Fyctia
Be brave my love
Olivia
Mes lèvres sur les siennes sont délicates et je m’écarte enfin, tout doucement, pour plonger mes yeux dans les siens. Les ombres sont constamment présentes dans son regard. Ses mains entourent mon visage, ses pouces glissants sur mes joues encore humides de larmes. Il referme le peignoir autour de mon corps et m'embrasse tendrement sur le front.
Il me fait alors glisser à l’horizontale sur mon lit. Ses gestes sont doux, fermes et n’appellent pas à négociation. Tendrement, il caresse affectueusement mes cheveux et remonte la couverture sur moi.
— Dors un peu ma belle. Je repasserai dans l'après-midi.
L'attrapant par le bras, je lui parle à voix basse.
— Reste avec moi s'il te plaît... Le temps que je m'endorme...
Il me sourit, s'installe à côté de moi par-dessus la couette douillette et il me regarde dans les yeux. Je sais qu’à cet instant, il le mémorise, l’analyse et en définit chaque trait dans son esprit. Je le sais, car je le regarde avec la même avidité. L'intensité dans ses yeux à lui démontre aussi d'une anxiété réelle.
Sa paupière gauche tressaille vivement et mon doigt se promène sur elle. Ce geste banal en apparence, m’apporte un apaisement vivace. Mes lèvres viennent effleurer les siennes délicatement avant de se retirer.
A cause de mon père, il a pris un sacré coup sur la tête, il faut qu'il se repose lui aussi.
Il ferme les yeux, et en le regardant, je me demande ce qu'il va advenir de nous... Ce que cette vie a, à nous offrir...
Alors qu'il s'endort paisiblement, je parcours les tatouages qui sont visibles dans sa nuque. L'un d'eux captive mon regard. C'est pourtant le plus petit que j'ai vu jusqu'à présent. Mais c'est aussi celui qui porte le plus grand message.
BE BRAVE
Écrit en lettres scripts, très fin. On pourrait quasiment le louper parmi la toile de tatouages qu'il porte c'est celui qui détient le plus de symbolisme.
Me redressant, je l'embrasse délicatement. BE BRAVE... Sois courageux...
Sous la caresse de mes lèvres, Kerian ouvre les yeux et pivote légèrement la tête pour me regarder. Ses yeux parlent mille mots tandis qu'ils plongent dans les miens.
Mais les mots qui sortent spontanément de sa bouche me font mal malgré moi.
— Ne cherche pas à me comprendre Liv. Je suis trop cassé pour ça.
Je me tourne de l'autre côté, enfouissant profondément ma tête dans l'oreiller moelleux. Je ne veux pas qu'il assiste à nouveau au spectacle de mes larmes. Il en a déjà bien assez vu aujourd'hui...
Alors que je suis sur le point de m'endormir, je sens son bras s'enrouler autour de mon corps. Son nez collé contre mes cheveux souples, il s'endort enfin. Pendant près d’une heure, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Trop secouée par les évènements mais surtout alerte. La porte est cassée, mon père pourrait revenir sans problème… Lor.ng moment je me rends compte qu’il n’y a personne, je finis par très vite glisser dans les bras de Morphée.
5 jours plus tard – 15 février
Olivia
Le froid pénétrant est saisissant aujourd'hui alors que je me dirige à pied vers la patinoire. Il est 4h30 du matin, l'aube n'est pas encore levée et la nature est silencieuse.
Lorsque je passe les portes de la patinoire, je perçois déjà le bruit de lame qui glisse sur la glace.
Je suppose que Danil est déjà sur place. C'est un Koslov, son frère est déjà triple champion de France de patinage artistique. C'est une famille très talentueuse et très connue au sein du milieu artistique. La mère de Danil est peintre, son père quant à lui est un auteur très connu. Pas étonnant que les fils Koslov soient eux aussi talentueux.
