Blanchelouve L'Héritière de l'Ether : l'Institut Avaloria Chapitre 2 (2)

Chapitre 2 (2)

UN MENSONGE NE VIENT JAMAIS SEUL.




- Où est-ce qu’il va m’emmener ? demande-t-elle à sa mère. Et pourquoi est-ce qu’on dira que tu me dis Au revoir ? On dira qu’on ne se reverra plus jamais… On va se revoir, hein ?



Vivianne fait un léger sourire à sa fille. On ne pourra jamais se tromper sur leurs liens de parenté. Naturellement, les deux sont brunes, même si sa mère a décidé de devenir blonde. Leurs traits de visages sont assez similaires, mêmes sourires, même forme d’yeux, même nez… Celeste a pris la couleur de ses yeux et la forme du visage de son père. Sa mère est cependant plus grande qu’elle de quelques centimètres. Les yeux légèrement humides, Vivianne se relève et tend sa main à sa fille pour l’aider à se relever à son tour, puis elle la prend dans ses bras à nouveau.




- Évidemment que l’on se reverra. Mais pas avant longtemps. Tu vas être très occupé, tu vas avoir beaucoup de choses à accomplir avant de pouvoir revenir ici… Alors je compte sur toi pour être assidue, être la meilleure et faire ce que tu as à faire le plus sérieusement possible. Ainsi, tu pourras revenir.



Vivianne la serre un peu plus fort dans ses bras avant de murmurer le plus silencieusement possible quelques mots à son oreille.




- Mais avant de commencer ton aventure, il faut que tu répares ce qui as été brisé, lui dit-elle.



Celeste continue de pleurer, comme si le flot de larme n’allait jamais se tarir. Bien entendu, elle lui rend chacune de ses étreintes. Même si elle ne comprend pas la signification des derniers mots prononcés par sa mère, elle les grave dans un recoin de sa mémoire. À ce moment-là, Arthur laisse échapper une légère toux. La mère et la fille brisent leurs étreintes afin de se retourner vers lui.




- Celeste, nous devons partir. Récupère les affaires dont tu as besoin, nous n’avons plus beaucoup de temps.



La jeune femme laisse échapper un soupir puis hoche la tête et file dans sa chambre à l’étage sans un mot. Cependant, avant d’entrer dans sa chambre, elle passe par la salle de bain. En allumant la lumière, elle manque de faire un arrêt cardiaque en se voyant ainsi couverte de sang. Mais elle n’a pas le temps de prendre une douche. Elle se contente d’arroser son visage d’eau froide. Elle a besoin de reprendre un peu de contenance et d’arrêter de pleurer si elle veut réussir à faire ce qu’elle doit faire. Alors, une fois qu’elle se sent mieux, elle prend sa trousse de toilette et y fourre les produits de première nécessité. Puis elle va dans sa chambre et prend une petite valise dans laquelle elle y range des vêtements, quelques livres, sa trousse de toilette, ses bijoux préférés et ainsi de suite. Juste le strict nécessaire pour une femme, bien entendu. Cinq minutes plus tard, elle descend les escaliers avec sa valise. En voyant son bagage, Arthur semble légèrement surpris, agacé, puis il soupire, désespéré.




- Oh les femmes, que ce soit dans un monde ou dans un autre, il faut toujours que vous partiez avec des bagages plus lourds que vous…



Excédée par la soirée qu’elle vient déjà de passer, Celeste ne compte pas laisser quiconque lui faire la moindre remarque.




- Je n’aurai pas besoin d’une si grosse valise si l’on ne venait pas de m’arracher toute ma vie en moins de deux heures. Je n’ai aucune envie d’aller avec vous et pourtant, même ma mère semble penser que c’est la meilleure solution. Je vais donc écouter, mais ce n’est pas forcément de bon gré ! gronde-t-elle.



Arthur ne semble pas insensible à la détresse de la jeune femme, mais malheureusement, même lui ne peut rien faire pour la soulager, si ce n’est porter sa valise à sa place… Ce qu’il fait.

Sur le pas de la porte, Celeste enlace une nouvelle fois sa mère.




- Ça va aller, maman ? Tu es sûre que c’est la meilleure solution ? Ne vaudrait-il pas mieux que je reste avec toi ?



Sa mère lui fait un sourire chaleureux, qui réchauffe le cœur de Celeste.




- Tu as bien vu ce que tu as fait ce soir. Je ne peux pas t’aider pour ça. Mais Arthur et l’institut Avaloria, eux, le peuvent. Tu rencontreras des gens à peu près comme toi, un monde dont tu n’as pas idée. Pour ma part, j’irai me mettre en lieu sur le temps que tes poursuivants soient retrouvés. Tout ira bien pour moi, je sais me débrouiller !



Après une dernière étreinte, et devant l’impatience d’Arthur, Celeste finit par craquer et s’en aller. En quittant cette maison, elle sent qu’une part d’elle-même se brise.


Il fait nuit noire. Les lampadaires publics sont éteints depuis bien longtemps. Arthur conduit Celeste jusqu’au milieu de la route. Les collègues de ce dernier attendaient là, bien sagement, qu’ils reviennent. Il se tourne ensuite vers Celeste.




- Je sais que c’est dur. Je sais que tu as énormément de questions qui sont sans réponse. Mais je te promets que dès demain ça ira mieux. Le jour d’après et le suivant seront de plus en plus faciles.


- Merci, répond-t-elle avec un hochement de tête



Comme la dernière fois, celle juste avant d’atterrir à sa maison, la femme se met au milieu et chaque personne pose une main sur son corps. En un claquement de doigt, la terre se met à tournoyer autour d’eux, si vite que tout devient flou. Puis tout s’arrête, pour la deuxième fois de la soirée. Décidément, elle ne s’habituera jamais à ça.

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