Une loutre qui écrit L'Héritage des Dieux - tome 1 - La Dernière Prophétie Chapitre 14-3

Chapitre 14-3

— Tu étais au courant ? je chuchote furieusement tandis qu’il se hisse à travers l’ouverture et me tends la main.


— Qu’elles veulent ta peau ? Non, évidemment que non ! Je ne t’aurais jamais emmenée ici si c’était le cas, s’offusque-t-il.


Je pourrais presque le croire. Presque. La seule raison pour laquelle je doute, c’est que je ne sais pas jusqu’où va son allégeance à notre mère. Aurait-il vraiment été jusqu’à contrecarrer ses ordres pour sauver ma tête ? Ce n’est pas ce qui m'intéresse cependant.


— Je m’en fous. La prophétie, tu es au courant n’est-ce pas ? j’insiste.


Il blêmit, exactement comme dans le couloir quand elle a été évoquée. J’écarte d’une main la cuillère qu’il me tend et rebouche le pot de glace, ouvert entre nous deux. Je ne suis pas d’humeur à me goinfrer de crème glacée à la vanille, bien que ce soit ma préférée. Il soupire et abandonne ses tentatives de distractions.


— J’en ai entendu parler par hasard Harmonie. Un peu comme toi aujourd’hui, je me suis retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Papa se disputait avec Mère à ce sujet, j’ai simplement saisi qu’elle te concernait, que tu étais l’avenir de la famille et que, pour cette raison, il fallait te protéger. Après ça, plus rien. Puis papa a disparu et tu es partie. Mère était paniquée les premiers mois, Grand-Mère lui mettait une pression monstre pour te retrouver. Elle s’est confiée à moi au sujet de la prophétie et du rôle que tu as à jouer.


— Qui est ?


— Tu vas devoir faire un choix l’année de tes vingt-et-un ans. Un choix qui peut nous pousser à la victoire ou à la défaite. Personne n’en sait plus car le Gardien a disparu et avec lui, le secret du texte exact.


Je comprends mieux le discours de Grand-Mère au dîner. Je suis officiellement devenu un danger pour elle qui aime tellement le contrôle. La prophétie n’est pas contrôlable, c’est la volonté des dieux. Un destin que je n’ai pas choisi qui m’attire les foudres de ma famille au point de vouloir ma mort.


Mon mal de tête revient en puissance. Je ferme les yeux et me masse les tempes en essayant de faire le tri parmi toutes les informations et les questions qui se bousculent dans mon esprit. La sensation d’étouffer me fait suffoquer. Les doigts tremblants, je retire mon pendentif et le jette au loin. Libérée de ce poids métaphorique, je respire un peu mieux.


— Comment pouvez-vous être sûr qu’il s’agit de moi ? je l’interroge.


— Parce que papa a reconnu la marque d’Andromède sur ta nuque lors de ta naissance. Elle a disparu quelques heures plus tard mais elle vient de réapparaître.


Instinctivement, je porte une main à ma nuque. Il hoche la tête. J’avais donc raison, les petites bosses n’étaient pas disposées aléatoirement. Ma main retombe sur ma cuisse quand une autre question franchit mes lèvres :


— Noah, qui était le Gardien de la prophétie ?


Il me contemple avec une expression désolée que je déteste voir sur son visage. Je connais déjà la réponse mais j’ai besoin qu’il le dise à voix haute.


— Papa, lâche-t-il dans un souffle.






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