Je noue soigneusement mes patins, les serrant convenablement afin de bien maintenir ma cheville. Ils sont usés, mais je dois faire avec. Ils auraient bien besoin d'un nouvel affûtage, il faut que je pense aussi à en parler à Yves.
Celui-ci s'approche d'ailleurs de moi, du haut de son mètre quatre-vingt-deux, il me regarde d'un air toujours aussi bienveillant. Il me tend sa main gauche et je m'en saisis pour me relever. Ses yeux gris scrutent mon corps et mon visage à l'affût de marque révélatrice qu'aurait pu me laisser mon père. Toutefois, il n'en trouve pas. J’ai eu le temps de guérir de toutes les blessures physiques dont j’étais affligée…
Mon père ne m'a pas touché depuis l'incident dans la salle de bain. J'ai l'impression que pour une fois, il s'en veut réellement.
Tous les matins, le petit-déjeuner est prêt et mon père me laisse un petit mot à côté de ma tasse de café. Je ne sais pas si je suis prête à lui pardonner et pourtant, j'en ai vraiment envie. C'est tout de même mon père. Et je sais, qu'il a des problèmes mais ça ne l'excuse pas pour autant.
— Allez Livie, aujourd'hui, je t'ai prévu un entraînement très lourd, alors compartimente et on y va.
Yves possède un petit accent qui rend ses ordres très doux. Je souris et je respire profondément, l'air froid de la patinoire m'emplit les poumons, tel un bol d'air frais auquel on ne peut résister.
Comme me l'a dit mon mentor, les yeux fermés, la respiration lente et profonde, je mets de côté tout ce qui constitue ma vie dans un compartiment de ma tête et je me concentre entièrement sur la fraîcheur de la patinoire, et la sensation de mes lames sur le sol.
Je suis prête à patiner.
Mon legging noir est fin et l'air frais de la zone me vivifie. Je souris, heureuse d'être ici.
— Tu es vaillante aujourd'hui Liv, il fait plutôt froid dehors.
— Certainement, c'est vrai. Mais j'avais besoin de respirer un peu, je réponds.
Mon entraîneur hoche la tête et tous les deux nous allons enfin sur la glace. C'est alors que Danil nous rejoint depuis le milieu de la piste et sa coach arrive pour se placer aux côtés d’Yves tandis que je rattrape mon ami sur la glace.
Yves et Daria parlent de concert, l'un complétant la phrase de l'autre.
— Aujourd'hui nous avons prévu de vous faire travailler ensemble.
— Ce n'est pas commun, mais ça peut vous permettre de développer encore mieux votre talent.
Je souris, les yeux verts de Danil pétillent gaiement de plaisir. Ses joues sont roses à cause du froid, mais il respire le bonheur à cet instant. Je sais qu'il en rêvait.
À un moment il m'a même proposé de patiner ensemble, en couple. Mais ce n'est pas pour moi malheureusement.
Je suis au courant des sentiments qu'il me porte, il ne s’en est jamais caché, mais ce serait bien trop compliqué de lui faire confiance au point de lui laisser entrouverte la porte de mon monde.
Parfois, je le regrette. Car Danil Koslov est un homme qui en vaut le coup. Du haut de ses vingt et un ans, il a une très belle carrière de patineur. Et comme moi, il prépare les JO.
Il est fort et athlétique. Aujourd'hui, il porte simplement un jogging et un sweat avec ses éternels patins.
Et même ainsi, il a de l'allure. Ses cheveux auburn forment des épis sur son crâne, comme s'il venait de passer la main dedans. Il est le type d'homme dont on dit qu'ils sont beaux. Une beauté angélique mais pas enfantine. Il est l'un des hommes les plus viril que je connaisse.
Mis à part Kerian.
Lui, il défit toutes mesures...
20 commentaires
Alec Krynn
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Il y a 5 ans
Ketsia
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Il y a 5 ans
Joanna Kheerly
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Joanna Kheerly
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Be Loe
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Be Loe
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Be Loe
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Il y a 5 ans
Luna Queen
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Il y a 5 ans