d’un petit rat. J’aperçois tout de suite la femme qui se tient devant nous. Si je me fie aux derniers propos de David, il s’agirait de sa mère. La photographie d’elle en train de tenir son enfant dans les bras me re-vient immédiatement à l’esprit. Le temps est passé sur cette jolie femme comme un bulldozer destructeur. Elle est méconnaissable. Sans la moindre exagération, ses grands yeux verts au milieu de la figure sont disproportionnés au regard de sa maigre corpulence. Elle a les joues creuses et sa robe de soirée laisse apercevoir la saillance de ses omoplates.

L’homme qui se tient derrière lui avance d’un pas pour l’écarter sur le côté. Son regard glacial donne la chaire de poule. Je n’imaginais pas son père aussi grand. David lui ressemble beau-coup. Malgré son âge avancé, il est très bel homme. Il porte un smoking agrémenté d’un nœud papillon.

David se tient devant moi. Il n’a pas lâché ma main. Sa poigne me maintient fermement. Il me cache. Je le comprends. Moi-même, j’aimerais ne pas avoir à me présenter.


- La fête est déjà finie ? questionne son père.


Son fils ne répond pas. Une tension étrange est quasiment palpable. Les grosses billes ver-doyantes de sa mère m’ont aperçu et me scrutent avec inquiétude. Je décide d’intervenir. Je recule pour échapper à l’emprise de David et m’écarte d’un pas sur le côté pour me dévoiler à ses parents. Je jette un coup d’œil à David. Je lis dans ses yeux une appréhension certaine et de la crainte. Je dois le sortir de cette impasse. Je veux nous sortir de ce bourbier. Le bout du tunnel semblait si proche. Ses parents dans l’entrée sont un rocher obstruant la sortie vers la lumière.


- Bonsoir, je m’appelle Mélissa, je suis une amie de Gaëlle.


Je tends une main devant moi. Elle reste suspendue dans le vide. Le vent souffle fort ce soir.


- Où vas-tu David ? Marie est chez ses parents. Tu sais très bien que tu ne dois pas la voir la semaine précédant les noces.


Cette piqûre de rappel me frappe à la gorge. Le patriarche me montre sans discrétion que ma présence avec son fils n’est pas opportune.


- David me raccompagnait chez moi, j’ai comme qui dirait eu un accident de chaussures.


Je tends mon pied nu devant moi en agitant les orteils. Tous les regards se braquent sur mes ongles vernis. Ma plaisanterie ne semble pas fonctionner. L’atmosphère n’en est pas plus dé-tendue. Bien au contraire.


- Qui vous a permis d’intervenir dans notre conversation Mademoiselle ?


Je palis face à l’autorité de l’homme austère. Non ! Je n’en ai vraiment rien à faire. Les per-sonnes qui se croient au-dessus des autres ne me font ni chaud ni froid. J’ai servi des préten-tieux toute ma carrière. J’ai avalé ma fierté un nombre incalculable de fois. Aujourd’hui, je ne ma laisserais marcher sur les pieds ni par le pape, ni par un président, ni par aucun pingouin mal élevé. Je ne suis personne dans leur hiérarchie financière mais je défendrais mon nom coûte que coûte.

David saisit ma main. Il a senti ma contre-attaque poindre le bout de son nez comme si la pointe de mes cheveux s’était dressée sur ma tête. Il m’entraîne contre mon gré derrière lui. Je cède à sa volonté en me taisant. Pour le moment.


- Maman, je suis désolé.


Sa voix est tintée de chagrin et de honte. Elle tremble. Sa mère ferme les yeux tandis que son menton se met à tressauter.


- Je pars.


Un silence affligeant nous envahit. Je ne suis pas sûre d’avoir bien entendu ses derniers mots mais l’expression hargneuse de son père me confirme l’authenticité de sa décision. En prenant une profonde inspiration, la voix de David se fait plus forte et plus ferme.


- Je pars.


Mon cœur s’enflamme d’une excitation nouvelle. Le moment n’est pas très propice à l’éclatement de joie et pourtant, j’aimerais extérioriser cette victoire. Sauter au cou de mon homme. Car oui en ce moment, j’ai la sensation que David pourrait être mon homme.


- Et où comptes-tu aller ? Tu te maries à la fin de la semaine.


Il me toise mesquinement. Je maintiens mon regard ancré dans ses iris. Je ne baisserais pas les yeux.


- Tu ne pars pas à cause de ça tout de même, s’esclaffe t-il en me désignant du menton.


