Selya Elmas Lonely 1.2 Just one wish

1.2 Just one wish


Ma tante nous rejoint enfin à l'aéroport. Dans une tenue colorée comme à son habitude, ses cheveux afro lâchés ce qui la rend encore plus magnifique de ce qu'elle n'est déjà. Mon père et elle ne partagent pas le même père et ont 10 ans de différence. Mais ils sont soudés et fusionnels plus que n'importe qui d'autre. Ils sont mes piliers. Juste tous les trois.


- Bon, je crois que c'est mon tour, dis-je d'une voix tremblante.


Je ne suis plus du genre sensible à vrai dire, même je dirais que je suis désensibilisée quelque part. Mais je sens que les adieux vont être remplis d'émotion et assez compliqués.


Ma tante me prend dans ses bras, je mets ma tête dans le creux de son cou, où je sens son odeur que j'aime tant, un mélange de monoï et de noix de coco, quand ce n'est pas l'odeur de l'hôpital. Elle aussi, a été présente tout le long de cette merde. Et aujourd'hui encore, c'était elle qui me gardait quand mon père était de garde, parce que j'étais incapable de rester seule la nuit, sans me réveiller en pleure ou faire une crise de panique.


- Tu vas me manquer ma puce, murmure t-elle à mon oreille.


- Toi aussi Tata-lys, dis-je à mon tour, alors que nos larmes se mélangent dans notre étreinte. Elle m'entoure le visage de ses mains.


- Tu es plus forte qu'eux Malya, sers toi de cette putain de rage, de tout ce que tu as appris ici, de tout ça pour survivre. Et n'abandonne jamais. Jamais de la vie, tu m'entends. Jamais ! Promets-le-moi !


Si tu savais, c'est tellement dur... mais je ne les laisserais pas gagner une troisième fois.


Mais comme on dit, jamais deux sans trois murmure la voix dans ma tête que je fais immédiatement taire.


- Oui, jamais j'abandonnerais ! Je te le promets, je ne les laisserais plus gagner Tata-lys promis. De toute manière, ce n'est pas dans mon sang d'abandonner, dis-je d'une voix déterminer, malgré les larmes.


- Bien dit ma chérie, dit-elle avec un sourire et un regard remplie de fierté, qui me réchauffe le cœur.


Je me détache d'elle la première, pour dire au revoir à mon père.


- Papa...je...


- Ne dis rien, Malya, dit-il en me serrant dans ses bras de toutes ses forces.


Son odeur mentholée parvient jusqu'à mes narines, qu'est-ce que je l'aime et qu'est ce qu'il va me manquer bordel. Dans ses bras, je me sens tellement en sécurité. Je sais ça peut paraître bête, mais je me sens invincible à ses côtés. Comme si rien ne pouvait nous arriver ensemble. Car tous les deux, on s'en sortira toujours.


Juste mon père et moi.


- Il y a tellement de choses à dire ma chérie, que je ne sais pas par où commencer. Avant tout, je veux que tu saches, que tu es tout pour moi, mon sang, ma fierté, ma réussite et que je ne pourrais pas être un père plus comblé et heureux, avec toi comme fille.


- Papa, merci pour tout... je t'aime tellement, comment je vais faire sans toi ? dis-je alors.


- Moi aussi, je t'aime tellement mon bébé, et tu vas réussir parce que tu es une battante, dit-il alors qu'une unique larme tombe sur sa joue.


- ...


- Et que ce n'est pas dans notre sang d'abandonné, dis-je en même temps que lui, pour me donner du courage. Tu vas leur montrer ce que tu es devenue.


- Que je ne suis plus la petite fille fragile qui a quitté les États-Unis il y a deux ans et demi, dis-je à mon tour.


- Exactement, et je sais que tu y arriveras, car tu es une Clark. Et tu es toi tout simplement, et que tu as une force de caractère extraordinaire que peu de personne ont, me dit-il en plantant son regard gris dans le mien.


- Le vol 394 directions Los Angeles est prêt à embarqué, dit une hôtesse dans un interphone.


J'embrasse mon père comme si c'était la dernière fois de toute ma vie, respire son odeur pour ne pas l'oublier, le serre de toutes mes forces.


- Je t'aime, murmure t-il d'une voix profonde.


Je me desserre de lui puis prends mes valises. Je me retourne une dernière fois, et vois le t-shirt de mon père et sa veste en cuir taché de mes larmes. Ce qui me fait sourire.


- Tata-lys prend bien soin de lui et fais en sorte qu'il ne mette pas le feu à la maison.


- Ne t'inquiète pas ma chérie, je vais bien m'occuper de lui, dit-elle en prenant le bras de mon père.


- Ce n'est qu'un au revoir ma chérie, ne t'en fais pas, dit mon père avec un sourire qui déborde de tendresse.


- Ce n'est qu'un au revoir, dis-je à mon tour, en leur adressant un dernier sourire.


Putain, j'y suis vraiment, je viens de tout plaquer, pour retourner là-bas.


Je m'installe à ma place attitrée, en première classe. Mon père n'a pas vraiment fait les choses à moitié. Mais à mon avis, il a plus fait ça pour que j'évite de déranger des personnes si je fais des cauchemars. Parce que 13 heures de vol pendant la nuit, je vais sûrement m'endormir.


Je mets mes écouteurs et me laisse bercer par la musique et fini par sombrer dans un sommeil profond...


Mes cries, leurs rires, ma douleur, leurs mains, mon sang. Moi qui n'ai plus d'issue de secours, moi qui aurais dû tout simplement mourir. Cette peur qui me bouffe les tripes. Je hurle et hurle encore comme si cela pouvait empêcher ce qui allait se produire. Encore et encore... ma vue se trouble, je pleure, les larmes coulent toutes seules. Ses yeux, son regard froid, glacé, terrifiant, moi qui le supplie...


Stop ! Ça doit s'arrêter bordel !


Je n'arrive pas à m'en sortir, ça se répète en boucle !


Aidez-moi putain !


- Mademoiselle tout va bien ? me demande une hôtesse plutôt gênée.


J'essaie de reprendre ma respiration et calmer mes tremblements, mais en vain.


- Oui, enfin, je crois... désolé du dérangement, et on atterrit quand? dis-je en essuyant mes yeux.


- Dans moins d'une heure, ne vous inquiétez pas, désirez vous quelque chose à boire ?


- Un verre d'eau fera l'affaire merci.


Je m'éclipse dans les toilettes, histoire d'arranger ma tête. Waouh. J'ai une mine des plus affreuses, ce qui n'est pas dans mes habitudes. En même temps ces dernières heures, on était assez forte en émotions. J'arrange mes longs cheveux gris ondulé, retouche mon mascara, qui avait pas mal coulés et rajuste mes fines lunettes à monture dorée, j'avais la flemme de mettre mes lentilles.


***


L'avion atterrit enfin, il était temps, ça commençait sérieusement à me saouler. Je descends, mes talons font claquer le sol, pendant que je respire à nouveau l'air californien.


Je m'étais juré de ne plus jamais remettre un pied dans cet enfer. La seule putain de promesse que je m'étais faite. Mais je n'ai qu'une seule chose à dire, j'ai changée et ils ne sont pas prêts à voir la nouvelle moi...

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