Fyctia
Chapitre 12 : Giorgia
VÉRA
C'est à ce moment-là qu'elle fit son entrée, une blonde à la plastique parfaite. Affublée d'un tailleur moulé autour de son corps comme une seconde peau, les cheveux rassemblés en un chignon professionnel sur le haut de son crâne avec étalé sur son visage un maquillage parfait, la nouvelle venue était sublime. Sans me laisser le temps de m'enquérir sur son identité, la blonde parcouru un bref instant le salon du regard, puis posa les yeux sur l'italien qu'elle héla. Ugo, sans plus de suppliques de la part de la jeune femme, se leva du canapé et accouru comme un petit chien.
C'est donc assise dans le canapé et délaissée par mon fiancé que je l'observais tenir une conversation animée avec la femme malpolie. Elle n'avait salué personne aussi !
Je vis alors la blonde, tandis qu'elle montrait quelque chose à l'italien sur la tablette dans l'une de ses mains, poser la seconde sur l'avant-bras ce dernier et le caresser.
Elle fait quoi là, la blondasse ? Suite à ce geste intriguant, je prêtai plus attention au langage corporel de la jeune femme. Ses lèvres tartinées de rouge souriaient sans discontinuer au mafieux. Et pourtant le sujet traité semblait épineux, voire irritant. Le mafieux arborait une mine grave, les nouvelles transmises par l'inconnue semblant lui déplaire. Les yeux fixés sur l'écran de l'iPad, le mafieux accordait peu d'attention à la blonde qui stupidement l'interprétait comme une ouverture, puisqu'elle ne se contentait plus de caresser un point fixe, mais parcourait à présent le bras du mafieux de ses caresses. Mais madame, oh ? Du côté d’Ugo, toujours aucune réaction. Le mafieux la laissait faire. Par habitude peut être ?
Les regards que me jetaient les journalistes présents, en passant de la scène invraisemblable à moi, m'incitèrent à réagir. Ma décision était déjà prise, quand je vis la blonde se pencher vers l'italien pour lui murmurer je ne sais quoi à l'oreille. Le pire ? C'est que l'abruti lui répondit avec un sourire. Sourire auquel l’inconnue répondit avec plaisir. Le mafieux avait-il oublié dans quelle pièce il se trouvait et pour quel motif ? Nous étions entourés d'une horde de journalistes invités pour annoncer nos fiançailles, bon sang! Son comportement à l'instant était non seulement irrespectueux mais également humiliant. Loin de s'en préoccuper, le mafieux dévorait des yeux la blonde provocatrice. Wow ! C'est donc animé d'une colère teintée de honte que je me levai et les rejoignit. À cet instant, peu importait si j'interrompais le traitement d'un sujet important. Quoi que, pour le coup, les deux protagonistes semblaient plus enclins à se sauter dessus qu'à plancher sur un sujet d'une nécessité fondamentale. Et je n'allais pas tolérer un tel comportement plus longtemps.
« Qu'est ce qui se passe honey ? » demandai-je innocemment en m'accrochant de mes deux bras au flanc de mon fiancé, une fois arrivée à leur niveau. L'effet escompté se produisit, la blonde lâcha enfin le bras du mafieux. Le regard de ce dernier se planta dans le mien, curieux. Mon entreprise le surpris. Moi aussi, crois-moi ! Délaissant mes pupilles, le regard de l'italien dévia quelques instants vers ma poitrine offerte à sa vue, puis se reposa sur l'inconnue. Encore. Bordel ! Même collée contre lui, je ne faisais pas le poids contre la blonde filiforme. Et c'est là que je la sentie. Son excitation contre mon ventre. C'est donc cela qui le stimulait ? Elle ? Pétasse. Jalouse ? Furieuse.
Comme si elle avait entendu l'insulte, l'inconnue prit la parole et me répondit d'un ton irrité :
« Un journal local vient de nous contacter en menaçant de dévoiler dans l’heure ton identité au monde sauf dédommagement conséquent. »
Merde ! Mon indignation ? Elle concernait aussi bien la menace dont on venait de me faire part, que le fait que l'inconnue s'était permise de me tutoyer sans mon autorisation.
« Excusez-moi mais qui êtes-vous ? » interrogeai-je sciemment la jeune femme en insistant sur le vous.
On n’est pas copines!
« Giorgia, chargée de communication et des relations clients au sein de l'entreprise DLC », se présenta la blonde.
Giorgia. L'invitée ayant brillé par son absence au dîner de bienvenue. Elle travaillait donc pour - non avec - le mafieux. À nouveau, cette info, Oriana ne me l'avait pas fournie. À quoi me servait donc cette petite brune énergique ? J'en savais peux sur la fameuse, mais une chose était claire : son intérêt pour le mafieux. Mais quelle relation partageaient-ils ? Pourquoi le mafieux la laissait-il le toucher aussi indécemment en dépit de tous les témoins présents ? Ugo semblait pourtant tenir à cette image de couple amoureux que nous devions former devant le monde extérieur. Pas devant Giulia!
L'italien resté impassible le long de mon intervention retrouva l'usage de ses mains et répondit à mon étreinte en les posant sur ma taille.
« Nous allons devoir faire l'interview en direct, Véra » me dit-il en ramenant son regard ardent sur moi. Ces flammes dans ses yeux, c'est pour moi qu'elles brillaient il y a 4 jours ! Mon comportement s’assimilait certes à celui d'une amante trahie, mais il n’en était rien. Giorgia n’était juste pas une donnée que j'avais prise en compte dans l'échafaudage de mon plan.
De plus, l'italien m'avais appelée Véra. Pas honey, comme à son accoutumée en présence d'un public. Qui était cette Giorgia ? Sa copine ? Son plan cul ? Il me paraissait urgent de le découvrir. Observant la jeune femme toujours plantée à nos côtés, je captai son regard furieux. Il y avait définitivement anguille sous roche. En y repensant, le mafieux m'avait suggérée des relations extra conjugales sans donner de précisions en ce qui le concernait. Avec qui devrai-je composer ? Combien de femmes – plans cul - devrai-je me coltiner ?
« Aucun souci pour moi » répondis-je finalement au mafieux, dont le regard s'attarda sur ma tenue. Je ne me changerai pas, direct ou pas.
En effet nous avions initialement prévu de réaliser l'interview aujourd'hui puis de la diffuser demain aux heures de pics de visionnage. Ceci, afin d'assurer un maximum de visibilité, mais la menace qui pesait à présent sur la surprise médiatique nous contraignait à changer nos plans.
Le mafieux acquiesça, puis lançant un regard entendu à Giorgia, m'entraîna une fois de plus vers le canapé. Je pris place à ses côtés les jambes croisées, dévoilant ainsi tout un pan de ma cuisse. Avisant ma semi-exhibition, Ugo rapprocha un peu plus mon corps du sien et, passant son bras par-dessus mes cuisses, il accrocha sa main à la mienne puis posa nos bras entrelacés sur ma cuisse exposée. Élégamment, le mafieux venait de dissimuler ma quasi-nudité. C'est perturbée que je tournai vers lui mon regard qui rencontra le sien espiègle. Il murmura faiblement :
« Tu veux qu'il en ait envie, moi je veux éviter qu'ils en profitent. »
Je vis Giulia aviser la journaliste du changement, puis Ugo braquer son regard sur cette dernière pour lui signifier que l'interview pouvait - enfin - commencer.
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La Plume d'Ellen
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