David se précipite à la gorge de son père. Il l’attrape par le col de sa chemise, le point droit levé sur son visage. Sa mâchoire se contracte, ses phalanges blanchissent.

J’ai peur pour David. Non pas parce qu’il est sur le point de frapper l’homme qui l’a engendré mais parce que sa résistance vient de s’écrouler. Une folie sous-jacente se reflète dans son air déterminé. Il retient péniblement l’envie qui lui colle à la peau.

Sa mère est paralysée. Elle ne bouge pas d’un iota, hypnotisée par la scène de parricide qui se joue sous ses yeux.

Son père se délecte étrangement de la situation. Il affiche un petit sourire hautain.


- Frappe mon garçon.

- STOP !


Je crie par-dessus la musique assourdissante. David écrase son poing dans le mur à deux doigts de la face de son père. Celui-ci cligne des yeux et sursaute sans pour autant être inquiété de la situation.

Les épaules de David se soulèvent au gré de sa respiration. Je lis du mépris dans son regard quand il s’adresse à son père.


- Tu n’en vaux pas la peine.


Il m’agrippe la main et nous sortons dehors. Je sens son pouls s’agiter. Je n’ose prononcer un mot quand nous remontons l’allée vers le portail de la villa. Il marche à vive allure et j’ai beaucoup de mal à le suivre. Les graviers me picotent les plantes des pieds à chaque pas.


- David.


Il ne me répond pas. Il ne m’entend pas.


- DAVID !


Il s’arrête net et fait volte-face vers moi. La veine dans son cou pulse. Ses yeux sont d’un vert profond et malgré la pénombre qui nous entoure, j’y décèle de la colère, de la peur et du sou-lagement. Il m’attrape violement et s’empare de ma bouche. Sa langue se fraie un passage entre mes lèvres et prend possession de la mienne. Nos dents s’entrechoquent dans un baiser puissant dont je ne maîtrise pas le déroulé.

Sa main droite maintient ma nuque immobile tandis qu’il en profite pour caresser la moindre parcelle de mon corps de l’autre. Je suis emprisonnée par sa voracité. Je lui appartiens. Je commence à descendre ma main sur son torse lorsqu’il me saisit les poignets avec brutalité.

Il confine mes deux bras derrière mon dos sans rompre le lien entre nos deux bouches. Je ne suis pas une adepte des jeux de soumissions mais je ressens une excitation totalitaire. Mes seins, lourds de désir ont les tétons qui se dressent. Je sens mon humidité au creux de mon intimité.

David prend le contrôle. Il me maîtrise là où d’autres situations lui échappent. Je le laisse faire, consciente du besoin qui l’assagit. Je suis responsable du bouleversement qui le contraint à abattre les barrières qui l’entourent.

Je ne peux que donner pour recevoir.


Et je m'offre à lui.

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35 commentaires

floralie56

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Il y a 9 ans

La fin est proche tu ne rêves pas d'etre éditée?

Mikky Sophie

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Il y a 9 ans

Oh je peux pas trop publier en ce moment, retrouvez moi sur Facebook en mp :)

floralie56

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Il y a 9 ans

Cela fait 10 jours que la situation entre David et son père est bloquer, nous espérons une fin heureuse.

MarjBeth

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Il y a 9 ans

Tu ne devais pas publier le 8? On est le 12... tout vas bien j'espère?

ELYSHA

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Il y a 9 ans

C'est long à quand la suite? Tu publies sur wattpad aussi? Je suis trop impatiente de lire la suite j'adore ton histoire ❤️❤️❤️

tiphtomced

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Il y a 9 ans

J'ai peur pour gaelle et sa maman... Mais je sens que le beau Steven va pouvoir jouer les chevalier servant pour la douce!!! Hate de savoir la suite de cette histoire passionnante.

Mikky Sophie

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Il y a 9 ans

vous pouvez me contacter via facebook ( Mikky sophie) <3 <3 <3

Scau67

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Il y a 9 ans

Je m'inquiétais de l'absence de nouvelle publication.. Me voilà un peu rassurée... Mais j'ai quand même hâte d'avoir la suite !!

Mikky Sophie

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Il y a 9 ans

Désolée pour cette longue attente, des éléments perturbateurs m'empêchent de vite publier, je fais tout mon possible pour vous poster un chapitre demain, merci de votre patience et de rester à mes côtés, MERCI MERCI MERCI <3 <3 <3

juliettegreco

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Il y a 9 ans

A quand la suite stp ca commence à être long .....
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