Mara Jaak Myrabel LES QUATRE PALADINS - La chute des étoiles Chapitre 19 - Fleur (partie 2)

Chapitre 19 - Fleur (partie 2)

Je me tortille sur le banc inconfortable de ma cellule. L’eau qui dégouline de mes cheveux bruns goutte sur le sol, le martelant avec une régularité hypnotique qui me donne mal à la tête. Je fixe cette goutte du regard, mes pensées dérivant au gré de ce métronome liquide. Chaque impact semble être une moquerie, un rappel cruel de ma situation. La cellule sous-marine où je suis enfermée baigne dans une obscurité humide et oppressante. Les murs sont faits d’une pierre froide et glissante, rongée par l’humidité, et chaque brique paraît transpirer une sorte de désespoir étouffant. Les chaînes rouillées qui pendent aux murs laissent une odeur âcre de fer mêlé au sel marin, l’unique parfum de ce cachot désolé.


Mes doigts glissent sur le collier de saphir que je porte autour du cou, cherchant un peu de réconfort. Qu’est-ce que signifie toute cette mascarade ? Dans quoi me suis-je fourrée ? Qu’est réellement cette étrange pierre ?


Je revois les visages des agents qui ont franchi le seuil de ma boutique, les regards accusateurs des policiers, et la fiole vide qui contenait la Sopora. Je n’ai rien à voir avec ce meurtre, et pourtant, tout semble m’accuser. Un frisson d'angoisse parcourut mon échine. Si je ne trouve pas de moyen de prouver mon innocence, serais-je condamnée ici, oubliée par le monde ?


Je me lève lentement, mes pieds nus trouvant un équilibre précaire sur le sol glissant. Je peux sentir l'immense pression de l’océan au-delà, l’eau infinie qui entoure ce lieu maudit. Parfois, je crois entendre le lointain murmure des créatures des profondeurs, des sons étranges qui parviennent à travers les murs épais, comme des échos d’un monde qui n’est plus le mien.


‒ Il faut que je sorte d’ici, je murmure, ma voix brisant le silence comme un coup de tonnerre dans une mer calme. Je dois prouver que je n'ai rien fait. Pour Alto… pour Éclipse… et pour moi-même.


Je sens quelque chose en moi pulser faiblement, comme une flamme vacillante dans l’obscurité, prête à s’éteindre à tout moment. La mer avait toujours été mon alliée, mon refuge, mais ici, elle me semble devenir une geôle vivante, une cage liquide qui resserre son emprise à chaque minute qui passe. Je ferme les yeux, et pendant un instant, derrière l’écran protecteur de mes paupières, je me laisse aller au souvenir de l'océan libre, de ce monde vaste et ouvert. Je respire profondément, puis rouvre les yeux.


‒ Je ne me laisserai pas couler, je me dis avec assurance. Je trouverai une issue.


Je scrute l’obscurité de la cellule, cherchant quelque chose qui puisse m’aider. Il n’y a rien, à part une petite gamelle d’eau fraîche et un banc sur lequel s’allonger. Je me tâte le corps. Je ne porte qu’une vieille robe gris perle et mon collier de saphir. Quel dommage que je n’ai pas ma sacoche de potions ! Enfin, ça ne change rien, car les policiers me l’auraient sans doute confisquée avant de m’enfermer ici. Je soupire et glisse mes mains dans mes poches. Là, mes doigts heurtent un petit objet. La deuxième fiole de Sopora !


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2 commentaires

Noémie_

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Il y a 5 mois

IL ME FAUT LA SUITE TOUT DE SUITE

Noémie_

-

Il y a 5 mois

J'aime beaucoup le personnage de Fleur Sauvage ✨
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