Fyctia
Chapitre 35 (Part.1) - Alicia
Isolée dans ma chambre, seuls les odeurs des boiseries et le bruit du tonnerre m'accompagnent.
Je consulte l'heure sur mon portable. Bientôt 2 h.
Comme si les éclairs n'étaient déjà pas assez effrayants, la lumière clignotante du préau traverse les volets ajourés.
Il ne manque plus que le grincement d'une balançoire dans le jardin pour parfaire cette ambiance horrifique.
Enveloppée dans la chemise de Terence, celle-ci m'offre tout de même un étrange sentiment de sécurité. J'essaie alors de me détendre, inspirant à pleins poumons l'odeur qui en émane de ce tissu.
Mes paupières se ferment. Puis j'imagine la main de Terence continuer ce mouvement inachevé un peu plus tôt.
Elle caresse ma joue, descend le long de ma nuque pour trouver refuge au creux de mes reins. Mon souffle s'accélère.
Il se penche vers moi, ses lèvres m'appellent et ne demandent qu'à prendre possession de moi. Sous les draps, mes doigts remplacent les siens, effleurent mon ventre, en direction de mon intimité.
Il se rapproche encore, délace les ficelles de ma robe à dos nu. Puis un grondement sourd m'arrache à cette vision.
Frustrée, je rouvre les paupières.
J'aurais peut-être dû emprunter un masque et des bouchons d'oreilles...
Saisissant la couverture du bout des doigts, je la remonte jusqu'aux yeux. Hélas, la panique me fait vite suffoquer.
Malgré le vacarme extérieur, je perçois soudain des craquements au-dessus de ma tête. Des bruits de pas.
La peur déferle dans mes veines.
Terence m'a dit que tout le monde dormait à cet étage et au rez-de-chaussée.
Les pas continuent, puis s'arrêtent.
Mon cœur tambourine.
Cette maison est ancienne… Et l'on sait tous ce qu'on prétend sur les vieilles demeures.
Mon père s'en amuserait. Mais pas moi. Je suis certaine que les fantômes existent.
Oh mon dieu !
Et si j'étais dans la couche d'une épouse décédée ?
Un énorme fracas retentit dehors et quelque chose frappe contre le volet. Effrayée, je quitte mon lit d'un bond et un frisson parcourt mes jambes nues.
Je préfère cent fois retourner au rez-de-chaussée, au cas où je devrais fuir, plutôt que de rester cloîtrée ici.
J’ouvre la porte de ma chambre avec prudence et me glisse dans le couloir sur la pointe des pieds.
Les marches grinçant sous mes pas, je me cramponne à la rambarde au cas où l’esprit vengeur souhaiterait me pousser du haut des escaliers.
Arrivée en bas, j’en éprouve un léger soulagement.
Je m’aventure alors dans la cuisine qui donne sur la véranda. Quelques minutes plus tard, je trouve ce qu’il me faut : « infusion sommeil-détente ». Je fais chauffer de l’eau dans la bouilloire.
Mon regard se perd sur la baie vitrée, où des flashs se succèdent.
Un éclair illumine tout le jardin et un grondement tonitrue, une fraction de seconde après. Il est si fort, j’ai l’impression que l’orage plane au-dessus de ma tête.
Je m’écarte de la porte par prudence et prends soudain conscience de l’appareil électrique en cours d'utilisation. J’arrête net la bouilloire et débranche toutes les prises. Quelle gourde ! J’ai eu de la chance de ne pas mourir électrocutée ou de faire flamber la maison !
Je laisse infuser le mélange de plantes et me dirige vers la petite table. Tout à coup, une main se pose sur mon épaule. Je sursaute et la tasse projette quelques éclaboussures sur mon bras. Je hurle.
— Merde ! Alicia, c’est moi !
Je me retourne face à Terence.
— Putain, mais ça va pas ! J'ai failli avoir une crise cardiaque !
Je me détourne de lui et abandonne mon mug sur le plan de travail.
— Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur.
— Eh bin, c’est raté !
Je jure une nouvelle fois et défais le bouton de ma manche. Je la relève pour examiner les dégâts.
— Montre-moi.
Terence prend mon bras sans attendre ma réponse. Il y jette un bref coup d’œil avant de m’entraîner vers l’évier.
Le thermostat réglé au minimum, il place la zone sensible sous le filet glacé.
La sensation de brûlure s'anesthésiant peu à peu et l’adrénaline retombant, je prends maintenant conscience de ma proximité avec Terence. Vêtu d'un jogging et d'un t-shirt fin, il possède ce petit quelque chose qui me subjugue.
Mes yeux à hauteur de ses pectoraux, j'ai l'audace de les laisser dériver vers des régions plus dangereuses.
Ses doigts se referment autour de mon poignet et mon ventre se noue. Savourant ce contact, je me rapproche de lui.
Mon bras toujours sous l’eau gelée se transformera bientôt en glaçon. Mais en dehors de cette zone, tout mon corps devient fiévreux.
19 commentaires
MélineDarsck
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Il y a 3 ans
Gottesmann Pascal
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Il y a 3 ans
Angèle G. Melko (ColibriJaune)
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Sabrina A. Jia
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Aryn.Leaf
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ISABELLE P.
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